Goji, açaï, canneberge, grenade, myrtille, mûre, cerise, framboise, fraise, aronia… De véritables concentrés de nutriments et plus particulièrement d’antioxydants qui les classent dans la catégorie des « super-fruits » ! Seulement, il n’est pas toujours aisé de se procurer de tels fruits toute l’année et leurs jus constituent donc une bonne alternative à tout moment de l’année.
De grands pourvoyeurs d’antioxydants
Les jus de super fruits sont en effet très riches en antioxydants spécifiques (composés polyphénoliques, caroténoïdes, vitamines antioxydantes…), c’est à dire en substances protectrices des cellules, capables de neutraliser les « radicaux libres » (scientifiquement appelés Espèces Oxygénées Réactives (EOR), qui sont constamment synthétisées au sein de l’organisme, de par la simple respiration cellulaire.
Ces radicaux libres sont essentiels mais c’est lorsqu’ils sont en excès que cela peut être dommageable. En effet, si les systèmes de défenses antioxydantes sont débordés (âge, pollution, tabac, pesticides, alimentation pauvre en antioxydants…), ces EOR endommagent les tissus, et sur le long terme, ce stress oxydatif accélère le vieillissement et augmente le risque de maladies chroniques dont les problèmes articulaires, les pathologies vasculaires et ophtalmiques.
Le caractère antioxydant d’un aliment est déterminé par une méthode, appelée test ORAC (Oxygen Radical Absorbance Capacity) et on sait désormais que les jus de super fruits ont un indice ORAC supérieur, parmi les plus élevés du règne végétal.
Selon la communauté scientifique, il faudrait se procurer quotidiennement entre 3000 et 5000 unités ORAC, réparties sur la journée, pour avoir un impact significatif sur la capacité antioxydante du plasma et des tissus. Or une alimentation « classique » n’en fournirait que 2000 unités et parfois moins.
Conseiller des jus de super fruits permet donc de maximiser facilement la protection antioxydante quotidienne.
Des anti-inflammatoires naturels
Tous les jus de super fruits ont des vertus anti-inflammatoires puissantes, notamment au niveau des vaisseaux sanguins, des articulations et du cerveau.
Ils sont tous alcalinisants
Les jus de végétaux, et donc ceux de super fruits, constituent des sources de minéraux alcalinisants, facilement intégrables dans l’alimentation quotidienne et donc parfaits pour lutter contre l’acidose chronique.
Les principaux jus de super-fruits
Le jus de Grenade (Punica granatum)
Les flavonoïdes (en particulier les anthocyanines), les tannins et les punicosides comme l’acide ellagique sont responsables de son activité antioxydante, qui serait supérieure à celle du vin rouge et du thé vert.
Selon les résultats d’essais cliniques israéliens, effectués pendant un an, la consommation de 250 ml par jour de jus de grenade diminuerait les facteurs de risque cardiovasculaire en protégeant les parois internes des vaisseaux, en améliorant la circulation sanguine artérielle, en diminuant le cholestérol total, le LDL-cholestérol et leur oxydation, en inhibant l’agrégation des plaquettes et peut-être en diminuant légèrement la tension artérielle.
D’autres travaux scientifiques ont également mis en évidence son action spécifique sur l’inhibition de la croissance de certaines cellules cancéreuses et en particulier celles du côlon et de la prostate, accompagnée d’une diminution du taux de PSA.
Pour qui ? les personnes souhaitant diminuer leur risque cardiovasculaire et celles voulant protéger certains organes (prostate, côlon).
Le jus de grenade fermentée
Ce jus spécifique a une capacité antioxydante nettement plus élevée que sa version traditionnelle. La fermentation de la grenade (pendant parfois plusieurs semaines), permet en effet d’en décupler les effets biologiques. Avec de tels « élixirs », de très faibles quantités suffisent tous les jours pour obtenir les mêmes résultats.
Le jus d’Açaï (Euterpe oleracea)
Les baies de ce palmier renferment des vitamines (B1, E), des phytostérols, des polyphénols (anthocyanines, proanthocyanidines) qui lui confèrent son activité antioxydante, comparable à celle de la canneberge. Le jus est donc un anti-inflammatoire naturel qui régularise également le bilan lipidique (il augmente le HDL, baisse le LDL, diminue la peroxydation des lipides).
In vitro, il s’opposerait à la prolifération des cellules cancéreuses.
