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DOSSIER 105 : L’environnement préservé

L’agriculture biologique préserve l’environnement de multiples manières.

Réduction de l’empreinte carbone

Le passage à l’agriculture biologique permet, dans la plupart des cas, de réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre, pour plusieurs raisons :

  • il permet de diviser presque par deux les émissions de CO2, au moins en grande culture, notamment par la non utilisation d’engrais azotés de synthèse, et par une pratique très restreinte de la culture sous serres chauffées,
  • il diminue fortement les émissions de protoxyde d’azote (N2O), un puissant gaz à effet de serre, dont les émissions augmentent rapidement avec les apports d’azote,
  • il privilégie l’élevage à l’herbe, beaucoup moins émetteur de gaz à effet de serre que l’élevage intensif.

Séquestration de carbone dans le sol

Le sol est le plus grand réservoir de carbone de la planète. L’agriculture conventionnelle intensive, sans légumineuses et sans apport de matière organique, a progressivement conduit à une diminution de la teneur du sol en matière organique, qui est passée dans les régions de grande culture d’environ 2,5 % à parfois moins de 1,5 %. Ré-enrichir les sols en matière organique, et donc en carbone, est possible en appliquant les techniques ci-contre fréquemment utilisées en agriculture biologique.

La conversion au bio, une arme pour lutter contre l’effet de serre

Les spécialistes estiment qu’il suffirait d’augmenter chaque année de quatre pour mille la teneur des sols en carbone pour compenser la totalité des émissions de gaz CO2 sur la planète. Un objectif atteignable si on donnait la priorité à la séquestration du carbone dans les sols. Or, la conversion à l’agriculture biologique permet de séquestrer, pendant environ une trentaine d’années, dans la plupart des cas, jusqu’à 500 kg de carbone par hectare et par an, soit nettement plus que les quatre pour mille nécessaires pour compenser les émissions, qui correspondent à environ 200 kg de carbone par hectare et par an.

Une plus grande biodiversité

Une des plus anciennes études comparatives entre bio et conventionnel a été mise en place en Suisse en 1978. Elle compare l’agriculture conventionnelle avec l’agriculture biologique et biodynamique. Elle montre clairement que la biodiversité du sol est nettement plus élevée en biologie et en biodynamie : davantage de vers de terre (2,5 fois plus), d’arthropodes, de carabes, de mycorhizes, une plus grande biodiversité microbienne, une biomasse microbienne 20 à 80 % plus élevées qui se traduit par une décomposition plus rapide des pailles, une activité enzymatique plus importante.

Des sols plus fertiles

À l’origine, l’objectif de l’agriculture biologique était de sauvegarder et d’améliorer la fertilité du sol. La supériorité du bio en la matière est incontestable et se traduit par :

  • une teneur en matière organique plus élevée,
  • une meilleure stabilité structurale,
  • une capacité de rétention en eau plus importante,
  • une meilleure activité biologique, permettant de limiter la multiplication des organismes pathogènes et aidant les plantes à mieux résister à leurs ennemis naturels.

Une moindre consommation d’énergie

Les trois principales sources de consommation d’énergie en agriculture sont la mécanisation, la fabrication des intrants et le chauffage des locaux d’élevage et des serres. En agriculture biologique, le poste fabrication des intrants disparaît presque totalement et l’utilisation de serres chauffées est beaucoup plus faible qu’en conventionnel. En grande culture conventionnelle, la fabrication des intrants représente environ la moitié de la consommation d’énergie. En bio, on divise donc par deux cette consommation par hectare. En raisonnant par kilo produit, l’avantage du bio subsiste en général, mais il diminue d’autant plus que la différence de rendement est importante.

La qualité de l’air et de l’eau préservée

Contrairement à l’agriculture conventionnelle, l’agriculture biologique ne pollue ni l’air ni l’eau. Avec l’agriculture conventionnelle, la pollution de l’eau par les pesticides et par les nitrates est très préoccupante : plus de 90 % des eaux de surface contiennent des résidus de pesticides et les dépassements de la teneur maximale en nitrates autorisée– 50 mg par litre d’eau – est régulièrement dépassée. Le lessivage d’azote dans les exploitations bio est en général très inférieur à celui constaté en culture conventionnelle, en raison d’apports plus faibles et d’une meilleure couverture du sol en hiver. Les émissions d’ammoniac et d’oxydes d’azote, qui contribuent à la pollution de l’air, sont également inférieures.

Des contrôles efficaces

Pour commercialiser des produits biologiques, tout opérateur (producteur, transformateur, distributeur, importateur) doit avoir été contrôlé par un organisme certificateur agréé par l’INAO (Institut National de l’Origine et de la qualité). Onze organismes certificateurs sont agréés.

Les organismes ont l’obligation de faire une à deux visites annuelles chez les opérateurs qu’ils certifient. Une fois certifiés, les opérateurs peuvent apposer sur leurs produits le logo européen (l’Eurofeuille verte) qui est obligatoire et éventuellement le logo AB, qui est facultatif.

Tout opérateur doit :

  • s’engager auprès d’un organisme certificateur agréé,
  • se notifier annuellement à l’Agence Bio,
  • établir des documents obligatoires : description des unités, liste des mesures pour le respect des règles, comptabilité des matières premières,
  • faire l’objet d’un contrôle par an avec prélèvements et analyses d’échantillons et d’au moins une visite inopinée.

La mixité, c’est-à-dire la présence sur l’exploitation d’une partie en bio et d’une autre en conventionnel, est tolérée à des conditions bien précises.

De plus en plus de commerce équitable et de produits locaux

Les démarches « commerce équitable » et agriculture biologique se sont longtemps ignorées mutuellement. Les organisations mettant en place des partenariats équitables entre producteurs du Sud et acheteurs du Nord cherchaient à établir des circuits de commercialisation assurant une meilleure rémunération et une plus grande sécurité en matière de prix, mais se préoccupaient peu du mode de production.

À l’inverse, les acheteurs de produits bio provenant du Sud veillaient au respect du cahier des charges, mais la rémunération des producteurs n’était pas toujours leur priorité.

Depuis quelques années, les deux préoccupations se sont rejointes et on trouve de plus en plus de produits à la fois bio et provenant du commerce équitable. Rappelons que l’origine principalement locale des produits est une priorité pour de nombreux consommateurs et magasins bio.

Claude Aubert

DOSSIER 105 : Pourquoi produire et manger bio ?
SOMMAIRE

Des aliments plus riches en nutriments

Des aliments plus riches en nutriments

Voir >

Des aliments beaucoup moins pollués

Des aliments beaucoup moins pollués

Voir >

Des techniques de transformation plus respectueuses

Des techniques de transformation plus respectueuses

Voir >

Des données scientifiques sur l’impact sur la santé

Des données scientifiques sur l’impact sur la santé

Voir >

L’environnement préservé

L’environnement préservé

Voir >

Un fort potentiel d’augmentation des rendements

Un fort potentiel d’augmentation des rendements

Voir >

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