« Seuls les produits conformes à la définition du commerce équitable inscrite à l’article 94 de la loi sur l’Économie sociale et solidaire de 2014 peuvent comporter le terme « équitable » dans leur dénomination de vente. Cette démarche s’inspire de ce qui existe aussi pour les produits dits « bio », qui doivent respecter toute la réglementation sur « l’agriculture biologique » explique Julie Stoll, déléguée générale de Commerce Equitable France.
Jeudi 23 mai dernier, la loi Pacte a été publiée au Journal Officiel. Celle-ci met fin aux pratiques abusives et réserve le terme équitable au commerce équitable. En France, le commerce équitable bénéficie d’un cadre légal précis avec l’article 94 de la loi sur l’Economie Sociale et Solidaire de 2014. Café, thé, lait, pâtes ou fruits frais : tout produit portant une allégation renvoyant à la promesse du commerce équitable est tenu de respecter les six principes de la démarche.
Les six points clés du commerce équitable définis par la loi par l’article 94 de la loi sur l’Economie Sociale et Solidaire de 2014 :
▪ Des prix rémunérateurs pour les producteurs, basés sur les coûts de production et une négociation équilibrée
▪ Un engagement commercial pluriannuel entre les producteurs et les acheteurs
▪ Le versement d’un montant supplémentaire destiné au financement de projets collectifs
▪ Une autonomie des producteurs grâce à la mise en place d’une gouvernance démocratique dans leurs organisations
▪ La transparence et la traçabilité des filières
▪ La sensibilisation des consommateurs à des modes de production socialement et écologiquement durables
Se fier aux labels de commerce équitable : des outils de garantie fiables
« Le collectif Commerce Équitable France se félicite de cette avancée pour plus de justices dans les échanges. Il faut maintenant aller plus loin avec la mise en œuvre effective d’une véritable reconnaissance publique des labels de commerce équitable, telle que prévue depuis 2015 par la loi, mais dont on attend encore la mise en application à ce jour » précise Marc Dufumier, président de Commerce Équitable France.
Les labels de commerce équitable offrent des garanties fiables aux consommateurs et sont des repères d’achats sécurisants. En effet, les labels déclinent la définition légale du commerce équitable en engagements précis (cahiers des charges transparents, en accès public sur leurs sites internet) et organisent des contrôles externes par des auditeurs indépendants. Ces labels sont reconnaissables sous forme de logos auxquels les consommateurs peuvent se référer dans leurs achats.
Les 6 labels de commerce équitable présents sur le marché français :
Une démarche contraignante
Avec une croissance exceptionnelle de 22 % en 2018, le commerce équitable est certes un marché porteur. Mais c’est aussi une démarche contraignante pour ceux qui s’en revendiquent. La simple allégation « équitable » s’est multipliée sur les produits des linéaires de la distribution dans l’espoir, pour certains, de se soustraire aux contraintes de l’allégation « commerce équitable » et de surfer sur un mouvement en pleine croissance sans en respecter les règles.
Toutefois, l’utilisation abusive du terme « équitable » porte préjudice au développement des entreprises qui, elles, appliquent la loi, au détriment des producteurs qui ne bénéficient pas d’un véritable « commerce équitable » et constitue une tromperie pour les consommateurs. Afin de défendre une vision exigeante du commerce équitable, Commerce Equitable France veille au respect de sa définition et aux bonnes pratiques. Le collectif a ainsi œuvré à la protection du terme « équitable » pour stopper les dérives et toute concurrence déloyale entre les acteurs.