[INTERVIEW] À l’occasion du Sival 2024, Bio Linéaires fait le point avec Magalie Jost, vice-présidente du Synabio, venue présenter la situation économique des transformateurs bio lors d’une table ronde sur le thème : « La filière bio en crise : Quelles stratégies d’adaptation pour les productions végétales ? ».
Bio Linéaires : Magalie Jost, pourriez-vous nous faire un premier bilan économique des adhérents de Synabio ?
Magalie Jost : Au niveau du Synabio – qui regroupe à peu près 220 entreprises – la situation économique de façon générale n’est pas si catastrophique. Les entreprises sont encore là mais certaines sont en difficulté et continuent à avoir des soucis de trésorerie depuis ces deux dernières années. Pour autant, on n’a pas vu notre nombre d’adhérents fortement baissé. Parmi les « jeunes pousses », on a eu effectivement des sociétés qui ont fermé mais de nouvelles jeunes entreprises ont adhéré au syndicat cette année. La situation est à surveiller notamment si le marché ne repart pas.
« Il est important que l’État soutienne ces productions et que l’on évite les « déconversions ». Enfin, la communication sur le bio doit être plus forte pour retrouver la confiance des consommateurs » Magalie Jost
BL : En parlant d’évolution et de perspectives pour 2024, quelles sont les principales préoccupations majeures au sein du Synabio ?
M. J. : Les préoccupations pour le Synabio seront pour 2024 la réglementation sur les nouveaux OGM avec les NGT, les relations commerciales mais aussi et surtout le plan de sauvegarde la production qui est en crise. Il est vraiment important que l’État soutienne ces productions de telle façon à ce que l’on ne perde pas tous les agriculteurs qui se sont convertis en bio et que l’on évite les « déconversions ». C’est un sujet qui nous préoccupe. Enfin, la communication sur le bio doit être d’autant plus forte de telle façon à ce que l’on puisse retrouver la confiance des consommateurs envers le bio, le système de la transition alimentaire.
BL : Comment se sont passées les négociations avec les distributeurs cette année ?
M. J. : Sur le marché bio au niveau des entreprises, l’année 2023 est arrivée avec des tarifs beaucoup moins haussés qu’en 2022. Cela a donc plutôt favorisé les relations commerciales. Pour autant, certains de nos adhérents ont eu quelques difficultés avec certaines enseignes. Le rôle du Synabio est de pouvoir échanger avec ces enseignes pour leur expliquer les difficultés que peuvent avoir nos adhérents. De façon globale, du moment que les hausses ne sont pas trop fortes, les relations commerciales restent quand même beaucoup plus souples !
Propos recueillis par Antoine Lemaire