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« On doit travailler une nouvelle alliance avec les consommateurs » 

Julie Stoll, déléguée générale de Commerce Equitable France, fait un premier bilan des 4e Assises du commerce équitable qui se sont tenues le 21 novembre dernier et donne les grandes orientations pour 2024.

 

Écouter l’interview de Julie Stoll

 

Bio Linéaires : Julie Stoll, les 4e Assises du commerce équitable viennent de s’achever, est-ce que vous pourriez nous faire un bilan ?

Julie Stoll : Je pense d’abord que c’était une très bonne édition puisqu’on a eu à peu près 250 personnes de notre écosystème qui ont suivi et participé à ces assises. J’en retiens deux éléments principaux : le premier avec cette première édition des trophées du commerce équitable et de l’agroécologie, qui a pu démontrer à grande échelle et de manière très visible, l’interaction très importante qu’il y a entre les modèles économiques qui régissent les relations commerciales entre les entreprises et les agriculteurs et la capacité des agriculteurs et des agricultrices à s’engager dans la transition agroécologique. Je pense que c’est vraiment très important. Il pèse sur les agriculteurs et les agricultrices des risques face aux changements climatiques, face à l’effondrement de la biodiversité. Il pèse aussi des responsabilités parce qu’ils en sont aussi en partie responsables et ils peuvent aussi être facteurs de solutions mais pour ça, ils ne peuvent pas être seuls face à leurs champs et dans des relations commerciales toujours plus rudes, toujours plus inéquitables et donc ces huit trophées qu’on a remis à huit lauréats, quatre dans des initiatives françaises et quatre dans des initiatives ouest africaines montrent tout le potentiel d’accélération de la transition que permet le commerce équitable. C’est très porteur d’espoir et très enthousiasmant.

 

 « La fiscalité doit favoriser les entreprises qui ont des bonnes pratiques sociales et environnementales et décourager les autres, c’est un levier pour rendre les produits équitables et bio plus accessibles et accélérer leur démocratisation »

 

La seconde chose, c’est par rapport à la question économique et de développement du marché qui est atone en ce moment. Aujourd’hui, ce que vit le commerce équitable est également difficile comme pour beaucoup d’autres alternatives dans le monde de la consommation, le bio, le vrac, etc. Face à ce constat, cela nous pousse à réfléchir à comment dépasser cette situation et comment dépasser la recherche du consentement à payer du consommateur. Il faut faire bouger les lignes. 

On a eu beaucoup de témoignages de chercheurs, d’experts, de sociologues, d’économistes, de personnels politiques, scientifiques et aussi d’entrepreneurs qui nous montrent qu’il faut changer de logiciel et, notamment, dans le champ des leviers pour transformer les modes de consommation et ça, je pense, que ça va être un travail important pour nous en 2024.

On doit travailler une nouvelle alliance avec les consommateurs que ce soit dans le champ de l’affichage, de l’accessibilité, de la fiscalité pour les entreprises. La fiscalité doit pouvoir accompagner, récompenser, favoriser les entreprises qui ont des bonnes pratiques sociales et environnementales et décourager les autres et ça, c’est un levier pour rendre les produits équitables et bio plus accessibles et accélérer la démocratisation de ces formes de consommation. Ces assises vont nous ouvrir un champ d’action, de réflexion et de plaidoyer politique très important !

BL : Parfait Julie. Merci et à très bientôt.

 

Propos recueillis par Antoine Lemaire

 

 

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