Terra Nova, think tank progressiste indépendant ayant pour but de produire et diffuser des solutions politiques innovantes en France et en Europe, vient de publier « Le bio en baisse : simple ralentissement ou véritable décrochage ? » Ce rapport de 58 pages dresse la situation du Bio en France et avance plus d’une vingtaine de propositions concrètes pour développer à la fois la filière et le marché bio. Extraits.
L’étude dresse un constat
« La démocratisation du bio s’est accompagnée d’une perte de confiance vis-à-vis du label AB et d’une dépréciation de l’image du bio. Les attentes sociales et sociétales évoluent et le bio n‘y répond plus totalement. La multiplication des labels et des certifications décrédibilise le label AB et engendre de la confusion pour les consommateurs. C’est cette confiance qu’il faut absolument reconstruire pour stopper le décrochage, assurer des débouchés aux nombreux producteurs, transformateurs et distributeurs qui se sont convertis au bio et donner envie aux futurs agriculteurs de s’installer en bio pour que transmission rime aussi avec transition».
Terra Nova rappelle aussi les atouts du bio : moins sensible à l’inflation, plus résilient face au changement climatique et porté par le renouvellement des générations dans les exploitations agricoles.
En conséquence, le think tank avance plusieurs propositions (23 au total !) pour relancer la filière et développer le marché bio : sensibiliser les consommateurs aux bienfaits de la consommation de produits bio, enrichir le cahier des charges AB pour prendre en compte les nouvelles attentes des consommateurs, la mise en place d’un taux de TVA très réduit à 2,1 % sur les produits bio, la formation des professionnels de la filière agro-alimentaire à l’utilisation des produits bio, améliorer l’accès du bio en restauration collective, le promouvoir dans la restauration commerciale et les services de livraison de repas…
Terra Nova prévient : « Cette révolution est possible mais engendre une prise de risque économique qui ne devra pas être supportée uniquement par les agriculteurs. Elle devra être accompagnée par tous les acteurs de la filière, aval et amont, et par de grandes campagnes de marketing social. Il faut résoudre l’équation prix, qualité, respect des modes de production écologique. Pour cela il faut sécuriser les relations commerciales en privilégiant la contractualisation de long terme. Le bio étant le premier pas vers une alimentation plus durable, chaque acteur de la chaîne a une responsabilité pour le rendre plus accessible» .
« Pour limiter notre dépendance aux engrais et répondre au choc climatique, notamment aux enjeux d’adaptation et de résilience, il est nécessaire et urgent de changer de modèle» conclut l’étude.