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Pesticides : le recul du Gouvernement

Dessin : Christian Gasset.

Produit cancérigène vs lobby économique ou le pot de terre contre le pot de fer… Le ministre de l’Agriculture a demandé à l’Anses de revenir sur sa volonté d’interdire les principaux usages de l’herbicide S-métolachlore, classé parmi les substances cancérigènes suspectées en 2022 par l’Agence européenne des produits chimiques. « L’Anses n’a pas vocation à décider de tout », a déclaré Marc Fesneau devant les congressistes de la FNSEA, fin  mars à Angers. 

Rappel des faits

Le 15 février dernier, l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) publiait un communiqué(1) expliquant l’interdiction des principaux usages du S-métolachlore « pour préserver la qualité des eaux souterraines » après avoir mené une expertise démontrant « que les concentrations estimées des trois métabolites métolachlore-ESA, métolachlore-OXA et métolachlore-NOA dans les eaux souterraines sont supérieures à la limite de qualité fixée par la législation européenne en la matière ». Lors des contrôles des eaux destinées à la consommation humaine, les métabolites du S-métolachlore ont en effet été « fréquemment détectés à des concentrations dépassant les normes de qualité », révèle l’agence qui pointe « un risque de contamination des eaux souterraines ».

En 2021, 3,4 millions de Français ont bu une eau non conforme à cause de la présence de l’ESA métolachlore, principal métabolite du S-métolachlore, herbicide classé cancérogène possible depuis juin 2022. 

« Lobbying tous azimuts de la FNSEA »

Dans un communiqué(2), Générations Futures s’insurge contre la remise « en cause l’indépendance et le travail scientifique et réglementaire de l’Agence pour lui demander d’obéir à un ordre politique ». Générations Futures alertait le 8 mars dernier, dans un rapport, « sur le lobbying tous azimuts de la FNSEA et de ses relais politiques visant à obtenir des nouvelles dispositions permettant de limiter la possibilité de retraits d’autorisations de mise sur le marché (AMM) de pesticides et remettant en cause le rôle de l’ANSES qui délivre ces AMM. Pour mémoire, l’ANSES avait récupéré cette mission en 2014 suite à des révélations faites par Générations Futures montrant que le ministère de l’Agriculture (donnant les AMM avant 2014) n’avait à l’époque pas suivi les recommandations de l’Agence dans plusieurs dossiers de pesticides dangereux », dénonce Générations Futures. 

L’Anses a pour mission d’évaluer les risques sanitaires et, à cet effet, réalise et finance des travaux de recherche, en lien avec les communautés scientifiques françaises et internationales pour faire  progresser les connaissances et alerter « sur les expositions néfastes ». Avec un objectif : « mieux protéger la santé humaine, animale et végétale ». 

Le S-métolachlore est l’une des substances actives herbicides les plus utilisées en France.

 

(1) Communiqué de l’Anses : https://www.anses.fr/fr/content/s-metolachlor-preserver-qualite-eaux

(2) Communiqué de Générations Futures : https://www.generations-futures.fr/actualites/declarations-ministre-agriculture-evaluation-pesticides/

La France fait partie des 3 pays d’Europe disposant du plus grand nombre de matières actives pesticides

Le 21 février dernier, en amont du Salon de l’Agriculture, Christiane Lambert, ex-présidente de la FNSEA avait déploré que la France utilise 30 % de produits phytosanitaires en moins que ses voisins européens. Une affirmation aussitôt démentie par Générations Futures, démontrant, au contraire, que « la France dispose de 32 % de plus de substances actives pesticides autorisées que la moyenne des pays européens ».

Et de détailler que 453 substances actives sont approuvées en Europe, parmi lesquelles 291 autorisées en France, ce qui en fait le troisième pays de l’UE qui en autorise le plus, derrière la Grèce (298) et l’Espagne (296).

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