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Le poulailler de la discorde agite le milieu de la bio (source : www.vosgesmatin.fr)

Depuis deux mois, de nouveaux bâtiments ont poussé à Varmonzey. Il s’agit d’un immense poulailler qui va accueillir pas moins de 24 000 poules pondeuses bio. Un projet qui donne la chair de poule à certains… notamment à des agriculteurs bio des Vosges.
À Varmonzey, il y a un chantier qui fait grincer des dents dans le milieu agricole. Notamment dans le milieu de la bio. Il s’agit d’un poulailler géant de 24 000 poules pondeuses bio. Du jamais vu dans le département ! Le projet porté par Cédric Barbe et Pascal Venet a très vite fait réagir le Groupement des agriculteurs biologiques des Vosges (GAB des Vosges). Leur positionnement, ils l’ont très clairement exprimé dans une lettre ouverte, datée du 2 juillet. « Le GAB des Vosges ne soutient pas les projets de la filière œuf bio tels que proposés sur le département en ce moment » Le GAB pointe ainsi le projet de Varmonzey, mais aussi celui des Arrentes de Corcieux, où se discute l’installation d’un poulailler de 12 000 poules. Les principaux concernés quant à eux n’ont pas souhaité s’exprimer sur le sujet.
« On flirte avec l’industriel »
Pour lancer un tel projet et d’autant plus dans la filière bio, il y a des normes à respecter. Il y a tout d’abord la procédure d’Installation classée pour la protection de l’environnement, appelée aussi ICPE. À cela s’ajoutent les normes bio, dont le respect est assuré par l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO). « Nous les avons accompagnés dans le cadre de leur installation », explique Jérôme Mathieu, président de la Chambre d’agriculture. « Notre travail est de vérifier si les projets sont viables et vivables. Nous acceptons tous les projets si tous les feux sont au vert. Et c’était bien le cas. »
Si le projet répond à toutes les normes, le GAB a relevé plusieurs points épineux. « Ce projet joue avec les limites de la réglementation bio. On n’est loin de l’esprit bio », commente Eric Boon, agriculteur bio au Tholy et président du GAB. Un des premiers arguments est lié au parcours des poules. « En théorie, le parcours est bon et proportionnel, mais il est difficile de croire que les poules iront jusqu’au bout. Elles vont s’entasser devant le bâtiment. » Un autre concerne l’augmentation de risques sanitaires liée à la concentration importante de poules.
Pour Jérôme Mathieu, il faut sortir de ce qu’il appelle le syndrome « small is beautiful ». « Je trouve dommage d’opposer circuits courts et circuits longs. Et d’associer cela à des problèmes de polluants ou de bien-être. Tout dépend de la maîtrise des exploitants. » Pourtant, le GAB soutient ne pas être opposé aux filières longues. « Certaines sont même gérées de bout en bout par des paysans mais là, on flirte avec l’industriel et cela décrédibilise l’image de la bio. »
Loin des débats, le maire de la commune accueillant le projet, Jean-Marie Mangin, a déjà délivré le permis de construire. « Pourquoi freiner un projet s’il y a des débouchés ? Et puis, il est en extrémité de territoire. Il n’y aura pas de nuisances pour les habitants . » Le projet est passé en phase de construction depuis deux mois. Une fin des travaux est annoncée pour novembre, pour une première production en 2020.
Source : https://www.vosgesmatin.fr/edition-d-epinal/2019/07/27/le-poulailler-de-la-discorde-agite-le-milieu-de-la-bio

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