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Charroux : 6.000 cochons engraissés chaque année, c'est bio ? (Source : www.lanouvellerepublique.fr)

© Photo NR

Le porcherie soutenue par la grande distribution est-elle compatible avec un élevage bio ? Oui, selon le cahier des charges européen. C’est tout le débat.

Les opposants à la porcherie bio de Charroux (journal du 16 décembre) ont prévu de « pendre une crémaillère » aujourd’hui dans la cabane du lieu-dit « La tombe du pèlerin », au bord de la route de Mauprévoir. Le rendez-vous militant fait écho à la consultation publique jusqu’au 29 janvier (1). Car il n’y aura pas d’enquête (lire par ailleurs), avant l’arrivée des premiers porcelets au mois de mars et les 5.922 cochons engraissés, à terme, chaque année.
“ Le risque, à l’avenir, c’est un bio low-cost ”
L’impact d’un tel projet n’est évidemment pas neutre sur le territoire (lire plus bas). Selon nos informations, le site de Charroux fait partie d’un des plus gros projets d’engraissement porcin bio en France. Et son apparition, soutenue par la grande distribution (Intermarché), crispe partisans et opposants.
Un élevage de cette taille est-il compatible avec l’agriculture biologique ? Oui, selon le cahier des charges du règlement européen pour les productions animales biologiques, le REPAB (2). Appliqué depuis le 1er janvier 2009, il constitue le mode d’emploi des 32.264 producteurs bio (végétaux et animaux) français. Ce « standard » de l’agriculture biologique ne limite pas la taille des élevages. Jusqu’à fin 2008, la France avait une réglementation plus stricte (CC-REPAB-F) qui imposait une taille maximale : 1.500 porcs charcutiers produits par an. Et l’application du cahier des charges européen n’a pas fait que des heureux. Certains acteurs indépendants ont décidé d’appliquer leur propre cahier des charges, bien plus strict que le REPAB. Ce type de projet serait-il possible chez eux ?
Chez Bio direct, crée en 2008, qui assure notamment 40 à 50 % des approvisionnements des magasins de la chaîne indépendante Biocoop (marque Ensemble), « la taille du projet est gênante dans le cadre d’une exploitation familiale », signale un des porte-parole. Même si ce groupement de 90 éleveurs autorise tout de même une taille maximale de 2.500 porcs charcutiers à l’année. « L’apport de capitaux extérieurs, autre que ceux des associés, ne serait pas possible. » 
Autre cahier des charges avec Nature et progrès, qui limite à 500 le nombre de porcs engraissés par an. « On aime cette notion de taille humaine où beaucoup de petites fermes contribuent au tissu social »,explique Sandrine Deblois, animatrice de la révision du cahier des charges. Dans cette association créée en 1964 pour faire progresser l’agriculture biologique, on est pragmatique. « Il vaut mieux un élevage bio, même de très grande taille, qu’un conventionnel. Mais ce serait encore mieux s’il y en avait cinq au lieu d’un. »
Demeter (biodynamie), enfin, est tellement contraignant sur la notion du bio (et son rapport à la terre) qu’il n’existe pas d’élevage porcin en France. « De plus en plus de paysans estiment qu’avec la réglementation européenne, on va vers du bio industriel », estime Aurélie Truffat, chargée de communication.
La bio s’apprête à vivre ce que la filière conventionnelle a connu avec la création de labels de qualité (label rouge). « Le risque, à l’avenir, c’est d’avoir un bio low cost », estime un fin connaisseur du milieu.
(1) Le dossier est consultable en mairie de Charroux jusqu’au 29 janvier et peut faire l’objet d’observations écrites sur un registre le lundi, mardi, jeudi et vendredi, de 8 h 30 à 12 h et de 13 h 30 à 16 h ; le mercredi, de 8 h 30 à 12 h. Les observations peuvent aussi être adressées à la préfète par courrier ou sur l’adresse suivante : pref-enquetes-publiques @vienne.gouv.fr (2) Défini par les règlements CE n° 834/2007 et n° 889/2008.
Source : https://www.lanouvellerepublique.fr/actu/charroux-6-000-cochons-engraisses-a-l-annee-c-est-bio

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