Face au contexte du marché bio actuel, Didier Perreol, président du Synabio, invite à «travailler encore plus main dans la main avec les producteurs, la transformation, la distribution pour construire, ensemble, demain ce marché». Le Synabio est présent à Natexpo sur le stand i95.
Écouter l’interview de Didier Perreol du Synabio
Bio Linéaires : Bonjour, toujours en direct de Natexpo, j’ai le plaisir d’accueillir sur le stand de Bio Linéaires, Didier Perreol, président du Synabio, j’ai deux questions à lui poser. Première question, en tant que président du Synabio, syndicat des principaux transformateurs, quel est votre ressenti sur la situation actuelle du marché bio ?
Didier Perreol : On se pose beaucoup de questions bien entendu sur le présent et sur l’avenir, il faut qu’on fasse preuve d’unité, de dynamique créative pour inventer un nouveau système, pour convaincre, ou rassurer, les clients consommateurs que nous avons eu et que nous avons perdus, je dirais peut-être pendant le Covid, après le Covid… et qui puisse nous permettre de continuer à transformer sereinement, fabriquer à travers la France des produits avec des filières. Construction de filière qu’on encourage chez tous nos adhérents pour avoir des produits de qualité biologique, bien entendu, mais qui vont bien au-delà.
Au niveau du Synabio, on a développé Bioentreprisedurable qui montre bien que les entrepreneurs aujourd’hui – les PME, les ETI de notre structure – travaillent bien au-delà du produit, travaillent sur l’aspect humain, sur la construction des filières, sur la construction de partenariats avec le circuit spécialisé ou la grande distribution. On est parfaitement conscient qu’il faut qu’on communique, il faut qu’on travaille fortement ensemble avec toute la filière pour convaincre le consommateur, le rassurer que les produits bio, c’est le meilleur choix pour leur santé.
«On a un passage à vide, il faut en profiter pour regarder ce qui fonctionne bien et ce qui fonctionne moins bien et, ensemble, construire le futur»
BL : Vous êtes aussi partie prenante de la Maison de la Bio assez récemment “construite” si je peux dire, où vous en êtes par rapport à la Maison de la Bio ?
D. P. : La Maison de la Bio elle a encore plus de raison d’exister si je peux dire en ce moment avec les problématiques justement que je viens d’évoquer de notre marché qui connaît un petit passage à vide, il faut travailler encore plus main dans la main avec les producteurs, avec la transformation, avec la distribution pour construire, ensemble, demain ce marché… qui a connu des hauts et des bas dans les différentes décennies qu’on a connues. Et je rappelle quand même, pour ne pas le perdre de vue, nous avons doublé notre chiffre d’affaires entre 2015 et 2020. Aujourd’hui, on a un passage à vide mais il faut en profiter pour regarder ce qui fonctionne bien et ce qui fonctionne moins bien et, ensemble, construire le futur.
Moi, je suis convaincu qu’il y a des perspectives, elles sont là : c’est nous qui travaillons sur la biodiversité, c’est nous qui travaillons sur la préservation de l’environnement, sur cette pollution des nappes phréatiques, sur toutes ces externalités qu’on ne mesure pas aujourd’hui dans le prix de revient de notre alimentation. Il faut absolument continuer à travailler les belles histoires que nous avons tous construites ensemble pour rassurer le consommateur, pour lui dire que c’est des aliments santé et que c’est des aliments qui sont là pour justement la sauvegarde de la planète et qu’on doit travailler encore plus ensemble avec cette Maison de la Bio qui rassemble très largement à la fois la production, la transformation, la distribution avec nos organisations professionnelles respectives : le Synabio, le Synadis Bio, le Synadiet, Cosmebio, Forêbio et bien d’autres organisations encore qui sont appelées à nous rejoindre comme les associations de commerce équitable Biopartenaire comme Bio Équitable en France, ou comme Cebio, les organisations de contrôle bio donc voilà, c’est une grande famille qui doit travailler ensemble et se parler ! Se parler quotidiennement pour voir comment on peut construire ensemble le futur.
Propos recueillis par Antoine Lemaire