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Les produits de la ruche en cosmétique

Utilisés par l’Homme depuis la nuit des temps, bénéficiant d’une aura particulière, les produits de la ruche sont très présents en cosmétique. Cire d’abeille bien sûr, mais aussi entre autres miel et gelée royale. Méritent-ils l’attention qu’on leur porte ?

Une des plus vieilles « conquêtes » humaines

La relation entre l’homme et les abeilles va au-delà de la mémoire écrite : en Afrique du Sud, on a retrouvé des traces de cire d’abeille utilisée dans une grotte vieille de 40 000 ans environ. Avant la naissance de l’agriculture, on sait que les premiers chasseurs cueilleurs, avant la naissance de l’agriculture, furent aussi apiculteurs, le miel faisant partie des aliments de nos ancêtres les plus lointains. Les produits cosmétiques, à usage esthétique ou rituel, appartenant également à l’histoire ancienne de l’homme, les produits de la ruche furent aussi utilisés très tôt.

Usage conservé aujourd’hui, le miel et la cire d’abeille furent ainsi utilisés pour épiler le corps ou le visage. Le miel fut aussi employé comme masque de beauté, associé à des huiles végétales ou à des extraits de plantes. Dans la tradition ayurvédique, il était entre autres utilisé pour traiter de nombreuses affections cutanées, comme l’eczéma ou les cicatrices, soigner les points noirs, pour préparer des nettoyants visage, des onguents hydratants, des soins capillaires. 3 000 avant notre ère, les Chinois aisés se décoraient les ongles avec un mélange coloré de gomme arabique, de gélatine, d’œuf et de cire d’abeille. Vers 500 ap. J.C., Tao Hongjing, un des maîtres du taoïsme, préconisait l’emploi d’un mélange de pollen, de miel et de vin pour embellir la peau. Et à la Renaissance, on utilisait une combinaison de soufre noir, d’alun et de miel pour teindre les cheveux.

De plus en plus de produits

Aujourd’hui, les produits de la ruche – miel, cire d’abeille, gelée royale, pollen, propolis, et même venin d’abeille – n’ont pas disparu des cosmétiques, bien au contraire. Ils sont de plus en plus utilisés, d’abord parce que les scientifiques les étudient de près, et ensuite parce que les vertus qu’on leur prête sont très variées, allant des propriétés hydratantes aux antioxydantes, en passant par les antibactériennes. De plus ce statut « d’ingrédients millénaires  », 100 % naturels et purs, parfaitement sûrs en général, rassure à une époque où on s’inquiète de façon croissante de  l’origine de ce qu’on met sur sa peau. S’ajoute enfin l’image, pour le miel surtout, de produit gourmand et de produit plaisir.

Innombrables ainsi sont les marques faisant confiance aux produits de la ruche, notamment en France, pays à la forte tradition apicole. Cela est également vrai en Allemagne, mais comme nos voisins sont fortement touchés par la tendance du vegan et que ces ingrédients de la ruche sont d’origine animale, l’impact sur la cosmétique certifiée y est moins fort.

Le miel

Un des actifs les plus utilisés est le miel (nom INCI nom « Honey » ou « Mel »). Liquide visqueux dérivé du nectar des fleurs, sécrété par les abeilles mellifères, il contient surtout des sucres (78 à 80 %) et de 12 à 18 % d’eau en général. On y trouve aussi des acides aminés libres, des vitamines, des minéraux, différents antioxydants (flavonoïdes) ainsi que des enzymes et des facteurs antibiotiques naturels.

Sa fonction principale est d’être un émollient (il assouplit et adoucit la peau), associée à celle d’hydratant (il augmente la teneur en eau de la peau). C’est aussi un humectant, car il maintient la teneur en eau à la fois du produit et de la peau. Des études cliniques ont montré qu’il pouvait effectivement être antiseptique, antimicrobien, détoxifiant, anti-inflammatoire, hydratant, régénérant, cicatrisant, etc. Il est aussi capable d’améliorer les propriétés des substances auxquelles il est associé. Ingrédient  d’usage parfaitement sûr, convenant à tous les types de peau, il n’est soumis à aucune restriction ou condition particulière d’emploi.

