Zoom sur le miel de Manuka

Le Manuka (Leptospermum scoparium) est un arbuste qui pousse à l’état sauvage en Nouvelle-Zélande et en Australie, et peut atteindre de trois à cinq mètres de hauteur. Ses feuilles sont petites et odorantes et ses eurs blanches et parfumées. Il appartient à la famille des myrtacées, et se trouve donc être un cousin du tea tree, c’est-à-dire de l’arbre à thé aux propriétés antiseptiques cutanées reconnues.

Le peuple Maori utilise depuis des siècles dans sa médecine traditionnelle, les feuilles et l’écorce de cet arbuste, sous forme de décoction, pour soigner les infections pulmonaires (bronchites), l’asthme ou encore les douleurs au niveau de l’estomac et les pathologies du côlon. En externe, les feuilles étaient bouillies et appliquées directement sur la peau pour soulager les diérentes dermatoses et pour cicatriser les plaies.

Comment est-il obtenu ?

Pour le miel de manuka, le nectar des eurs blanches parfumées est recueilli par les abeilles seulement pendant les six semaines de euraison de l’arbre et sert de base à la production de miel. C’est donc un laps de temps très court, et donc une « course contre la montre » pour produire ce miel comparé à d’autres miels plus classiques.

Quels sont ses composés et ses activités ?

Nutritionnellement parlant, le miel de manuka est très peu riche en eau et ne contient pas de lipides, ni de protéines. Il est donc surtout composé de glucides, sous forme de glucose (30% environ) et de fructose (40%) en proportions variables. Il apporte également une myriade de microéléments indispensables à l’organisme.

Les miels, dont celui de manuka, contiennent également une enzyme spécique, la glucose oxydase (GOx ou GOD) qui agit comme agent naturel de préservation, réduisant l’oxygène en peroxyde d’hydrogène (H2O2), qui détruit les bactéries.

Cette enzyme est ainsi capable de dégrader les sucres, et plus particulièrement le glucose présent naturellement dans le miel, en molécule antibactérienne reconnue. D’ailleurs le peroxyde d’hydrogène, également appelé eau oxygénée, est couramment utilisé par la médecine conventionnelle comme désinfectant des plaies. Cependant l’eau oxygénée n’est ecace que si une quantité importante durant une période courte est appliquée sur les parties du corps infecté. En faible quantité, comme dans le miel notre corps réagit naturellement et neutralise l’ecacité antibactérienne (décomposition du peroxyde d’hydrogène H2O2 en H2O+ O2 principe de la catalyse).

Les plus anciennes analyses tentent de définir l’efficacité portent sur la capacité du miel de manuka à « combattre » les staphylocoques dorés (bactéries très résistantes aux antibiotiques) suite à l’extraction du peroxyde d’hydrogène, nous parlons d’ecacité non peroxydique attribué par le Pr Peter Molan (université de Waikato – Nouvelle-Zélande).

En 2008, le Pr Thomas Henle (CHU de Dresde en Allemagne) à mis en évidence dans le miel de manuka la présence d’un marqueur nommé méthylglyoxal, relativement stable à la lumière et à la chaleur, aux propriétés antibactériennes et anti-inammatoires au niveau de la paroi de l’estomac.

Quelles sont ses vertus reconnues ?

Cicatrisant et réparateur

Plusieurs études cliniques ont démontré l’ecacité des miels en général dans la guérison des brûlures partielles et blessures cutanées puisque l’inammation disparaît en seulement quelques jours, les plaies sèchent rapidement et les chairs se reconstruisent plus vite.

Zoom sur les différents indices / les différentes indices scientifiquement reconnues disponibles dans vos magasins

UMF = Unique Manuka Factor IAA = Indice d’Activité Antibactérienne

Cet indice UMF a été attribué par le Pr Peter Molan (université de Waikato – Nouvelle-Zélande) après une vingtaine d’années de recherches et d’études in vitro et in vivo. Il s’agit d’une valeur qui mesure l’activité l’ecacité antibactérienne par rapport au phénol et non par rapport à l’activité du peroxyde d’hydrogène comme les autres miels. Par exemple, UMF +10 équivaut à l’action d’une solution contenant 10% de phénol. Cet indice garantit donc l’activité non peroxydique. Vous trouverez des miels avec des indices UMF 5+, 10+ ou 18+

MGO soit le MethylGlyOxal

Cet indice a été attribué en 2008 par le Pr Thomas Henle (CHU de Dresde en Allemagne) indique la concentration en méthylglyoxal (MGO). Dans les miels classiques elle varie de 1 à 10 mg par kilo. Dans le miel de manuka, cette concentration pourrait atteindre plus de 800 mg par kilo. Par exemple, un indice de 100+, indique un miel contenant au minimum 100 mg de méthylglyoxal par kilo. Vous trouverez chez certains laboratoires des indices allant de 100+ à 550+.

