


Tous les autres arguments des « biosceptiques » s’avérant non fondés, il en reste un qui rendrait impossible la généralisation de l’agriculture biologique : la faiblesse des rendements.
Des rendements plus proches de ceux du conventionnel
Dans les pays dans lesquels l’agriculture conventionnelle est très intensive, les différences de rendements entre le bio et le conventionnel peuvent être élevées. On cite souvent le cas du blé dont le rendement moyen en bio en France est environ la moitié de celui en conventionnel. Une comparaison qu’il faut relativiser car en conventionnel on cultive du blé principalement sur les sols les plus favorables alors qu’en bio on le cultive, un peu partout, y compris sur des sols d’une fertilité naturelle médiocre. Par ailleurs, en blé on ne cultive que des blés panifiables, moins productifs que les blés fourragers. Enfin, les blés biologiques ne sont pas toujours – loin s’en faut – produits dans des conditions optimales en matière de rotation. Avec une bonne rotation, notamment un blé précédé par une luzerne ou une autre prairie temporaire, on peut atteindre un rendement de 60 qx/ha, ce qui est très supérieur à la moyenne actuelle en bio (37 à 38 qx/ha).
Dans les pays du Sud le passage au bio permet souvent d’augmenter le rendement, dès l’instant où l’on compare avec des systèmes de production peu intensifiés, ce qui est fréquent dans la plupart de ces pays. Par exemple, dans une petite ferme de deux hectares en Inde, la conversion en bio a permis d’augmenter le rendement en riz de 36 %, ce dernier passant de 4,1 à 5,5 tonnes/ha, soit plus du double du rendement moyen dans ce pays. Dans d’autres cas, lorsqu’on part de rendements très faibles, comme dans le Sahel, les rendements peuvent être doublés voire triplés.
Seulement 8 % de rendement en moins en bio, à certaines conditions
Au niveau mondial, plusieurs méta-analyses ont fait le bilan des études comparatives publiées dans le monde. La plus récente, et la plus exhaustive, conclut que, en moyenne, les rendements en bio sont inférieurs de 19 % à ceux en conventionnel, mais que cette différence tombe à 8 ou 9 % lorsque les systèmes bio font appel à de bonnes rotations ou à des cultures associées.
Les « plus » bio
En plus des logos officiels (AB et Eurofeuille verte) on trouve sur certains produits biologiques le nom et le logo d’une marque privée (à ne pas confondre avec les marques commerciales). Il en existe trois nationales en France : Nature & Progrès, Demeter et Bio Cohérence. Elles respectent la règlementation européenne, mais y ajoutent des contraintes supplémentaires.
Nature et Progrès, association créée en 1964, a établi un des premiers cahiers des charges bio, avant même l’existence d’une règlementation officielle. Elle a établi un système de contrôle qui lui est propre.
Demeter est la marque des produits de l’agriculture biodynamique et son cahier des charges est le plus sévère de tous.
Bio Cohérence est la marque créée par la Fnab (Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique) avec, comme les deux précédentes, un cahier des charges plus restrictif que l’européen. La Fnab a par ailleurs récemment créé le logo FNAB qui ajoute au cahier des charges bio des exigences en matière sociale et de biodiversité.
Claude Aubert
SOMMAIRE


Des aliments plus riches en nutriments
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Des aliments beaucoup moins pollués
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Des techniques de transformation plus respectueuses
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Des données scientifiques sur l’impact sur la santé
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L’environnement préservé
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