Les Trophées COSMEBIO 2016
Pour la 3e année consécutive, COSMEBIO a dévoilé, lors de sa dernière assemblée générale, le nom des lauréats de ses « Trophées de l’Excellence Cosmétique ». Un prix, réservé aux membres de l’association, dont le but est de distinguer les marques alliant qualités cosmétiques et éthiques, pour prouver que la cosmétique bio d’aujourd’hui est parfaitement en phase avec les attentes des consommateurs. La première étape de la sélection a consisté à retenir des marques innovantes sur le plan technologique, environnemental et social, la seconde portant sur une évaluation des qualités cosmétiques. Nouveauté cette année pour le jury d’évaluation : aux 30 consommateurs bio et non bio sont venus s’ajouter des professionnels, représentants de la presse écrite ou digitale et distributeurs (Botanic, La Vie Claire, Mademoiselle Bio, Naturalia, Biocoop).
Sur 75 dossiers reçus, 15 sociétés ont été présélectionnées, pour cinq produits lauréats au final : la Pâte Démaquillante de Graine de Pastel, le Sérum Anti-brillance et imperfections de Kaël Cosmétiques, le Sérum Désaltérant Lotus & Coton de Patyka, le Baume de Rosée Réhydratant & Régénérant nuit – Rosa Angelica de Sanoflore et l’Huile Dynamisée de Bourrache de Provence Santé.
Chaud et froid sur le front des nanoparticules
Au mois de juin dernier, le Prof. Paul Wright, de la MIT University de Melbourne (Australie), a publié dans le Medical Journal of Australia une étude dans laquelle il conclut que les nanoparticules employées dans les produits solaires sont sûres et efficaces. Il avance que de nombreuses études prouvent d’une part que les nanoparticules d’oxyde de zinc et de titane ne pénètrent pas facilement dans la couche externe de la peau, et que d’autre part elles réduisent in vitro la quantité de radicaux libres dans les cellules immunitaires humaines quand elles sont exposées aux dangereux UVA. Selon le Prof. Wright, le bénéfice des « nanofiltres solaires » sont clairement supérieurs aux risques : « Le message important à communiquer au public est que, en matière de dommages cutanés et de cancer, le danger dû à une surexposition aux UV est bien plus grand que le risque perçu que présentent ces nanofiltres solaires, qui n’est pas documenté par la littérature scientifique ».
Il faut cependant noter que juste avant, au mois de mai, une équipe de chercheurs du Georgia Institute of Technology (USA) a dévoilé dans le Journal of Physical Chemistry C les résultats de ses travaux, suggérant que les nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) peuvent avoir des effets secondaires après 24 heures d’exposition seulement. Il s’agit en fait d’effets « subtils » sur l’activité de gènes régulant les enzymes impliqués dans la défense contre le stress oxydatif de deux types de cellules. Un stress oxydatif qui peut endommager l’ADN et d’autres molécules des cellules humaines, avec des conséquences immunitaires et inflammatoires. On savait déjà que les nanoparticules peuvent conduire à un stress oxydatif, mais personne n’avait encore constaté d’effet à si faible dose. « Le TiO2 seul se contente certes de moduler les niveaux d’expression de ces enzymes, mais si cela se produit en même temps que d’autres types de stress oxydatifs ont lieu, alors on peut avoir un effet cumulatif » a souligné Melissa Kemp, une des membres de l’équipe.
La définition des perturbateurs endocriniens en débat
Les perturbateurs endocriniens sont un autre type de substances qui fait régulièrement débat. Le 15 juin 2016, la Commission Européenne a enfin publié les critères permettant selon elle de les identifier, dans le domaine des pesticides et biocides, à savoir, pour ce qui concerne les grandes lignes, « en mettant en évidence des preuves scientifiques pertinentes, en utilisant la pondération d’une approche fondée sur des éléments concrets » et « en procédant à un examen systématique et solide ». Selon la définition de l’OMS datant de 2002, un perturbateur endocrinien est « une substance ou un mélange exogène altérant les fonctions du système endocrinien et induisant de ce fait des effets indésirables sur la santé d’un organisme intact, de ses descendants ou au niveau des (sous)-populations ». Le problème est que ces critères, qui seront sans doute étendus à la cosmétique, sont loin de faire l’unanimité. Est particulièrement visé le fait que pour être identifiée comme perturbateur endocrinien, une substance doit a priori avoir « des effets indésirables sur la santé humaine », alors qu’un effet sur les animaux pourrait être en soi une alerte suffisante. D’autres points sont critiqués, comme le niveau de preuve assez élevé exigé dans le détail des textes, ou encore le fait de tolérer une substance si le risque lié à son emploi est faible, plutôt que de prendre en compte le danger potentiel. Ségolène Royal, la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a demandé à la Commission, au nom de la France, de revoir son projet, avec notamment l’adoption d’une définition incluant également les perturbateurs endocriniens présumés ou suspectés, et l’abaissement du niveau de preuve pour qu’une substance soit identifiée comme perturbateur endocrinien.
Un nouveau directeur du développement chez COSMEBIO
Après huit années d’engagement dynamique et enthousiaste comme Directrice du Développement de COSMEBIO, Betty Santonnat a décidé de quitter ses fonctions, au grand regret de l’association. Pendant toutes ces années, elle aura parcouru salons, congrès et réunions officielles, participant à la reconnaissance de COSMEBIO comme acteur incontournable de la cosmétique bio, tant en France qu’à l’étranger. Depuis le 1er septembre, c’est Nicolas Bertrand qui lui a succédé : diplômé de l’IUP Génie de l’environnement de l’Université de Marseille et d’un master en management de l’IAE d’Aix-en-Provence, il était depuis 2008 directeur du développement chez Organics Cluster (remplacé dorénavant par Adrien Petit), l’association des entreprises bio en Rhône-Alpes.