Un 1er semestre 2023 en réseau spécialisé mi-figue mi-raisin (mais les 2 bio)

Par sa position, le réseau Bio concentre les évolutions de la consommation Bio. C’est le cas en ce premier semestre 2023, sa situation est au diapason de l’économie : entre deux eaux, flottaison d’un côté et avarie de l’autre.

écrit par Bernard Ollié – GOOD

La consommation est en crise en France depuis mi 2022. Elle est tirée vers le bas par la baisse du pouvoir d’achat laminé par l’inflation – l’alimentation accuse le choc. Le panier France Info Nielsen IQ à fin août 2023 est à + 13,4 % en un an.

Historiquement plus cher de 10 à 30 %, le réseau spécialisé Bio est en première ligne. Mais il montré une résistance relative, en partie grâce à un effet d’aubaine géopolitique, comme on va le voir.

Ce qui est mi-figue, positif

• La baisse de la baisse des ventes. Un plateau est atteint depuis 3 mois (+ 1,6 % en juillet 2023) mais il se compare à un décrochage historique en 2022 : – 17,6 % en juillet 2022 vs juillet 2021.
  

• Une inflation plus mesurée : à + 8 % en alimentaire (quand la GMS est à +13,4 % – ce qui s’explique en partie par le prix des Fruits & Légumes conventionnels en forte hausse).
  
• Une poussée forte de + 20 % à + 40 % des prix bas (MDD) qui architecture une pyramide des prix plus standard, en sablier.
  
• Les Fruits et légumes Bio ont profité de la hausse circonstancielle de leurs homologues conventionnels – à cause de la guerre en Ukraine 2022, le coût des intrants a flambé. Cette aubaine explique un flux de consommateurs maintenu dans le réseau Bio sur les Fruits & Légumes Bio avec des taux de croissance de + 2 % à + 6 % depuis mars 2023.
  
  

Ce qui est mi-raisin, à surveiller

• Les consommateurs se reportent depuis 6 mois sur les circuits à prix plus bas comme le Hard Discount. Le réseau Bio se situait avant la crise en haut de l’échelle des prix unitaires. C’est lui qui est logiquement le plus fortement impacté.
  
• Une critique de la qualité « Bio » a priori garantie par le label AB en alimentaire – elle se manifeste sous plusieurs formes : attaque directe par les media, copie frauduleuse des garanties du AB (sans insecticides…).
  
• Des marchés qui décrochent et disparaissent du réseau Bio comme le baby food, laissé s’installer en GMS, à promesse identique et prix plus bas.
  
  

Alors quelle recette pour le réseau spécialisé ?

La crise est là et elle est globale. C’est la consommation de masse qui est touchée.

C’est forcément pour le réseau spécialisé une crise économique en premier lieu : une crise des liquidités et des actifs. La baisse inédite des surfaces de ventes de – 6 % depuis début 2023 en témoigne.

Au-delà, la survie du réseau spécialisé passe en toute logique vers… sa spécialisation qui lui est vitale : si ses produits se retrouvent à qualité perçue identique et moins chère ailleurs, il n’a plus de raison d’être.

Et tout cela avec des prérequis maintenant bien identifiés  : une assiette des prix maîtrisée et retrouver le niveau de conseil que nécessitait sa spécialisation.

Sources : good,. Circana, Bio Linéaires, BioAnalytics 2023.