Un logo « Haute Valeur Environnementale » commence à apparaître sur certains produits alimentaires. De quoi s’agit-il et va-t-il concurrencer le bio ?
Respecter l’environnement et la santé du consommateur, tels sont les principaux objectifs de l’agriculture biologique. Mais depuis 20 ans, diverses tentatives pour mettre sur pieds une agriculture à la fois très productive et respectueuse de l’environnement ont vu le jour.
Feu l’agriculture raisonnée certifiée
Cela a commencé avec la création, en 1993, de l’association Farre (Forum des Agriculteurs Responsables Respectueux de l’Environnement), qui promeut l’agriculture dite « raisonnée ». La lecture de son référentiel montre qu’elle n’impose aucune restriction en termes d’utilisation des pesticides et des engrais chimiques. Vivement critiquée, à juste titre, par les écologistes elle a donné naissance à une certification qui ne s’est jamais développée et a finalement été abrogée en novembre 2013.
Place à l’agriculture à Haute Valeur Environnementale (HVE)
Un nouveau concept est apparu après le Grenelle de l’environnement, celui d’une agriculture à Haute Valeur Environnementale (HVE). Elle a une reconnaissance officielle, un processus de certification et il existe maintenant un logo (ci-contre) que les agriculteurs peuvent apposer sur leurs produits. Une démarche beaucoup plus sérieuse que l’agriculture raisonnée avec 2 options, au choix, entre lesquelles l’agriculteur peut choisir pour bénéficier de la certification.
L’option A, dans laquelle l’agriculteur répond à un questionnaire très détaillé sur ses pratiques dans quatre thématiques : la biodiversité, la gestion de la fertilisation, la stratégie phytosanitaire et la gestion de la ressource en eau. À chaque pratique écologique est attribué un certain nombre de points, et il faut au moins 10 points dans chacune des quatre thématiques pour pouvoir être certifié.Si on regarde la thématique « stratégie phytosanitaire », un arboriculteur aura les 10 points nécessaires, pour être qualifié sur cette thématique, si une partie de son exploitation n’est pas traitée et est enherbée et s’il utilise, à côté des traitements chimiques, des méthodes de luttes alternatives. Mais, il les aura également si, par exemple, il cultive au moins deux espèces fruitières et 3 variétés de chaque espèce, et si en plus il pratique l’enherbement sur la moitié de son exploitation et utilise, à côté des traitements chimiques, une méthode de lutte biologique sur au moins une partie de son exploitation. Mais à part cela, il peut continuer à traiter comme avant.
L’option B, dans laquelle les critères sont globaux et sont au nombre de deux : d’une part qu’au moins 10% de la surface soit en « infrastructure agro écologique » (« habitats semi-naturels qui ne reçoivent ni fertilisants chimiques ni pesticides et sont gérés de manière extensive ») ou au moins 50% en prairie permanente, d’autre part que le montant des intrants ne dépasse pas 30 % du chiffre d’affaires. Un mode d’évaluation beaucoup plus simple que le précédent, mais qui ne garantit pas une gestion vraiment écologique, notamment dans les exploitations employant beaucoup de main d’œuvre, comme en maraîchage. Dans ces exploitations, même en utilisant beaucoup d’engrais et de pesticides, il sera facile de rester au-dessous des 30 % du chiffre d’affaires pour les intrants, etdépasser les 10% pour les surfaces en infrastructure écologique sera rarement un problème.
HVE : poudre aux yeux ou réel progrès ?
Contrairement à l’agriculture raisonnée, la certification HVE n’est pas de la poudre aux yeux. Dans la grande majorité des cas il faut réellement que l’agriculteur fasse des efforts en matière de protection de l’environnement pour y avoir droit.Le cahier des charges intègre même des critères insuffisamment pris en compte par les cahiers des charges bio, comme la biodiversité ou la gestion des ressources en eau. La certification HVE est donc un progrès par rapport à l’agriculture conventionnelle ou raisonnée, mais il lui reste une très grande faiblesse : elle est beaucoup trop permissive en matière de fertilisation chimique et d’utilisation des pesticides, qui ne sont jamais interdits et qui sont pourtant les deux problèmes majeurs – en matière d’impact sur l’environnement et la santé –de l’agriculture conventionnelle.
Aujourd’hui, seulement 168 exploitations bénéficient de cette certification, contre 26500 certifiées bio, et seulement 7000 sont concernées. Il est donc peu probable, vu la complexité de la procédure (sauf pour l’option B, mais elle ne concerne qu’un petit nombre d’exploitations), que ce nombre augmente rapidement. D’autant qu’aucune valorisation commerciale ni aucune aide spécifique ne sont prévues. Les agriculteurs bio n’ont donc pas à craindre la concurrence des produits HVE.
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