Introduction : petite vue d’ensemble
Saluons d’abord la vitalité créative du secteur. Les marques explorent toujours de nouveaux territoires de consommation et savent désormais séduire, à l’instar de leur homologue du conventionnel. À tel point qu’il devient difficile de distinguer un produit bio si ce n’est par le label… Les produits deviennent de plus en plus ludiques et séduisants dans le but avoué de séduire les promoentrants. Mais aussi et surtout, la bio est en train de réinventer la notion de terroir dans l’esprit de ses pionniers.
Coté marketing, l’extension de marque s’installe : l’huilerie Emile Noël sort de son coeur de métier avec sa ligne cosmétique Emma Noël et ses tartines à la farine de noix.
Signalons également une segmentation produits de plus en plus poussée par âge ou par usage (conséquence des embauches de cadres marketings qualifiés issus du conventionnel). On constate aussi une nette démarcation des grandes marques bio, devenues incontournables en magasins… (Melvita, Weleda, Etamyne du Lys…).
Au chapitre des regrets, la consommation soutenable et collaborative peine à convaincre le bio (voir article : Eco-innovation, les grandes tendances du futur proche p. 23-25). A ce sujet, la prochaine édition du salon Natexpo gagnerait à faire rêver et réfléchir sur les innovations profondes qui attendent la bio dans les années a venir.
1 – Ingrédients : les étoiles montantes
Si le blé classique et le riz résistent bien (galettes de riz de Camargue Priméal fabriquées à Arles), d’autres plantes bien de chez nous commencent à s’imposer avec l’épeautre ancètre du blé (pâtes à l’épeautre de Carte Nature, pain grillé à la farine d’épeautre de Saveurs Attitudes), ou la châtaigne (pâté de campagne aux châtaignes de Bioporc). Gageons que la tendance locavore, qui monte, qui monte, accroîtra la prise alimentaire de ces plantes rustiques.
Plus romantique, les recettes aux fleurs s’invitent dans nos assiettes, une arrivée prévisible depuis que des livres ont sensibilisés le public (tablettes de chocolat aux fleurs de Choc’Fleurs, couscous aux fleurs de Priméal).
La nouvelle certification des algues bio dope leur valeur comme protéines végétales ou additifs naturels (croque tofu haricot de mer et safran de Soy, fromage fermier breton aux algues des Fromagers du Breizhon).
L’exotisme continue bien sûr à faire rêver et innove avec les premières sauces asiatiques bio pour Wok (sauces thaî bio Autour du Riz), et les barres de céréales aux baies de Goji et pulpe de baobab de Baomix.
2 – Les nouvelles frontières du goût
Si certains produits alimentaires se contentent d’affirmer que « la nature a bon goût », une nouvelle génération arrive qui ne craint ni la nouveauté, ni les mélanges audacieux et de nouveaux usages. Remarquons au passage la créativité culinaire et technologique de la bio qui cultive des senteurs savoureuses sur des produits réputés difficiles (chips, guimauve) sans l’aide d’une armada d’additifs chimiques !
Sur le stand des sirops Meneau, un animateur prépare des cocktails sans alcool comprenant le nouveau sirop de thé vert à la pèche pour suggérer une utilisation festive.
Place aussi aux Thés et bière aux algues de Tonnerre de Brest, et aux limonades et sodas fruités, avec de joyeux mélanges (soda fruité grenade, acaî et canneberge de Bionaturae – Cola au sirop d’agave de Vitamont).
L’eau florale s’immisce dans les boissons (limonade rose et fleur d’oranger d’Elixia), raffine l’assaisonnement (Eau de rose de Cook), et rentre dans le XXI°siècle avec les Floradrink’s, premiers coktails d’eaux florales 100 % bio multi-usage qui se vaporisent sur la peau… et se consomment en boisson plaisir-santé.
Quand aux recettes du terroirs elles puisent dans le patrimoine ou la culture française pour se renouveler (Aligot d’Aveyron d’Alliance Gastronomie, Vin chaud de la maison Meneau, Miel rare de ronce Ballot-Flurin).
Les friandises sans chimie : De Belledonne confiseur lance les premières guimauves gourmandes bio issues d’un procédé breveté entièrement naturel aux arômes naturels de fruits.