Pour qui ? les personnes voulant soutenir le système cardiovasculaire.
Le jus de Goji (Lycium barbarum)
Riche en vitamines, acides aminés, acides gras essentiels, minéraux, oligo-éléments, caroténoïdes et polysaccharides glycoconjugués spécifiques, le jus de ces petites baies peut se conseiller pour :
- stimuler le système immunitaire (soutenir les macrophages, les lymphocytes T et les NK).
- favoriser la réparation de l’ADN, l’apopotose de certaines cellules et possiblement réduire les effets secondaires des chimiothérapies.
- empêcher la peroxydation des lipides au niveau du foie.
- diminuer l’insulino-résistance.
Pour qui ? les diabétiques, les souffrances hépatiques, les suites de chimiothérapie, les personnes sujettes aux infections.
Le jus de Canneberge (Vaccinium macrocarpon)
La cranberry ou airelle est riche en flavonoïdes (proanthocyanidines). La consommation quotidienne de son jus peut agir sur deux axes :
- la protection des voies urinaires.
- le soutien du système cardiovasculaire en diminuant la rigidité de l’aorte, en augmentant le HDL, en réduisant l’agrégation des plaquettes et l’oxydation des LDL.
Pour qui ? les personnes souhaitant protéger leurs voies urinaires et leur système cardiovasculaire.
Le jus de mangoustan (Garcinia mangostana)
Le péricarpe de ce fruit renferme d’importantes teneurs en xanthones (une quarantaine ont été répertoriées) capables de diminuer l’oxydation des LDL.
Il est traditionnellement utilisé dans la médecine asiatique pour soulager les allergies, les troubles digestifs et pour soutenir le système cardiovasculaire. Selon certains essais il aurait également des vertus anti-déprime.
Pour qui ? Les personnes souhaitant diminuer leur risque cardiovasculaire.
Le jus d’Aronia (Aronia melanocarpa)
Ces baies, riches en anthocyanes, soutiennent le système cardiovasculaire et tendent à normaliser la glycémie.
Pour qui ? Les diabétiques de type 2, ceux qui surveillent leur glycémie et celles souhaitant soutenir leur système cardiovasculaire.
Les jus de nos fruits communs
Les jus de fruits plus communs dans nos contrées : raisin rouge, myrtille, fraise, mûre, framboise, cerise, cassis, possèdent également de hautes teneurs en anthocyanidines et ont donc des valeurs ORAC très élevées. Ils ont des actions anti-inflammatoires notables et soutiennent donc le système cardiovasculaire.
Selon certaines études, la consommation d’une quantité importante de baies rouges ralentirait également le déclin cognitif des seniors. Cet effet serait dû au fait que les anthocyanidines réduisent l’inflammation et le stress oxydatif au niveau du cerveau puisqu’elles sont capables de traverser la barrière hémato-encéphalique et ainsi migrer vers des régions cérébrales impliquées dans l’apprentissage et la mémoire comme l’hippocampe.
Pour qui ? les personnes souhaitant limiter les effets de l’âge sur les fonctions cérébrales et soutenir le système cardiovasculaire.
Comment et quand les conseiller ?
Comme chaque jus possède ses propres propriétés, faites-les varier et conseillez entre 100 et 250 ml par jour. Pour conserver un maximum de leurs nutriments protecteurs, faites replacer les bouteilles rapidement au frais et à l’abri de la lumière (réfrigérateur) après utilisation.
Précautions chez les diabétiques et les personnes en surpoids
Les jus ne rassasient pas autant que leurs homologues frais car les mécanismes de régulation de l’appétit n’ont pas le temps de se mettre en place. Le risque est donc d’avoir faim peu de temps après les avoir consommé.
Comme ces jus contiennent entre 10 et 16 grammes de glucides pour 100 ml assez rapidement assimilables car sous forme liquide, conseillez-les plutôt au cours des repas (et non en plein milieu de la matinée ou de l’après-midi), toujours en petite quantité, pour éviter de perturber la glycémie.
Car ne l’oubliez pas, l’IG d’un jus de fruit sera toujours supérieur à l’IG du fruit entier. D’ailleurs, une consommation soutenue et régulière de jus de fruits, pourrait augmenter les risques de surpoids et de diabète de type 2 en perturbant de manière chronique la glycémie et en favorisant les hypersécrétions d’insuline (et donc le stockage au niveau abdominal).
Angélique Houlbert
Nutritionniste