La famille des crucifères regorge de substances protectrices. Des choux aux navets en passant par les radis, ils renferment des composés très recherchés pour leurs vertus détox et anti-cancer. Toutefois, certaines de ces substances étant très fragiles, il faut parfois compléter les apports alimentaires via les suppléments nutritionnels. Zoom sur ces molécules naturelles prometteuses.
Parmi les substances actives des crucifères ou Brassicacées (choux, navets, radis noir), on retrouve une grande famille nommée glucosinolates, des composés organiques contenant du soufre et un dérivé d’acide aminé.
Parmi ces composés, le plus présent et le plus étudié est sans nul doute la glucoraphanine.
Toutefois, les études tendent à montrer que les substances ayant réellement une action détox et anti-cancer sont leurs dérivés actifs, les isothiocyanates, dont font partie l’indole-3-carbinol et surtout le sulforaphane.
Les glucosinolates, pour être transformés en isothiocyanates doivent subir l’action d’une enzyme, la myrosinase, impliquée dans les mécanismes de défense de certains végétaux.
Or, cette précieuse enzyme est très fragile et sensible :
- À la chaleur (même la cuisson vapeur détruit cette enzyme).
- À la surgélation,
- Au blanchiment (industriel ou à la maison).
Selon les dernières études, la glucoraphanine pourrait également être transformée en sulforaphane par l’action directe des bactéries intestinales. Toutefois, le rendement de cette réaction est très variable selon les individus.
Pour bénéficier des vertus des crucifères, il faudrait en conseiller de 3 à 5 portions par semaine.
Le recours aux suppléments nutritionnels (glucoraphanine ou sulforaphane) est donc parfois indispensable car, par goût ou par peur de leurs effets au niveau intestinal quand ils sont consommés crus, certains de vos clients les boudent.
Quelles sont leurs propriétés ?
Ils soutiennent la détox hépatique des xénobiotiques
Même si vos clients se disent peu exposés aux toxiques car ils mangent des produits bio, locaux, de saison, des aliments bruts non transformés, évitent l’alcool et les gros poissons gras, cela est parfois insuffisant puisque certaines sources de toxiques sont incontournables.
La glucoraphanine et le sulforaphane améliorent la neutralisation de ces substances potentiellement toxiques pour l’organisme, qu’elles soient d’origine :
- Alimentaire (additifs divers, pesticides, métaux lourds, dioxine, PCB, alcool…),
- Médicamenteuse,
- Aérienne (pollution de l’air extérieur, tabac, peintures, produits ménagers, composés organiques volatils).
Ils agissent notamment sur la phase 2 de détoxication hépatique :
- La première phase (hydroxylation) utilise des enzymes de détoxication de phase 1 (cytochrome P450), capables de neutraliser certains toxiques ou de les convertir en substances intermédiaires plus ou moins toxiques. Cette phase est soutenue par la vitamine C qui active la production des P450, neutralise les radicaux libres et améliore l’élimination du plomb via les urines.
- La deuxième phase de détoxication (conjugaison), permet l’ajout de substances aux toxines afin de les rendre hydrosolubles et donc facilement éliminables par les voies urinaires et biliaires. Le sulforaphane agit donc à ce niveau en activant les enzymes de détoxication de phase 2.
Ils ont des vertus reconnues anti-cancer
La consommation de crucifères est reliée à une plus faible incidence de certains cancers : sein, prostate et digestifs (bouche, larynx, œsophage, estomac, colorectal). Ces substances sont en effet capables d’inhiber l’activité des récepteurs aux oestrogènes, d’induire l’apoptose, de protéger l’ADN cellulaire et d’agir sur les enzymes impliquées dans la carcinogenèse.
Et aussi…
Les isothiocyanates, et en particulier le sulforaphane, ralentiraient la dégradation du cartilage de par leur action antioxydante et anti-inflammatoire.
Le sulforaphane possèderait également un effet bactériostatique et bactéricide sur Helicobacter pylori au niveau de la muqueuse gastrique.
À qui les conseiller ?
- Pour une détox générale, à chaque changement de saison.
- En cas de prise médicamenteuse au long cours.
- En cas de «lourdeurs » digestives après des repas copieux et/ou alcoolisés.
- Pour les fumeurs, et ceux vivants dans des environnements pollués.
- Après une chimiothérapie ou une importante agression hépatique (virale, toxique ou alcoolique).
Vous trouverez ces substances seules ou associées à d’autres plantes dépuratives. Elles sont parfaitement tolérées et ne présentent pas de toxicité.
Angélique Houlbert
Nutritionniste