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L’effet multiplicateur de l’achat local

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En traçant le circuit de l’argent dépensé par les consommateurs dans un magasin de producteurs, puis par les producteurs et salariés du magasin eux-mêmes, une étude souligne l’effet multiplicateur de l’achat local. Les premiers résultats montrent en effet qu’1 euro dépensé dans un magasin de producteurs est dépensé entre 2 et 2,5 fois sur le territoire dans un rayon de 30 km autour du magasin.

Menée sur cinq magasins de producteurs du Luberon, cette étude conduite par Trame pour l’Inrae et le Réseau des magasins de producteurs de Provence-Alpes-Côte d’Azur étudie trois niveaux de dépenses (achat par le consommateur dans le magasin, dépenses du magasin
de producteurs, dépenses des agriculteurs et des salariés impliqués dans les magasins). Ce coefficient s’approche de son seuil maximal de 3 qui signifierait que l’ensemble de l’apport monétaire initial soit dépensé localement.

Cette méthode est basée sur les données comptables (pour les magasins et les exploitations) et des enquêtes budget des ménages (pour les salariés).
Niveau 1 : le consommateur achète des produits dans le magasin.
Niveau 2 : l’argent encaissé par le magasin va être dépensé pour payer les fournisseurs, salariés et charges opérationnelles. Une partie de ces dépenses va rester sur la zone économique locale, tandis qu’une autre va «fuir» vers l’extérieur.
Niveau 3 : les fournisseurs, les salariés et les différentes entreprises, qui ont perçu de l’argent au niveau 2, vont à leur tour utiliser cet argent, localement ou non, dans diverses dépenses.
La réutilisation locale de l’argent constitue le niveau 3.

Les résultats constatés

1- Une très bonne redistribution locale
Un coefficient multiplicateur local de 2,5 signifie que 1€ dépensé dans le magasin, représente finalement 1,5€ redistribué par le magasin sur un rayon de 30km (2,5€ – 1€ d’apport initial par le consommateur).
2- Les producteurs sont les premiers bénéficiaires
L’analyse montre qu’au niveau 2, ce sont les producteurs qui profitent le plus de la redistribution de l’apport initial. Ils perçoivent près de 83% des dépenses locales du magasin à 30km.
Au niveau 3, l’analyse montre que les producteurs locaux dépensent cet argent surtout auprès de petites et moyennes entreprises locales (fournisseurs d’engrais et d’emballages, abattoir, etc.) qui, par leur ancrage territorial, permettent à leur tour une bonne recirculation des richesses au niveau local.
3- Les fuites sont dues à des choix plus pratiques et moins coûteux
Une analyse qualitative des dépenses a été effectuée afin de comprendre les dépenses réalisées par le magasin, les producteurs et les salariés. La plupart des dépenses sont effectuées à l’extérieur du territoire de plein gré (question tarifaire, praticité de l’achat par Internet). D’autres résultent d’un choix par défaut, car il n’est pas possible de trouver le bien ou le service sur le territoire (ex. : achat de plants). Ainsi, l’étude propose une photographie de l’offre de biens et services d’un territoire et permet de déceler les manques en la matière.
4- Une bonne contribution à la création et au maintien de l’activité agricole
D’après une enquête réalisée auprès de 34 producteurs adhérents aux magasins, l’intégration en magasin de producteurs a eu pour la majorité (30/34) un impact financier positif pour leur exploitation. Sept d’entre eux ont déclaré que les magasins de producteurs leur ont permis de s’installer ou de pérenniser leur installation en agriculture. Ainsi les magasins de producteurs de l’étude représentent un bon tremplin pour l’installation agricole et contribuent au maintien de l’activité agricole sur le territoire.
5- Une contribution à la création d’emplois
D’après une enquête réalisée auprès de 61 producteurs adhérents aux magasins de l’étude, 33 ETP (équivalent temps plein) ont été recrutés depuis leur entrée en magasin de producteurs. Une majorité de ces emplois étant saisonniers. À cela s’ajoutent les créations d’emplois non agricoles (salariés) au sein des magasins qui correspondent à 20 ETP. Les magasins de producteurs ont ainsi contribué à la création de 53 ETP agricoles et non agricoles sur le territoire du Luberon.

Inspirée d’un outil de la New Economic Fundation (groupe de réflexion britannique qui promeut la justice sociale, économique et environnementale), la démarche d’analyse de «l’effet multiplicateur de l’achat local» a pour objectif de retracer le circuit de l’argent dépensé par les consommateurs dans un magasin de producteurs et fait écho à une question souvent posée : où va l’argent de nos achats et à qui / à quoi il profite ?

À propos des magasins de producteurs
Un magasin de producteurs est une boutique gérée et approvisionnée par un collectif d’agriculteurs locaux. Chaque magasin propose une gamme de produits de consommation courante issus des fermes associées. Les producteurs sont régulièrement présents et les produits sont vendus directement sans intermédiaire commercial. La structure collective vend pour le compte des fermes associées et prélève une commission sur les ventes pour couvrir les charges de fonctionnement du magasin.

Retrouvez dans le dernier numéro de Bio Linéaires la carte des épiceries alternatives de proximité (EAP) établie par Bio Linéaires. Celle-ci regroupe les magasins vrac, collaboratifs, zéro déchet, épiceries «locavores» bio et magasins de producteurs bio. Avec leur assortiment majoritairement bio et leur démarche de proximité, ces points de vente alternatifs ne cessent de se développer. Dans son dernier numéro, Bio Linéaires en recense 1043 en France au 25 juillet 2022.

La référence pour les professionnels de la distribution bio spécialisée et alternative

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