« À la Glacière, une petite exploitation de Beaumont Pied de Boeuf, la Maison Lemaire recherche de nouvelles variétés de blé. Elle poursuit là le travail commencé par M. Lemaire père, connu surtout par la méthode de culture biologique qui porte son nom mais qui fut d’abord, depuis le lendemain de la guerre 14 -18 et durant toute sa vie «un homme des blés» comme le rappelle son fils. Sur les 2 parcelles (1 ha 80 au total) de la station de phytogénétique rassemblant près de 2000 essais de variétés, les blés sont mûrs. Avant de commencer la récolte, une dernière visite était organisée mardi à l’intention des producteurs. Ils étaient une quarantaine de la Mayenne mais aussi de la Sarthe, du Maine et Loire et de l’Ille et Vilaine à suivre les explications données par M. François Lemaire et M. Fléchais, chef de culture. Après avoir rappelé les travaux conduits par son père, M. Lemaire a exposé le triple objectif poursuivi : obtenir des blés d’un bon rendement à l’ha tant en grains qu’en paille, d’une bonne qualité boulangère et donnant de la saveur au pain. Il expliquait ensuite les techniques qui sont celles de toute sélection, depuis l’hybridation… »
Certes, la mise au point de nouvelles variétés se poursuivait mais les recherches qui y étaient faites étaient également orientées vers l’adaptabilité de ces nouvelles variétés aux méthodes spécifiques de l’agriculture biologique. De plus, pour améliorer les rendements obtenus jusqu’alors en agriculture biologique, d’autres pistes y étaient explorées, telle celle des blés «Océan» qui consistait à élaborer en vue de leur culture des associations de différentes variétés aux caractéristiques déjà connues et de populations issues de près de 1 500 variétés « en devenir» présentes sur la ferme.
Les premiers blés de force français, c’était en 1931… avec Raoul Lemaire.
Tous ces travaux, il est bon de le rappeler, s’inscrivaient dans la continuité de ceux entrepris avec succès depuis déjà 60 ans par Raoul Lemaire. En 1931, en classant cinq de ses obtentions de blé avant Manitoba 1 (le meilleur des blés de force étrangers) aux essais de panification de l’Ecole de Meunerie de Paris, il devenait le premier obtenteur français de blés de force, donnant au pays la possibilité d’économiser ses importations en blés de force. «Avec 12 %
Retour aux sources : la biodiversité au service de la recherche pour des blés adaptés à l’agriculture biologique.
La sélection des céréales menée pour l’agriculture intensive depuis plusieurs décennies ne pouvant répondre pleinement aux attentes des agrobiologistes, du fait de conditions de culture opposées et d’objectifs différents, comme par exemple une production de paille plus conséquente, quelques agriculteurs bio, conscients de ce problème et décidés à le résoudre, se sont lancés en véritables passionnés à la recherche de leurs blés à eux, ceux dont ils ont besoin en tant qu’agriculteur biologique et que ne peut leur fournir le marché actuel des semences. Parmi eux, Florent Mercier qui cultive depuis 6 ans sur sa ferme du Pont de l’Arche à Bouchemaine dans le Maine et Loire 150 variétés de blés anciens. Le 4 juillet dernier, il organisait avec le partenariat de l’Association Triptolème et du Réseau Semence Paysanne et le concours et le soutien de la Coordination AgroBiologique des Pays de la Loire et du Conseil Régional, une journée professionnelle sur les blés anciens. Les quelques cinquante participants purent se rendre compte du travail effectué : Florent Mercier ne se pose pas, en effet, comme simple gardien d’une collection. Il part à la recherche de ce qu’il appelle « des sélections dynamiques» répondant au plus près aux pratiques et au terroir de l’agriculteur biologique : une semence sur mesure pour chacun, en quelque sorte. Les blés de l’avenir…