

Si les différences de composition – le plus souvent en faveur du bio – entre les produits biologiques et les conventionnels – sont de moins en moins contestées, quoi qu’en dise l’Académie d’agriculture, leur impact sur la santé reste un sujet de controverses. Les études ayant essayé de mettre en évidence cet impact sont en effet très peu nombreuses, notamment en raison de leur coût élevé.
Des études de plus en plus précises
Une étude portant sur 300 femmes a montré que le lait de femmes mangeant bio est plus riche en acide ruménique, un acide linoléique conjugué produit par les ruminants et très probablement favorable à notre santé, que le lait des femmes ne mangeant pas bio.
Trois autres études ont conclu que les enfants mangeant bio avaient un risque d’eczéma nettement plus faible qui ceux qui mangeaient conventionnel.
Plusieurs études, réalisées dans le cadre du projet BioNutriNet, portant sur un échantillon de 50 000 consommateurs bio et réalisée en France, ont montré que, à apport énergétique et niveau d’activité physique égal, les consommateurs réguliers de produits biologiques ont une alimentation plus saine et plus riche en aliments végétaux que les autres. Cette alimentation est associée à un impact environnemental plus faible, et un risque réduit d’obésité, de diabète de type 2, de cancer du sein après la ménopause, et de lymphomes.
D’autres études récentes qui donnent à réfléchir
Des chercheurs américains ont comparé deux groupes de consommateurs, ceux du premier groupe mangeant surtout des fruits et légumes connus pour leur pollution élevée par les pesticides, et ceux du second consommant surtout des fruits et légumes peu pollués. Résultat : les consommateurs du premier groupe ont un sperme de nettement moins bonne qualité que ceux du second (spermatozoïdes moins nombreux et moins mobiles). De quoi remettre en cause ce qu’affirment la plupart des nutritionnistes, à savoir que les effets bénéfiques pour la santé des fruits et légumes seraient tels qu’il vaut mieux en manger plus, même avec des pesticides, que moins, à cause de leur prix, allusion évidente au bio (Chiu Y.H. al, Fruit and vegetable intake and their pesticide residues in relation to semen quality among men from a fertility clinic, Hum. Reprod. 2015).
Une autre étude, réalisée par l’université de Harvard, et à laquelle ont participé 160 000 personnes, a comparé l’impact sur la santé de personnes consommant peu ou beaucoup de fruits et légumes, en fonction de la pollution de ces derniers par les pesticides. Par rapport aux personnes consommant moins d’une portion de ces aliments par jour, ceux qui en consommant quatre portions ou plus, ont vu leur mortalité baisser de 36 % dans le groupe de participants consommant des fruits et légumes peu pollués. Dans le groupe consommant des fruits et légumes figurant parmi les plus pollués, l’augmentation de leur consommation n’avait plus aucun impact sur leur mortalité. En d’autres termes, la présence de résidus annulait l’effet bénéfique d’une consommation élevée de ces aliments (Sandoval-Insausti H et al. Intake of fruit and vegetables according to pesticide residue status in relation to all-cause and disease-specific mortality: results from three prospective cohort studies, 2022).
Un bilan des études publiées sur le lien entre l’exposition de la mère aux pesticides et les cancers de l’enfant a mis en évidence une corrélation entre l’exposition maternelle à divers pesticides et l’incidence de la leucémie chez l’enfant qui, selon les cas, augmente de 20 à 50 % (Ikbal S et al. Maternel pesticide exposure and its relation to childhood cancer : an umbrella review of meta-analyses, International Journal of Environmental Health Research, 2022, 32(7):1609_1627).
Un lien est suspecté entre l’exposition aux pesticides pendant la grossesse et l’incidence de l’autisme (Domina Petric,The possible link between glyphosate maternel exposure and the risk of autism development in offspring, International Journal of Autism, 2022,2(2) :01-03). Il confirme les résultats observés avec d’autres pesticides.
Claude Aubert
SOMMAIRE


Des aliments plus riches en nutriments
Des aliments plus riches en nutriments
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Des aliments beaucoup moins pollués
Des aliments beaucoup moins pollués
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Des techniques de transformation plus respectueuses
Des techniques de transformation plus respectueuses
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Des données scientifiques sur l’impact sur la santé
Des données scientifiques sur l’impact sur la santé
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L’environnement préservé
L’environnement préservé
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