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«J’espère que la France ne sera pas le boulet du bio dans l’Union européenne»

Les intervenants ont débattu autour de cette question : Comment la PAC peut-elle contribuer à l’objectif de 25 % de surfaces biologiques en 2030 dans l’Union européenne ? Photo L. D.

IFOAM et Interbio Nouvelle-Aquitaine ont organisé les 16 et 17 juin à Bordeaux, le Congrès européen du bio. Au programme : deux jours pour dresser un « avenir plus biologique». Lors de la première journée, le Pacte vert européen et la politique agricole commune ont été abordés. L’occasion d’aborder la politique menée en France. 

En préambule, Pierre Bascou, directeur Durabilité à la direction générale de l’Agriculture de la Commission européenne, souligne que l’objectif de 25 % de superficies menées en bio à l’horizon 2030, «est un marqueur fort de la volonté de l’Union européenne d’assurer cette transition vers la résilience et de durabilité, c’est un objectif politique». 

«Quand on parle d’agriculture biologique, on ne parle plus seulement de nourriture mais aussi du climat, de santé, du renouvellement des générations, du revenu décent pour les paysans», appuie Benoît Biteau, député européen et paysan bio, rappelant la nécessité de «convoquer une approche globale» lorsqu’on parle de bio. 

La PAC doit permettre l’avancée vers plus d’agriculture biologique

Concernant la politique agricole commune (PAC), Benoît Biteau regrette que «ceux qui touchent le plus d’aides sont ceux qui utilisent le plus de pesticides à l’inverse de ce qu’est l’agriculture biologique. La PAC doit permettre l’avancée vers plus d’agriculture biologique car c’est la seule agriculture qui permet de relever le défi de la santé, du réchauffement climatique et de la biodiversité». Avant de s’interroger : «Si ce n’est pas avec les politiques publiques qu’on fait ça, à quoi servent les politiques publiques ?». 

«L’Etat français a complètement abandonné la promotion de la consommation des produits bio» 

Modérateur de ce débat, Eduardo Cuoco, directeur d’IFOAM Organics Europe, s’étonne de «l’étrange» politique française de mettre sur le même plan – avec les mêmes niveau de primes – les labels AB et HVE1 dans le Plan stratégique national (PSN). En réponse, Philippe Camburet, président de la fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab), déplore que ce PSN «se finalise dans les prochains jours avec le risque de voir sortir une politique peu ambitieuse» pour le développement du bio en France. Et de prédire que l’objectif de 18 % de surface agricole en bio d’ici 2027 « que la France s’est fixée ne sera pas atteint» ; ce que souligne également la commission européenne dans ses observations relatives au PSN défini par la France1.

«L’Etat a complètement abandonné la promotion de la consommation des produits bio !», regrette Philippe Camburet. Réponse de Benoît Biteau : «18 %, ce n’est pas à la hauteur et j’espère que la France ne sera pas le boulet du bio dans l’Union européenne».

En conclusion, on pourrait également citer Jan Plagge, président d’IFOAM, qui en ouverture de ce congrès soulignait le décalage des «réponses simples» politiciennes alors que le développement du bio impose des «défis complexes» !

Laura Duponchel

1 Observations  de la Commission européenne sur le PSN français :

  • Le Plan mentionne l’objectif de 18 % de la surface agricole française consacrée à l’agriculture biologique d’ici à 2027. (…) La France est toutefois invitée à clarifier l’articulation quantitative de la contribution du Plan avec les autres instruments contribuant à cet objectif. En effet, avec seulement 4,8% de la surface agricole subventionnée par le Plan, l’atteinte de l’objectif de 18% en 2027 parait difficile.
  • La Commission note avec préoccupation que la rémunération de niveau supérieur pour service environnemental dans l’éco-régime est la même pour l’agriculture biologique et la certification HVE alors que le cahier des charges de cette certification est beaucoup moins contraignant. La Commission prend note que la certification HVE est en cours de révision, mais demande à la France de tenir
    compte du niveau de sa contribution aux objectifs environnementaux par rapport à l’agriculture biologique et si nécessaire de différencier les niveaux de rémunération.

 

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