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Il va y avoir du sans

Le sans arrive dans les produits d’entretien écologiques. Si 2020 a été l’année de la désinfection avec une croissance de 105%, on ne s’attendait pas dans cette époque hygiéniste à la percée d’une promesse de douceur, hypoallergénique, pour la lessive, les nettoyants ménagers de surface ou les liquides vaisselle.

La tendance est pourtant là

Les lessives hypoallergéniques atteignent 13 % du marché des lessives, leurs homologues nettoyants ménagers 15 % de leur marché et les liquides vaisselle dits 0 % ou hypoallergéniques 30 % du marché des liquides vaisselle. Bref, on ne peut plus compter sans le « sans ».
Pour les produits d’entretien écologiques, ce constat n’est pas anodin. Il vient révéler une sorte de secret de famille dont le « coming out » va être agité.
On peut résumer ce handicap originel dans le paradoxe suivant : l’odeur est un facteur clé de l’achat des produits d’entretien – elle crée la fidélité, elle marque l’efficacité et elle permet aux produits écologiques de tenir la comparaison contre les produits d’entretien des grandes surfaces.
Regardez les consommateurs acheter leurs produits d’entretien : ils ou elles les reniflent avant de les acheter. L’odeur marque le territoire ménager, c’est primaire, même primitif.
Le paradoxe vient de la civilisation justement. Notre époque favorise les allergies et en particulier aux molécules odorantes auxquelles notre organisme est de plus en plus soumis en quantité et dans des milieux clos.

L’équation à résoudre est la suivante :
1. Les produits d’entretien écologiques préservent l’environnement et la santé (par leur absence de biocides de synthèse en particulier).
2. Pour être utilisés par le plus grand nombre et rester compétitifs, ils doivent contenir des parfums – naturels bien entendu mais qui sont des molécules odorantes.
3. L’explosion des allergies depuis 50 ans vient en partie des molécules en suspension dans l’air ou par contact – dont les parfums. Donc, enlever les parfums des produits d’entretien écologiques reviendrait à diviser leur potentiel de marché mais les maintenir les expose à des scandales sanitaires. En être ou ne pas en être, that is the question.

Malaise dans la civilisation

26 décembre 2016, la profession d’allergologue est reconnue comme spécialité en France. Cette reconnaissance tardive révèle la réalité que vivent maintenant 30 % des Français contre 3 % d’entre eux 50 ans avant. L’allergie n’est pas une maladie d’urgence vitale mais c’est un mal-être très handicapant. C’est là certainement la raison de la lenteur du corps médical à l’admettre dans le cercle restreint des spécialités d’urgence plus vitale comme la cardiologie ou l’obstétrique.

Pour faire simple, l’allergie est une réponse excessive et inappropriée de notre corps face à une substance étrangère : l’allergène. La réaction allergique que l’on croise le plus fréquemment est une hypersensibilité que les (nouveaux) spécialistes qualifient de type 1 qui se caractérise par une production invasive de ce que les (toujours nouveaux) spécialistes appellent dans le jargon des IgE ou Immunoglobines
de type E. L’affaire a l’air de se compliquer pourtant elle reste très logique finalement.
L’allergie de contact qui est celle qui nous intéresse dans le cas des produits d’entretien se construit en deux temps.
1er temps, la sensibilisation.
L’allergène entre en contact avec le corps, le système immunitaire identifie l’élément étranger. Il le fiche comme dangereux. Il se met à fabriquer des anticorps spécifiques contre lui. Les anticorps, ou Immunoglobulines, sont des substances fabriquées par le système immunitaire. Ils reconnaissent et détruisent certains éléments étrangers auxquels le corps est exposé. Le système immunitaire produit cinq types d’immunoglobulines dont les IgE impliqués dans les allergies.
2e temps, la réaction.
Lorsque l’allergène pénètre une deuxième fois dans l’organisme, le système immunitaire le reconnaît, vérifie sa fiche d’individu suspect. La patrouille des anticorps cherche à éliminer l’allergène en déclenchant un ensemble de réactions de défense. Les réactions sont donc souvent disproportionnées.

On connaît tous soi-même ou un proche qui a été en contact avec des allergènes et réagit – en général par un eczéma, de l’asthme, une dermatite de contact, une rhinite, de l’urticaire et définitivement plus grave un choc anaphylactique qui peut être mortel si une forme d’adrénaline n’est pas administrée de suite.

Bon sans ne saurait mentir

Les défenseurs du naturel développent plusieurs arguments pour défendre l’utilisation de parfums. Le plus fallacieux est celui qui met en avant le caractère naturel des parfums comme les huiles essentielles bio. Or, on l’a bien compris : ce qui est gênant dans l’allergie c’est l’hyper-réactivité du corps et non l’origine synthétique ou naturelle de la molécule. 25 % des Français sont allergiques chaque printemps à une maladie provoquée par une substance bien naturelle : le pollen des fleurs. Et autre exemple, 5 % de nos compatriotes sont allergiques au latex qui provient de la sève de l’Hevea brasiliensis.

Des labels ont émergé récemment pour consolider l’allégation hypoallergénique. On retiendra l’Ecarf, allemand, délivré sur base de tests cutanés. On a mentionné plus haut l’Arcaa, français, qui exclut de 40 à 50 allergènes. Cette initiative a été rendue très visible par des fabricants distribués en grandes surfaces. Autre initiave d’origine médicale, Afpral, une association de patients qui expérimentent les produits. Et enfin, SafeLife, certifiée par Veritas qui se construit sur une base de référentiel écologique comme Ecocert et le complète par l’interdiction absolue de nano-particules et des listes d’exclusion de plus de 300 perturbateurs endocriniens et de 100 molécules allergisantes.

Sources : BioAnalytics, good, OMS.

 

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