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« Parent pauvre du soutien public », la filière Bio crie sa colère

Action choc au SIA 0223 ce 28 février.

La filière bio enchaîne les communiqués pour faire entendre sa voix et sa colère face à « l’abandon » du gouvernement français. Dernière action en date : au salon de l’Agriculture, la Fnab, la Confédération paysanne, Forébio et le Synabio ont enterré symboliquement le stand de l’Agence bio. Pour sortir de l’ornière, ils demandent un soutien aux fermes et à la trésorerie des entreprises, une campagne de communication et le développement de la bio en restauration collective.

« La France en passe d’abandonner sa filière bio »

Le 23 février. « En France, les filières agricoles biologiques sont les seules qui ne méritent pas d’être soutenues ! » Dans un communiqué commun, au titre évocateur (« La France en passe d’abandonner sa filière bio »), le Synabio, la Fnab, Forébio et Synadis Bio s’insurgent contre l’absence de soutien gouvernemental au Bio.

« C’est la première fois que les filières bio demandent un accompagnement exceptionnel via des aides directes conjoncturelles. Nous avons un sentiment d’abandon de la part des pouvoirs publics qui laissent les structures économiques gérer seules les baisses de volumes, dans un contexte où nos collègues en conventionnel bénéficient régulièrement de plans d’aides (betteraves, porc, vin) », témoigne Mathieu Lancry, président de Forébio. 

« Le soutien gouvernemental tant espéré ne vient pas »

« À quelques jours de l’ouverture du salon de l’agriculture, le cabinet du ministre Marc Fesneau recevait les filières biologiques au grand complet. Cette réunion, que le ministre n’a pas daigné honorer de sa présence, est le point d’orgue d’un an de discussions sur le soutien que l’Etat devrait apporter aux filières biologiques pour qu’elles surmontent la période de contraction du marché débutée en 2021. La conclusion est limpide et malheureuse : malgré l’objectif de presque doubler les surfaces bio en 5 ans, le soutien gouvernemental tant espéré ne vient pas », déplorent les signataires. 

166 € par ferme : « les réponses ne sont pas à la hauteur des enjeux »

Le 28 février, en plein salon international de l’Agriculture, la Fnab, la Confédération paysanne, Forébio et le Synabio enterrent symboliquement le stand de l’Agence bio. Objectif : alerter « sur le mépris dont font preuve les pouvoirs publics face aux difficultés de la bio ». « Les seules annonces faites en catimini sont loin de répondre aux attentes : 10 millions d’euros, soit 166 € par ferme (environ 58000 fermes) », annoncent-ils

« Le Gouvernement reconnaît l’urgence et le besoin d’un plan de sauvegarde mais les réponses ne sont pas à la hauteur des enjeux. On ne peut se satisfaire de mesures anecdotiques qui ne répondent pas aux besoins des agriculteurs et agricultrices biologiques », Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne

« La Bio est le parent pauvre du soutien public »

Pour Philippe Camburet, président de la Fnab, « il y a deux poids deux mesures : les filières conventionnelles obtiennent des enveloppes significatives pour faire face à leurs difficultés conjoncturelles et une fois encore la Bio est le parent pauvre du soutien public ». « Vu l’ampleur de la crise en bio, pour les seules filières porcs, lait et fruits et légumes, nous avons besoin de 150 millions d’euros. Les budgets initialement prévus pour la conversion des fermes ne seront que très partiellement mobilisés :  il faut les rediriger vers le soutien aux fermes si on veut qu’elles se maintiennent en bio », complète Mathieu Lancry, président de Forebio.

Les demandes des acteurs de la Bio

  • Aide d’urgence 2023 pour les fermes et pour les acteurs des filières
  • Revalorisation du soutien sur le moyen terme avec un rebasculement dès 2023 des surplus PAC prévus sur les enveloppes conversion1 vers l’éco-régime bio
  • Rendre contraignant l’objectif de 20 % de bio en RHD avant la fin de quinquennat
  • Engager tous les acteurs agricoles et gouvernementaux dans la campagne de communication de l’Agence Bio #BioRéflexe

La France prend le chemin inverse de son voisin allemand

« Pendant que la France laisse les filières bio s’enfoncer dans la crise sans réagir, l’Allemagne adopte son nouveau plan bio avec une ambition de 30 % de surfaces en 2030, 30 % du budget de la recherche soit 35 millions d’euros et un engagement à financer l’aide au maintien dans les régions qui ne le feraient pas », déplorent le Synabio, la Fnab, Forébio et Synadis Bio.

«Les agriculteurs, les transformateurs et les distributeurs se sont engagés depuis des années pour développer des filières bio en France. Ne pas les soutenir dans cette phase de tension serait un terrible gâchis, et une occasion ratée pour la transition écologique», Didier Perreol, président du Synabio

Le Bio représente en France 60 000 fermes, 30 000 entreprises, 200 000 emplois et plus de 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

La colère de la filière bio est au cœur du nouvel épisode de la Bio à Bloc ce mardi 28 février à 21h

La référence pour les professionnels de la distribution bio spécialisée et alternative

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