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Il y a cent ans…

Il semble que le premier homme à avoir utilisé le terme «agriculture biologique» soit un chirurgien des armées du nom de Pierre Delbet. Toujours est-il qu’il y fait référence dans son ouvrage «L’agriculture et la Santé» paru aux Éditions Denoël à la sortie de la dernière guerre en 1945. Comme l’écrit H.-Ch. Geffroy qui a réédité cet ouvrage « Pierre Delbet est, parmi les savants du début de ce siècle, un des rares à avoir compris à temps les dangers que faisait courir à toute l’humanité, l’inconscience des hommes qui appliquèrent à l’industrie, les extraordinaires découvertes de la science chimique et physique de la période qui précéda la guerre de 1914, sans la moindre préoccupation de ce qui pourrait en résulter pour notre environnement ».

 

 

Pierre-Louis-Ernest Delbet est le fils unique d’Ernest Delbet médecin et homme politique et de Maria- Olympe Aviat. Il passe sa thèse de médecine en 1889, est agrégé en 1892 et devient chef de service de Laennec en 1905. Professeur de clinique chirurgicale en 1908, il occupe la chaire de l’hôpital Necker.

Appartenant à la première génération de chirurgiens formés aux techniques modernes de l’asespsie, il réfléchit dès 1889 à la toxicité cutanée des antiseptiques utilisés à l’époque. La guerre lui fournit alors l’occasion de tester différentes solutions destinées à nettoyer les plaies fortement souillées des soldats, sans léser davantage les tissus : en septembre 1915, il présenta les conclusions de ses recherches à l’Académie des Sciences dans un article intitulé Cytophylaxie où il explique le rôle antiseptique du chlorure de magnésium par la stimulation locale des globules blancs.

Pierre Delbet, depuis ses études, se penche sur tout ce qui concerne le cancer et s’associe en 1906 avec les docteurs Bouchard et Henri de Rothschild pour créer l’Association Française pour l’Étude du Cancer. Secrétaire général de cette association, il y développa une activité soutenue s’intéressant, par exemple, à l’utilisation du radium.

C’est en 1921 qu’il rejoint l’Académie de médecine. Dans les années 1930, il promeut la calcithérapie dans le traitement de la tuberculose. Mais là où Pierre Delbet, en temps que professionnel de santé incontesté, nous intéresse particulièrement, c’est dans son rapport avec l’agriculture. Dans son ouvrage «L’ agriculture et la Santé», il démontre que la fréquence et la gravité de nombreuses maladies sont augmentées par une agriculture mal dirigée et que par la suite, ces maladies sont dans une certaine mesure des maladies de civilisation.

C’est, en 1934, qu’il annonce devant l’Académie de médecine «Aucune activité humaine, pas même la médecine, n’a autant d’importance

 

pour la santé de l’homme que l’agriculture».

Né le 15 Novembre 1861 à La Ferté Gaucher, il y est mort le 17 juillet 1957. Chirurgien français, membre de l’Académie de médecine, il est connu pour avoir promu le chlorure de magnésium dans l’antiseptie. Il est par ailleurs un des premiers à avoir proposé une prévention anticancéreuse et est aujourd’hui considéré comme un des premiers scientifiques à avoir promu l’application d’une agriculture biologique sur les sols. Aux côtés d’illustres personnages comme Pasteur, Claude Bernard, René Quinton, Rudolf Steiner…, Pierre Delbet appartient à cette cohorte de scientifiques qui ont assuré les bases de l’agriculture biologique. Pour sa mise en application sur le terrain, il fallut se battre, la politique agricole étant, au sortir de la deuxième guerre mondiale, entièrement axée sur les méthodes d’exploitation intensives à base de produits chimiques (engrais et pesticides). C’est là qu’intervinrent ceux qu’aujourd’hui on appelle des pionniers, des hommes qui, comme Raoul Lemaire, Jean Boucher, André Louis, Tavera et quelques autres, proposèrent aux agriculteurs, éleveurs, maraîchers, viticulteurs, bref à tous les producteurs agricoles, une autre solution aux problèmes agronomiques (pour ne citer que ceux-la) provoqués par l’abus des engrais chimiques et autres pesticides.

De producteurs agricoles, ils devinrent agrobiologistes, ce qui n’était pas facile à l’époque tant il était inimaginable de pouvoir récolter quelque chose sans utiliser d’engrais ou de pesticides et tant les Services Officiels s’opposaient à cette méthode.

Ces agrobiologistes sont aujourd’hui réunis dans une association dénommée «Les Pionniers de l’Agriculture Biologique». Son président, Jacques Monin a été élevé le 12 octobre dernier au grade de Chevalier dans l’Ordre du Mérite Agricole en reconnaissance des services rendus à l’agriculture. Cette distinction qui a été remise le 12 octobre 2013 concerne tous les agrobiologistes des années 1960 – 1970, premières années au cours desquelles l’agriculture biologique s’est implantée dans notre pays.

Jean-François Lemaire

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