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833 € par ferme bio, « la Bio ne dit pas merci »

Dessin Christian Gasset pour Bio Linéaires.

Alors que les acteurs de la Bio ont chiffré les pertes à 550 millions d’euros depuis deux ans, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé avoir l‘intention de « remettre 50 millions d’euros sur la filière bio ». Pour la Fnab, « moins de 10% des fermes biologiques françaises ont été aidées en 2023 ».

 

Pas assez, c’est en substance le sens du dernier communiqué de la Fnab (fédération nationale d’agriculture biologique), qui rappelle que « Depuis 2021 les filières biologiques travaillent pour proposer avec le gouvernement des solutions de sortie de crise pour la Bio, qui prennent en compte à la fois la relance de la demande et le soutien à l’offre. Ces discussions ont abouti en fin d’année à un plan de communication sur trois ans visant à communiquer auprès des consommateurs. Mais sur les autres sujets les discussions patinent ». 

 

Les sujets qui fâchent

Quels sont ces sujets ? Tout d’abord le respect des objectifs de la loi EGAlim et surtout le soutien aux filières. Un soutien pour lequel « nous n’obtenons pas ce qui serait nécessaire pour sauver les filières », déplore la Fnab alors que « les fermes bio se fragilisent chaque jour un peu plus, des entreprises de transformation bio mettent la clé sous la porte, des magasins ferment », explique Philippe Camburet, président de la fédération.

« 833 euros, ça n’est même pas le prix d’un pneu, nous sommes des agriculteurs, nous ne faisons pas l’aumône », Philippe Camburet

En proposant 50 millions d’euros pour les 60 000 fermes biologiques françaises, le Premier Ministre promet donc une aide de… 833 euros par ferme bio. « Sur le premier plan de sauvegarde il a fallu choisir entre aider beaucoup de fermes ou aider les fermes les plus en difficultés, moralité la plupart des fermes biologiques n’a pas pu accéder à ce soutien, et pourtant l’enveloppe était presque deux fois plus grosse », réagit Philippe Camburet.

La Fnab en  « appelle au soutien des parlementaires de la majorité présidentielle qui ont voté sur le projet de loi de finance 2024 une aide de 271 millions d’euros pour la Bio mais que le gouvernement a balayé avec le 49.3 ».

Agriculture biologique : « mieux adaptée aux changements climatiques à venir »
(Haut Conseil pour le Climat)

Hasard du calendrier, le Haut Conseil pour le Climat vient de publier un rapport Accélérer la transition climatique avec un système alimentaire bas carbone, résilient et juste. Alors que le système alimentaire représente 22 % de l’empreinte carbone de la France (et que la France a les émissions agricoles les plus élevées des États membres de l’Union européenne (17 %) – le Haut Conseil rappelle le « triple défi climatique » qui s’impose : réduire les émissions de gaz à effet de serre, augmenter le stockage de carbone dans les sols agricoles, tout en se préparant à un climat plus chaud (+2 °C à court terme et possiblement +4 °C à long terme)

« En suivant une approche d’ensemble, une réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole à l’horizon 2050 est réalisable, à condition d’être accompagnée d’une baisse d’au moins 30 % de consommation de produits d’origine animale (Ndlr : les produits d’origine animale sont responsables de 51 % de l’empreinte carbone alimentaireet d’un report vers d’autres sources de protéines, de soutien et accompagnement des acteurs, et d’actions renforçant la résilience du système alimentaire, qui est un prérequis à l’atteinte des objectifs climatiques de la France », indique le rapport. Cela passe par l’évolution des pratiques agricoles (modes de production durables, agroécologie…) et par des politiques agricoles et alimentaires mobilisées en appui aux politiques climatiques, ce qui n’est pas le cas actuellement. 

Concernant les pratiques agricoles biologiques, le rapport souligne qu’elles « sont plus bénéfiques pour le stockage de carbone, la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles et le bien-être animal et fournissent davantage de services écosystémiques que les systèmes conventionnels, ce qui les rend en général mieux adaptés aux changements climatiques à venir » .

La référence pour les professionnels de la distribution bio spécialisée et alternative

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