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Stop Mépris Bio : plus que jamais d’actualité !

La pétition Stop Mépris Bio a dépassé les 100 500 signatures. À l’heure où les agriculteurs font entendre leur colère partout en France – et alors que le Premier ministre a annoncé une aide supplémentaire de 50 millions d’euros -, Simon Le Fur (Aventure Bio), Philippe Delran (Bio Linéaires) et Jean-Christophe Bernard (MoRice) à l’initiative du mouvement Stop Mépris Bio reviennent sur l’importance, pour les acteurs de la Bio, de se mobiliser.

 

Bio Linéaires : La pétition Stop Mépris Bio a dépassé les 100 000 signatures, est-elle toujours autant d’actualité ?
Simon Le Fur, fondateur de la SCOP Aventure bio.

Jean-Christophe Bernard : Plus que jamais ! La revendication de base de la pétition était une meilleure rémunération et plus de débouchés pour les agriculteurs bio (Egalim), c’est un mal qui, au final, touche toutes les petites exploitations et tout le monde agricole s’est toujours senti méprisé.

Simon Le Fur : Elle est plus que jamais d’actualité. La bio française est sous pression de toutes parts : de nombreuses productrices et producteurs peinent à vivre de leur travail, comme on le voit actuellement. D’autre part, le gouvernement semble continuer à vouloir concentrer son soutien sur l’agriculture conventionnelle et sur des pratiques agricoles vaguement définies et souvent moins-disantes, regroupées sous le terme agroécologie ou HVE « haute » valeur environnementale.

Les lobbies agro-industriels s’activent intensivement pour, par ailleurs, que la réglementation fasse machine arrière sur les normes encadrant l’usage des pesticides dangereux.

Philippe Delran : Oui, Stop Mépris Bio est toujours d’actualité. Les pétitions de plus de 100.000 signatures sont rare et nous sommes fiers d’en faire partie. Mais nous ne pouvons que le constater, il existe bien en France un courant de pensée, « bio-sceptique » très puissant. Cependant que ce soit en amont (les producteurs) ou en fin de chaîne (les consommateurs), l’intérêt et la demande pour les produits issus de l’agriculture biologique existe bien. Nos institutions par contre focalisent sur la baisse de la demande des produits bio (« court-circuité » par des labels concurrents français soutenus par l’État).

Enfin, la crise que nous vivons aujourd’hui dans la filière biologique est bien la conséquence de deux facteurs :

  • la non-application de la loi Egalim garantissant 20 % de produits bio dans la restauration collective, pour rappel cette loi a eu comme conséquence de développer (et encouragé par nos institutions) les conversions des agriculteurs vers l’agriculture biologique. Si la loi était appliquée, la filière bio ne serait pas en crise de débouchés. Donc les responsables de cette situation sont bien nos institutions.
  • le comportement de la grande distribution : il est indiscutable que la forte rationalisation de l’offre des produits bio en GMS a un impact sur la demande. Pourtant, selon Circana la demande à la référence ne diminue pas en GMS.
 
 
Jean-Christophe Bernard, co-fondateur de MoRice.
BL : Quelle a été l’utilité de cette pétition ?

Jean-Christophe Bernard : Faire réaliser à l’opinion publique que la bio est en danger. Voir qu’ensemble nous pouvons de grandes choses :  agriculteurs, transformateurs, distributeurs… Nous avons besoin de parler d’une seule voix – forte – pour se faire entendre dans les hautes sphères. Elle aura également permis de mettre en lumière cette méprise auprès de certains médias.

Philippe Delran : Cette pétition a avant tout eu l’utilité de mobiliser les acteurs de la Bio et notamment les distributeurs spécialisés. Stop Mépris Bio a été dynamique lors d’une période compliquée pour la bio en général. Elle a permis de mobiliser et de donner un nouvel élan. Rétrospectivement, les chiffres nous démontrent une reprise de l’activité commerciale depuis le début du deuxième semestre 2023, le lien n’est pas facile à démontrer mais cette mobilisation a permis de soutenir les acteurs de la filière bio, à se sentir moins seuls face à une difficulté de notre secteur.

Simon Le Fur : À mon sens, elle a participé à faire prendre conscience aux actrices et acteurs de la Bio qu’ils ont collectivement un pouvoir de faire changer les choses et de faire connaître une alternative viable et durable à l’agriculture intensive et chimique.

 

Philippe Delran, directeur de la publication de Bio Linéaires. Photo : Patrice Bouscarrut.
BL : À titre personnel, comment avez-vous vécu cette expérience ?

Simon Le Fur : Un mélange de frustration et d’enthousiasme prédomine. Dans tous les cas, cela nous a permis de mieux connaître encore les fondements de l’agriculture bio, sa beauté, son potentiel et ses limites – à réussir à dépasser bien sûr !

Philippe Delran : Beaucoup d’énergie, une telle opération de militantisme demande beaucoup de temps et d’engagement, mais la bonne surprise a été l’accompagnement par des bénévoles (un peu plus de 25 personnes). Sans eux, je ne suis pas sûr que Stop Mépris Bio aurait atteint les 100.000 signatures.
D’un autre côté, cette pétition nous a aussi démontrée que les organisations professionnelles de la bio, n’étaient pas toutes « à l’unisson » durant cette période complexe pour l’agriculture biologique en France. Les pourparlers et les « méandres » législatifs sont des points qui créent des divergences et divisent les acteurs de la bio… « Diviser pour mieux régner » est bien la technique mise en place par les « Bio-sceptiques » avec le soutien des politiques en place.

Dans le fond, Stop Mépris Bio n’aurait pas dû être lancée pas trois personnes : Simon Le Fur, Jean-Christophe Bernard et moi-même… Initialement, nous avions lancé cette pétition dans l’espoir d’obtenir un millier de signature durant la première semaine… Nous en sommes aujourd’hui à 100 fois plus.

Jean-Christophe Bernard : De l’excitation et de la colère. De nombreux magasins et distributeurs ont joué un rôle primordial. Mais quand on voit que même avec 100.000 signatures, rien ne bouge c’est vrai que cela donne envie d’aller dans la rue !

 

Lien de la pétition :

https://www.mesopinions.com/petition/politique/stop-mepris-agriculture-bio-gouvernement/202294

Toutes les infos sur le mouvement sur :  https://stop-mepris.bio

Lien pour imprimer le tract Stop mépris Bio :

https://cdn.shopify.com/s/files/1/2714/6344/files/TractAB.pdf?v=1677682229&mc_cid=9391df509d&mc_eid=596c0c6cfd

Lien google drive avec le kit de mobilisation et un modèle de communiqué de presse pour les magasins bio afin de faire connaître leurs actions et la mobilisation Stop Mépris Bio auprès de la presse locale 

https://drive.google.com/drive/folders/1ZAxz68MVttJQiJskCz8AC6lIIqwka4eh

La référence pour les professionnels de la distribution bio spécialisée et alternative

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