En cosmétique, il est utilisé dans une gamme très large de produits, encore plus utile dans ceux qui ne se rincent pas : crèmes et lotions pour le visage et le corps, nettoyants (savons), produits pour bébés, pour le bain, solaires, maquillage, soins capillaires et même parfums.

La cire d’abeille

La cire est le produit de la ruche le plus employé, à la fois comme actif stricto sensu et comme adjuvant. Cette cire comme son nom l’indique produite par les abeilles, pour construire les alvéoles de la ruche, est proche des cires végétales (carnauba, candelilla, riz…). Insoluble dans l’eau, peu soluble dans l’alcool froid mais soluble dans l’alcool chaud et d’autres solvants, elle est principalement composée d’esters (palmitate, oléate…), d’hydrocarbures naturels et d’acides gras.

En cosmétique, elle est aussi classée parmi les émollients, mais c’est également un agent d’entretien de la peau (nourrissant), un actif filmogène, un liant/émulsifiant et stabilisateur d’émulsion, un agent de contrôle de la viscosité et de la dureté et un dépilatoire. On la trouve ainsi dans un très grand nombre de cosmétiques : crèmes, lotions, baumes, maquillage (rouges à lèvres, fonds de teint compacts), nettoyants, produits de rasage, solaires, soins capillaires et colorations, produits pour le bain, pour l’épilation, pour bébés, etc. Elle renforce l’efficacité des tensioactifs, des écrans solaires et n’a pas d’effet occlusif. En raison de sa composition, elle ne peut pas être employée dans les produits aqueux. Ingrédient globalement sûr, elle n’est irritante qu’à de très hautes concentrations, bien que certaines personnes sensibles aux produits de la ruche peuvent y être allergiques. Mais aucune restriction d’emploi officielle ne la concerne.

Son nom INCI est « Cera alba » (cire blanche) mais cela recouvre cependant deux types de cire. Naturellement, la cire d’abeille est colorée (du jaune clair au brun), en raison de la présence de pollen, résine et autres impuretés naturelles. Alors  appelée cire jaune (cera flava), elle possède un parfum typique ainsi qu’une couleur pouvant être gênants pour la formulation des cosmétiques. On utilise donc majoritairement de la cire blanche proprement dite, purifiée et décolorée. A noter que l’on trouve aussi un grand nombre de cires d’abeilles modifiées (estérifiées par exemple), aux propriétés techniques ou cosmétiques améliorées (plus hydrophiles, plus faciles à étaler, etc.). On les reconnaît à leurs noms INCI : Behenyl Beeswax, Hydrolyzed Beeswax, Polyglyceryl-3-beeswax, Sodium Beeswax, Stearyl Beeswax, etc.

Mais on peut aussi la trouver recombinée à des composants synthétiques (Hexanediol Beeswax, PEG-6 Beeswax, Dimethiconol Beeswax…), ce qui lui enlève sa qualité d’ingrédient naturel. Enfin, il faut souligner l’existence de « cire d’abeille synthétique », appellation assez trompeuse, car elle est en fait d’origine pétrochimique (ex. ozokérite, cérésine).

Gelée royale, propolis et pollen

La gelée royale (INCI « Royal Jelly Extract ») est une substance gélatineuse produite par les abeilles ouvrières pour nourrir les jeunes larves ainsi que la reine. Synthétisée à partir du pollen, riche en acides aminés essentiels et oligo-éléments, c’est une émulsion de protéines, sucres et lipides très spécifiques. Peu d’études cliniques cosmétiques la concernant semblent avoir été faites, mais sa composition lui permet d’être nourrissante et tonifiante pour la peau, avec également des qualités antioxydantes (présence de flavonoïdes) et antimicrobiennes. C’est donc surtout un actif anti-âge, utilisé notamment dans les formulations pour les peaux sèches, fatiguées et/ou matures. On la retrouve dans les soins pour la peau et aussi dans ceux pour les cheveux, en raison de sa teneur en vitamines du groupe B. Elle ne présente pas de risque particulier et n’est donc pas soumise à des restrictions ou conditions d’emploi particulières.