TPA = Total Peroxyde Activity (Activité Peroxydique Totale)

Cette norme TPA se base sur la totalité des activités :

● l’activité peroxydique avec comme paramètres un taux élevé de pollen de manuka dominant (entre 86-96%) et la présence de l’enzyme glucose oxydase et

● l’activité non peroxydique c’est-à-dire la concentration en méthylglyoxal. Vous avez à disposition chez certains laboratoires des miels portant des indices TPA 12+ et 16+.

cutanées accélère la cicatrisation et réduit l’infection. Son utilisation sur des brûlures partielles et des ulcères au niveau des jambes par exemple permet également de faciliter la cicatrisation et la désinfection.

Antiseptique (antibactérien)

Comme tous les miels qui n’ont pas été extraits à chaud, celui de Manuka possède des propriétés bienfaisantes sur l’organisme, tant en interne qu’en externe et ce depuis l’antiquité pour la cicatrisation des plaies par exemple comme nous venons de le voir. Toutefois, ses bienfaits ne s’arrêtent pas là puisque le miel de manuka a des vertus antiseptiques et antibactériennes hors du commun (jusqu’à 10 fois supérieures à celles des autres miels). Des études britanniques et australiennes montrent en eet son ecacité pour combattre des bactéries multi résistantes telles staphylocoques1, streptocoques, entérocoques et des virus comme celui de la varicelle et du zona2.

Protecteur de l’émail dentaire

Selon des chercheurs néo-zélandais, le miel de manuka préviendrait la formation de la plaque bactérienne sur les dents grâce à une enzyme, la glucose oxydase, qui produit du peroxyde d’hydrogène. Une pâte à mâcher à base de miel consommée après les repas permettrait ainsi de réduire de 35 % la plaque dentaire alors qu’un chewing-gum sans sucre n’a aucun eet signicatif. Ses vertus antiseptiques permettraient aussi de soigner les gingivites3.

Quel goût a-t-il ?

Le miel de manuka est plutôt crémeux, son goût est assez prononcé par rapport aux autres miels plus « classiques ».

À qui et comment le recommander ?

Vous pouvez le conseiller directement à la cuillère, à faire fondre sous la langue ou dans la bouche, en cas d’irritations ou de maux de gorge, de gingivites, d’aphtes (en massage), de caries ou de mauvaise haleine. Vous avez également à votre disposition chez certains laboratoires des pastilles à sucer ou des sprays bouchegorge à base de miel de manuka qui pourront compléter votre offre.

Pour soulager les autres petits maux de la sphère ORL, et en particulier les inammations et les infections des sinus, optez pour un référencement de sprays spéciques pour les sinus à base de miel de manuka. Ils seront utiles tant au printemps au moment des allergies qu’en hiver lors des refroidissements.

Si vous souhaitez le recommander pour ses actions antibactériennes et antivirales globales (staphylocoque doré, helicobacter pylori responsable des ulcères d’estomac etc…), évitez de le préconiser dans une boisson chaude type tisane ou thé puisqu’en contact avec une source de chaleur importante, il risque de perdre de ses qualités. Ainsi, même pour une bronchite, un rhume ou une infection intestinale, faites fondre une cuillère à café de miel de manuka sous la langue, et ceci de une à trois ou quatre fois par jour.

Pour son usage externe (cicatrisation et prévention des infections des plaies par ex), vous pouvez le conseiller directement sur la peau (après un bon nettoyage au serum phy…) ou recommandez l’application de crèmes à base de miel de manuka. Ces dernières seront aussi ecaces seules ou en complément des crèmes de soin au niveau de la peau du visage et de l’ensemble du corps pour soulager les peaux sèches ou abimées par le froid et les conditions extrêmes.