Biocoop, La Vie Claire, Satoriz, Grap, Botanic, So.bio/Bio c’Bon : l’engagement du réseau bio pour la consigne

Casiers de récupération de bouteilles réemployables. Photo : Bout’ à Bout’.

[Dossier Bio Linéaires] L’expérimentation ReUse, animée par Citéo et Adelphe, est lancée officiellement ce jeudi 12 juin, avec l’objectif de (re)lancer la consigne pour réemploi des emballages sur quatre régions pilotes (Pays-de-la-Loire, Bretagne, Normandie et Hauts-de-France). Avec, à la clé, le déploiement de 55 millions d’emballages réemployables sur un bassin de 16 millions de consommateurs. Depuis plusieurs années, le réseau bio, tout particulièrement Biocoop, joue un rôle pionnier dans le mouvement du réemploi. Retour (non-exhaustif) sur les initiatives existantes chez Biocoop, La Vie Claire, Satoriz, le Grap, Botanic et Sobio/Bio c’Bon.

 

Au bout de la chaîne du réemploi, les distributeurs jouent un rôle essentiel pour référencer des contenants réutilisables et les valoriser auprès des consommateurs. Dans le réseau spécialisé, Biocoop est fer de lance sur le sujet. En 2021, la coopérative s’est fixé l’objectif de proposer 50 % de produits en vrac, en emballages rechargeables ou réemployables à horizon 2025 (des initiatives locales de consigne existaient déjà avant au niveau local).

 

Biocoop, fer de lance du réemploi

Biocoop représente 600 points de collecte en France. Photo : Haut la Consigne.

En tant que leader de la distribution bio, Biocoop met à profit son réseau de 740 magasins en France. Avec 600 points de collecte, l’enseigne représente 40 % de ceux existant en France (réseau bio et GMS inclus). 100 % de ses points de vente le seront en 2025. « Biocoop est le seul à avoir décidé que, sur un territoire de collecte, chaque magasin devienne un point de récupération de contenant réemployables », explique Sophie Graziani-Roth, co-présidente de France Consigne. La coopérative travaille avec 17 partenaires dédiés. Sarah Peudenier de Bout’ à Bout (dont Biocoop est un partenaire clé depuis les débuts) confirme que l’enseigne « s’est imposée comme un acteur central du réemploi ». Elle n’hésite pas, non plus, à mettre le pied à l’étrier aux fabricants comme ce fut le cas avec Maison Meneau pour la limonade. Biocoop proposait 130 références réemployables (vin, bière, kéfir, jus de fruits, sauce soja… ) en 2024. Avec d’autres nouveautés prévues comme du yaourt, déjà en place alors dans 115 magasins.

« On s’aperçoit de plus en plus que cette initiative est demandée et approuvée par le consommateur. Le coût pour un contenant consigné pour le client est variable selon les magasins. Il peut être nul ou de 30 à 50 cts d’euros », indique Biocoop à Bio Linéaires. Le taux de retour est aléatoire selon les points de vente, avec une moyenne de 47 %. La Scop Biocoop Cholet (quatre magasins en Pays de la Loire) qui est très engagée sur le sujet depuis 2021, récupère par exemple 600 bouteilles réutilisables par mois.

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Satoriz, un développement tout azimut

Dans 100 % des 39 magasins Satoriz, « les clients peuvent ramener les contenants en verre des producteurs locaux lorsque ceux-ci souhaitent les récupérer », explique Sandra Menuret, responsable des ventes. C’est aussi le cas pour certaines marques. « Nous pouvons également fournir un casier consigné pour faciliter le transport des bouteilles. » « Dans 77 % du parc de magasins, des contrats avec des centres de lavage locaux sont mis en place pour devenir point de collecte des bouteilles. Des solutions sont en cours d’étude pour continuer à élargir ce service sur l’ensemble des magasins », indique Sandra Menuret. Satoriz travaille avec Alpes Consigne, Rebooteille, Oc’Consigne, Pampa Consigne,
L’Incassable et La Consigne de Provence. L’enseigne annonce un taux de retour moyen en consigne monétaire de 55 %. « Dans les magasins où la consigne est installée depuis plus d’un an, sur le premier semestre 2024, près de 2 900 bouteilles ont été collectées sur un magasin lorsque la consigne est monétaire, et 550 bouteilles collectées sur un autre magasin lorsqu’il s’agit d’un retour volontaire » (non monétisé), ajoute Sandra Menuret.

 

La Vie Claire teste le réemploi des cosmétiques

66 magasins La Vie Claire servaient de points de collecte en 2024 grâce à une collaboration avec Rebooteille.

