Labels, certifications, marques privées, démarches de progrès… Les démarches de durabilité alimentaire ne cessent de se multiplier, créant souvent de la confusion chez les consommateurs. Afin d’y voir plus clair WWF, Greenpeace et Basic viennent de publier une étude dédiée qui passe au crible 11 démarches. Cette étude souligne que celles qui partagent le socle de l’agriculture biologique (AB, Bio Équitable en France, Demeter et Nature & Progrès) ont les bénéfices environnementaux et socio-économiques les plus forts.
11 démarches visées
Le WWF, Greenpeace et le Bureau d’analyse sociétale pour une information citoyenne (Basic) viennent de publier une étude sur les démarches de durabilité dans le domaine alimentaire. 11 démarches : Agriculture Biologique ― Bio Équitable en France ― Demeter ― Nature & Progrès ― Agri Confiance ― Zéro Résidu de Pesticides ― Haute Valeur Environnementale ― Bleu-Blanc-Coeur (filière bovine et filière porc-volaille) ― Appellation d’Origine Protégée (filière Comté et Cantal) ― Label Rouge (filière volaille de chair et filière porcine) ― C’est qui le Patron ?! (filière lait liquide et filière jus de pomme) ont ainsi été passés au crible.
« des écarts parfois importants entre les intentions
et les potentiels d’impact »
Cette étude dresse un premier constat : « l’écart significatif constaté entre les intentions des porteurs de démarches et les bénéfices environnementaux et socio-économiques avérés de chaque démarche ».
Elle distingue également trois « familles » de démarches. Parmi lesquelles les démarches partageant le socle de l’agriculture biologique (Agriculture Biologique, Bio Équitable en France, Demeter et Nature & Progrès) « dont les bénéfices environnementaux et socio-économiques sont les plus forts et homogènes », soulignent les auteurs.
Agri Confiance, Zéro résidu de pesticides, HVE : « les effets positifs les plus faibles et les moins avérés»
Autre « famille» définie par ce rapport, celles des « démarches partageant le socle de la certification environnementale (Agri Confiance, Zéro résidu de pesticides, Haute Valeur Environnementale), ayant les effets positifs les plus faibles et les moins avérés».
L’étude souligne que les « démarches définies filière par filière, en lien étroit avec les acteurs de ces dernières (Bleu-Blanc-Cœur, AOP/AOC, Label Rouge et C’est qui le Patron ?!) ont des potentiels d’impact très hétérogènes et variables. Exception faite pour les filières Bleu-Blanc-Cœur dont les résultats sont plus homogènes mais avec des effets positifs modérés”. Précisant toutefois que du fait du grand nombre de filières de ces différentes démarches (jusqu’à plusieurs centaines pour les AOP), ces résultats concernent les filières étudiées précitées et ne peuvent être généralisés à toute la démarche associée.
WWF et Greenpeace préconisent de renforcer le soutien à l’AB
En conclusion, le rapport délivre des propositions et recommandations de Greenpeace et du WWF France :
― Conditionner le soutien public aux impacts des démarches et non à leurs intentions affichées ;
― Suspendre le soutien public à la certification HVE tant que le cahier des charges n’a pas été révisé et renforcer le soutien à l’AB ;
― Réviser les démarches identifiées comme “durables” dans la loi EGalim ;
― Compléter le travail de l’affichage environnemental mené par le ministère de la Transition écologique.
Les résultats détaillés de ce rapport sont mis à disposition sur un site web dédié.