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Des cultures associées pour de meilleurs rendements en bio

 

Supposons que vous vouliez cultiver du maïs et des haricots. Vous ferez sans doute, comme tout le monde, un carré de maïs et, à côté, un carré de haricots. Mais il y a une autre manière : dans le même carré, alterner des rangs de ces deux plantes. Résultat – si vous faites cette association dans les conditions requises – vous produirez jusqu’à 50% de plus sur la même surface qu’avec des cultures séparés.

Associer plusieurs plantes dans le même champ était jadis une pratique très fréquente. Elle a complètement disparu dans l’agriculture intensive moderne pour deux raisons principales. D’une part elle est incompatible avec l’utilisation massive des pesticides, puisque les ravageurs et les maladies sont rarement les mêmes dans les plantes que l’on voudrait associer. Elle est d’autre part incompatible avec la mécanisation telle qu’elle est conçue et pratiquée aujourd’hui, notamment pour la récolte.

De multiples avantages

Si les agriculteurs ont très souvent opté pour les cultures associées ce n’est pas sans raison. Ils ont en effet observé, ce qui a été confirmé par de très nombreuses expérimentations en station de recherche ou chez les agriculteurs, que :
● dans la quasi-totalité des cas, cela permet de produire davantage sur une surface donnée : les sols étant presque toujours couverts, le rayonnement solaire est utilisé plus efficacement par les plantes et les êtres vivants du sol sont protégés d’une chaleur excessive. Par ailleurs, chacune des espèces ayant un système racinaire différent, le sol est utilisé au maximum de ses potentialités,
● les attaques de ravageurs et de maladies sont très souvent diminuées,
● le sol étant mieux couvert, les mauvaises herbes se développent moins,
● les variations de rendement d’une année à l’autre sont moins importantes, les plantes associées ayant des exigences différentes, notamment en eau, d’où une meilleure adaptation aux aléas climatiques,
● la teneur en protéines des céréales augmente lorsqu’elles sont cultivées avec des légumineuses.

Quelques associations emblématiques

L’association la plus connue est celle pratiquée traditionnellement au Mexique et dans d’autres pays d’Amérique latine : maïs, haricot et courge, les trois aliments de base dans ces régions, sont cultivés ensemble. Le maïs sert de tuteur aux haricots et les courges assurent la couverture du sol. Ces trois plantes sont d’ailleurs appelées « les trois soeurs ».

L’association d’une légumineuse et d’une céréale est de loin la plus pratiquée et la plus efficace, une partie de l’azote fixé par la légumineuse étant utilisée par la céréale.

Dans les pays tropicaux, on peut trouver plus de dix espèces dans le même champ, y compris des arbres. Les plantes compagnes en jardinage bio* Les jardiniers amateurs pratiquent beaucoup les associations de légumes. Signalons, parmi les plus connues :

 

 

Exemples d’augmentation de production par diverses associations

● carotte et poireau, en rangs alternés : réduit les attaques de mouche de la carotte et de teigne du poireau,
● laitue et chou : on intercale une laitue entre chaque chou,
● tomate et basilic, ce dernier, qui dernier repousse la mouche blanche, étant repiqué entre les rangs tomate,
● carotte et radis, les deux étant semés en mélange : les radis sont récoltés avant le plein développement des carottes.

Quelles associations en grande culture ?

En agriculture biologique, on associe parfois une céréale et une légumineuse (par exemple orge-fèverole ou blé-pois fourrager), récoltées ensemble, généralement pour l’alimentation animale. Mais la très grande majorité des productions reste en culture pure, faute de machines adaptées, notamment pour la récolte.

L’agroforesterie, une association arbres – plantes annuelles

L’association d’arbres et de cultures annuelles, une pratique universelle dans les pays tropicaux, est peu pratiquée sous nos climats, mais depuis une dizaine d’années plusieurs essais en France donnent des résultats très encourageants. Il s’agit principalement d’associer des céréales avec des arbres forestiers, mais bien d’autres associations sont possibles, par exemple avec des arbres fruitiers.

En conclusion, il apparaît de plus en plus que les cultures associées sont un excellent moyen – peut-être le meilleur – pour augmenter les rendements en bio. Reste à mettre au point – en grande culture – les matériels permettant de récolter séparément les graines des plantes associées ou de mieux les trier lorsqu’elles sont récoltées ensemble.

Claude Aubert
* pour en savoir plus on peut lire « Plantes compagnes au potager bio » (Terre Vivante)

 

 

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