L’enseigne indique à Bio Linéaires que « le déploiement de la consigne va se poursuivre sur 2025 » d’autant que « les initiatives mises en œuvre sont accueillies favorablement par nos clients » avec en 2024 « un taux de retour d’emballages moyen de 56,1 % dans 36 magasins ». Le coût d’une bouteille est de 0,50 € pour le consommateur remboursé lorsqu’il ramène la bouteille. La Vie Claire nous indique s’intéresser également aux emballages réemployables pour les produits cosmétiques. Depuis juin 2023, l’enseigne participe au projet Cosm’Npack, mené par Cosmébio. À Lyon, 20 magasins proposent des produits faisant partie de cette étude. L’objectif est de mesurer l’intérêt des consommateurs pour le réemploi de ce type de produits. « Les premières impressions montrent un intérêt marqué de la part des clients, ce qui renforce notre volonté à étendre ces pratiques à plus grande échelle si les résultats s’avèrent concluants », conclut La Vie Claire.

 

« La consigne est un moyen de fidéliser des clients », Sophie Graziani-Roth (France Consigne)

 

Grap : « la consigne ne freine jamais l’acte d’achat »

Plusieurs épiceries du Grap (Groupement Régional Alimentaire de Proximité) collectent les pots de yaourt en verre, des pots de confiture ou de miel. « Les producteurs sont aussi nombreux à récupérer leurs consignes », indique Laure-Hélène Viallon, du pôle accompagnement, achats et logistique. Ils sont livrés par Coolivri, le système de logistique mutualisée du groupement en circuit court. « Le camion transporte dans ses tournées des pots vides qui sont mis à disposition du producteur dans notre dépôt ou dans l’épicerie la plus proche de son activité. La majorité des épiceries entretient un partenariat avec des opérateurs du réemploi, tels que Alpes Consignes, Rebooteille ou Ma bouteille s’appelle reviens. » Sur Lyon, où les épiceries n’ont souvent pas la place de stocker beaucoup de casiers, Coolivri les collecte pendant une partie de l’année. Rebooteille récupère ensuite les casiers centralisés dans le dépôt du Grap. « Certaines activités de transformation artisanale mettent en place des consignes sur les contenants des produits en vrac. Label(le) Brûlerie, par exemple, livre le café en grain dans des seaux de différentes tailles. Les taux de retours sont de 2/3 », le 1/3 restant n’étant pas re-facturé. « Certains clients n’achètent des produits que lorsqu’ils sont consignés et la consigne ne freine jamais l’acte d’achat. Parfois des incitations financières sont mises en place mais pas systématiquement », complète Laure-Hélène Viallon.

 

Botanic, un bon d’achat pour encourager le réemploi

En avril 2024, Botanic a déployé la consigne verre dans 21 de ses magasins d’Auvergne-Rhône-Alpes. Pour chaque contenant ramené, les clients bénéficient d’un bon d’achat de 0,20 € à valoir sur l’ensemble du magasin pendant un an. Pour faciliter cette démarche, des points de dépôt sont mis en place dans chaque magasin participant. Bocoloco assure la traçabilité des contenants grâce à sa solution de déconsignation : le TCE (Terminal de Consigne Electronique). L’opération s’appuie sur une coopération avec Rebooteille et Alpes Consigne, en collaboration avec Citéo. Contacté par Bio Linéaires, Botanic nous indique que ce nouveau « service reçoit un bel accueil » et « est amené à se déployer ». Fin septembre 2022, l’enseigne avait annoncé proposer un rayon alimentaire consigné 100 % bio (de 40 références) dans deux magasins de la région parisienne.

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So.bio / Bio c’Bon, un premier test concluant

En mars 2024, So.bio et Bio c’ Bon ont étendu la consigne dans 13 magasins. Un premier test avait été lancé en septembre 2023 dans le Rhône et les Bouches-du-Rhône, où l’enseigne a noué des partenariats avec Rebooteille et L’Incassable. Face à un bilan satisfaisant, le test est étendu avec les mêmes partenaires dans ces deux départements ainsi qu’en Isère. Les enseignes indiquent un « accueil positif côté clients qui ont exprimé le souhait d’une gamme élargie ». Le taux de retour était de 36,12 % en moyenne, en 2024, avec un magasin pointant à 50 %. Les produits consignés proposés sont essentiellement des boissons en 75 cl. Les chiffres de cette seconde phase de test sont en cours d’analyse.

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Coop Nature (trois magasins à Tours) travaille également avec Bout’ à Bout’ pour la réutilisation des contenants en verre. « La démarche est gratuite pour les clients mais payante pour nous », précise Jérôme Biaggi, directeur de Coop Nature. Quatre magasins Chlorophylle sur sept sont aussi partenaires de Bout’ à Bout’. « Nous avons de bons retours clientèle pour l’instant. Sur les quatre magasins, les quantités de contenants réemployés représentent l’équivalent d’une palette par mois », précise Cédric Cadoret, le directeur de la coopérative.

 

Différentes initiatives existent aussi localement au sein de magasins bio engagés sur le sujet du réemploi et notamment auprès des épiceries alternatives de proximité (lire nos précédentes éditions).

 

Cet article est issu de notre dossier La consigne en réseau bio paru dans Bio Linéaires N°115

 

 

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