Après la vitamine C, puis la vitamine D3, la petite nouvelle des rayons qui devient une incontournable des conseils est la vitamine K. Mais quel est véritablement son rôle ? Car au-delà de son action bien connue sur la coagulation sanguine, elle est nécessaire au capital osseux et pourrait être une aide précieuse dans la prévention des maladies cardiovasculaires.
Dans les rayons, la vitamine K commence à pointer le bout de son nez, généralement accompagnée de la vitamine D3. Selon de multiples études, les déficiences en ces deux vitamines liposolubles sont très fréquentes chez les adultes européens et les laboratoires les regroupent généralement dans une seule et même formulation pour leurs actions synergiques.
Le terme « vitamine K » regroupe en fait un ensemble de substances liposolubles.
Les formes les plus connues sont :
- La vitamine K1 (ou phylloquinone ou phytoménadione ou phytonadione) synthétisée par les légumes verts à feuilles et les aromates que sont : le pissenlit, le cresson, les épinards, les blettes, la scarole, les crucifères (chou vert, brocoli, chou de Bruxelles) et le persil.
- Les vitamines K2 ou ménaquinones (MK) synthétisées par les bactéries intestinales et retrouvées dans l’Edam (47µg/100g), le jaune d’œuf (32µg/100g), le beurre (15µg/100g), le foie de génisse (8µg/100g), le steak haché (7µg/100g), l’emmental (5µg/100g) et certains aliments fermentés comme la choucroute (5µg/100g) ou encore le natto japonais.
La vitamine K2 que vous trouvez chez vos fournisseurs est justement issue de la fermentation du soja par le Bacillus subtillis (ou Bacillus natto).
Il s’agit de la forme ménaquinone-7 (MK-7), une des plus actives de la vitamine K2.
C’est d’ailleurs la seule vitamine K2 du marché d’origine naturelle (produite par un organisme biologique par fermentation) et extraite sans l’aide de solvant.
Cette forme possède une meilleure biodisponibilité que la vitamine K1 et reste longtemps active dans l’organisme car sa demi-vie est de 72 heures (contre 1 à 2 heures seulement pour la K1), ce qui contribue à une meilleure stabilité des taux sanguins 1.
Elle agit en synergie avec de nombreux nutriments, dont la vitamine D3 qui est souvent présente de manière concomitante.
Quelles sont ses actions ?
Elle est nécessaire à la coagulation sanguine
La vitamine K, pour « Koagulation » en Allemand, participe à la synthèse de certains facteurs de la coagulation, dont le facteur II (la fameuse prothrombine) et sa conversion en thrombine.
Elle est essentielle à la minéralisation osseuse
Elle active la synthèse de protéines qui sont intimement impliquées dans la construction de l’os et notamment de celle d’ostéocalcine par les ostéoblastes (ceux qui bâtissent), l’hormone spécifique du tissu osseux, avec l’aide de la vitamine D. 2
La vitamine K va donc capturer, répartir et fixer le calcium au niveau du tissu osseux et des dents.
À retenir : C’est donc un élément complémentaire du métabolisme du calcium après la D3 et un très bon agent préventif pour conserver le capital osseux. 3
Elle empêcherait la calcification des vaisseaux sanguins
La vitamine K pourrait protéger les vaisseaux sanguins de la calcification puisque les études montrent qu’elle empêche le dépôt de calcium dans les artères et les tissus mous. 4
Elle éviterait également la formation de calculs rénaux calciques
La K2 est souvent associée à la D3 car elles agissent en synergie au niveau du métabolisme calcique et osseux. Elles sont notamment indispensables au maintien d’une ossature normale et à la répartition du calcium au sein des tissus.
Bon à savoir : Les allégations de santé autorisées pour la vitamine K2 sont :
- « La vitamine K2 contribue au maintien d’une ossature normale »
- « La vitamine K2 contribue à une coagulation sanguine normale ».
Votre conseil : 50 µg par jour, à prendre pendant le repas.
À qui conseiller de la vitamine K2 ?
- À tous vos clients, pour l’entretien de leur capital osseux et en particulier les femmes ménopausées et les personnes âgées.
- En cas de malabsorption intestinale
Précaution d’emploi
Attention, comme la vitamine K agit sur les facteurs de coagulation, il ne faut pas la conseiller en cas de prise d’anticoagulants (Anti-vitamine K).
Angélique Houlbert
Nutritionniste
1) Avis de l’ANSES du 19 janvier 2012 – Saisine n°2011-SA-0328
2) Shearer MJ. The roles of vitamins D and K in bone health and osteoporosis prevention. Proc Nutr Soc. 1997; 56(3):915–937.
3) Adams J, Pepping J. Vitamin K in the treatment and prevention of osteoporosis and arterial calcification. Am J Health Syst Pharm. 2005 Aug 1; 62(15):1574-81. Review.
4) Daniel Scheiber, Verena Veulemans, Patrick Horn, Martijn L. Chatrou, Sebastian A. Potthoff, Malte Kelm, Leon J. Schurgers and Ralf Westenfeld. High-Dose Menaquinone-7 Supplementation Reduces Cardiovascular Calcification in a Murine Model of Extraosseous Calcification. Nutrients 2015, 7(8), 6991-7011; doi:10.3390/nu7085318