La propolis (INCI « Propolis Cera ») est une substance collante produite par les abeilles à partir de leur salive, de cire et de résines végétales, qui sont du coup ses constituants principaux, avec les huiles essentielles. Elle est utilisée à la fois comme mortier et comme joint d’étanchéité à l’intérieur de la ruche, comme vernis aseptisant dans les cellules de ponte, etc.

Elle est classifiée en cosmétique comme agent anti-séborrhée, hydratant et adoucissant. Mais depuis des siècles, on lui a reconnu, ce qui a été confirmé par des études de laboratoire, des propriétés antibactériennes, antifongiques, anti-inflammatoires, cicatrisantes, antioxydantes, de stimulation de la microcirculation, etc. Pour cette raison, elle est beaucoup utilisée dans les produits pour peaux à problèmes, les peaux irritées/abîmées, d’hygiène bucco-dentaire, les capillaires antipelliculaires, les déodorants, etc. A noter qu’elle peut présenter un faible risque d’allergie chez les personnes concernées.

Autre ingrédient de la ruche parfois employé : le pollen qui, comme on le sait, est la semence mâle d’un grand nombre de plantes, récoltée par les abeilles pour ensuite nourrir les larves, mélangé à du miel et du nectar. Il est très riche en glucides (50 à 70 %), ainsi qu’en protéines (environ 15 %), avec également des fibres, des minéraux, des vitamines, des lactoferments, des antioxydants. Peu d’études ont porté sur ses bénéfices cosmétiques, mais ils sont reconnus comme étant proches de ceux de la gelée royale, à savoir des propriétés nourrissantes et tonifiantes pour les peaux sèches, fatiguées ou abîmées. En raison de ses caractéristiques physiques (grains durs), on ne peut pas l’employer tel quel, et on en fait des extraits.

Un ingrédient qui ne manque pas de piquant

Ces dernières années, venu d’Asie, un autre ingrédient apicole a fait son apparition, bien que d’utilisation encore limitée : le venin d’abeille, obtenu par une technique ne portant pas atteinte à la vie des insectes. « Anti-âge immédiat », « ingrédient miracle », « vertus exceptionnelles », « Botox   naturel », « plébiscité par les stars »… Les marques concernées ne tarissent pas d’éloge sur lui. Purifié de ses composants causant brûlure et douleur, il provoquerait un afflux sanguin qui viendrait (momentanément) combler les rides pour les atténuer (effet repulpant). En réaction, la peau stimulerait également la production de collagène et d’élastine, ce qui la rendrait durablement plus ferme et plus tonique. Force est de constater que l’on manque néanmoins de réel recul à long terme et que les études scientifiques semblent peu nombreuses. Et des risques de réaction très indésirables peuvent exister chez certains.

Des ingrédients naturels globalement sûrs

Il est connu que les produits de la ruche peuvent provoquer des allergies chez les personnes concernées, ce qui doit inciter celles-ci à la prudence… Tout en rappelant, pour le pollen, que les allergies proviennent du pollen volant (anémophile) et non de celui issu des abeilles (entomophile). Mais globalement, les ingrédients apicoles, surtout ceux issus d’élevages certifiés bio, de source parfaitement tracée (il y a beaucoup de producteurs en France) et transformés selon des procédés respectueux, sont des substances très bénéfiques pour la peau. Ce n’est pas pour rien qu’aucun d’entre eux n’est frappé à ce jour d’une restriction d’emploi officielle.

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