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Agriculture bio : peu de déconversion et toujours autant d’engagement

Dessin Christian Gasset pour Bio Linéaires.

Contrairement à ce que répètent certains titres de presse, seuls 3,2% des agriculteurs envisagent de se déconvertir et l’immense majorité (93%) cherchent à maintenir, optimiser ou développer leurs activités en Bio, selon une enquête de La Coopération Agricole menée auprès de 200 coopératives agricoles engagées en bio. Ce que confirme le premier Baromètre du moral des agriculteurs bio de l’Agence Bio qui révèle que 62% des agriculteurs bio se disent confiant en l’avenir.

 

Produire bio : un choix qui fait sens pour les agriculteurs

Mené auprès de 20% des 60 000 producteurs bio, le premier Baromètre du moral des agriculteurs bio de l’Agence Bio témoigne de l’engagement de ces derniers et du sens à produire bio. 86% des répondants déclarent en effet qu’être en agriculture biologique contribue à leur bonheur et 95% sont fiers d’être en bio. 

Parmi les motivations majeures pour se convertir en bio, on compte : prendre soin de l’environnement (eau, sols, air, biodiversité) pour 85% des répondants, préserver la santé (la sienne, de sa famille, ses proches, ses salariés, voisins, consommateurs) pour 77% et retrouver la fierté de produire des aliments bons et sains pour 55 % des répondants. Ce qui explique sans doute qu’entre 24 et 48% des candidats à l’installation, suivant les régions, souhaitent s’installer en bio.

 

Confiants en l’avenir malgré la crise

Les agricultrices et agriculteurs bio sont 62% à exprimer leur confiance quant à l’avenir du développement du bio, un optimisme encore plus marqué parmi ceux engagés en 100% bio avec 68% de confiance exprimée. 

Des résultats confirmés par la première enquête sur l’évolution du secteur Bio publiée par La Coopération Agricole. Celle-ci révèle que près de la moitié des coopératives sont plutôt optimistes et confiantes en l’avenir (moins d’1/3 se disent plutôt pessimistes), d’ailleurs près de 20% prévoient encore des investissements en bio (seules 4% envisagent de diminuer leurs activités bio et 3% de les arrêter à court et moyen terme).

Cette enquête de La Coopération Agricole nous apprend également que plus de la moitié des coopératives participantes à l’enquête affirment qu’aucune déconversion n’est envisagée par leurs adhérents. Seuls 3,2% des agriculteurs sondés envisagent une telle démarche. « Les déconversions concernent principalement les récents convertis et ceux pouvant basculer vers d’autres démarches de qualité», indique La Coopération Agricole qui a mené cette enquête auprès de 188 coopératives et unions, dont 10% de coopératives 100% bio.

 

Peu de déconversions mais beaucoup de déclassement

Le Baromètre du moral des agriculteurs bio de l’Agence Bio témoigne cependant de la préoccupation des agriculteurs bio. 50% déplorent la faiblesse de plus-value sur une ou toutes leurs productions, 43% s’inquiètent de la suppression des aides au maintien, 38% doivent faire face à l’alourdissement et l’augmentation des dépenses liées à la production et la main-d’œuvre. L’étude La Coopération Agricole révèle en outre que près de 60% des coopératives déclassent une partie de leur production et que plus de la moitié ont connu une baisse de leur chiffre d’affaires début 2023 par rapport à 2022 (un quart disent avoir connu une stabilisation et 1/8e une hausse de leur chiffre d’affaires).

 

Évolution du chiffre d’affaires des agriculteurs bio début 2023 vs 2022

Source : La Coopération Agricole.

Des aides nécessaires pour sortir de l’ornière

En conséquence La Coopération Agricole formule des demandes et propositions auprès des pouvoirs publics pour soutenir la filière Bio : 

  • communiquer massivement et régulièrement, de manière positive sur les atouts du Bio, ce qui va être fait grâce aux 5M€ de budget de communication alloués par le ministère de l’Agriculture par an pendant trois ans
  • relancer tous les débouchés, en particulier la restauration collective
  • structurer et développer les filières bio en améliorant le pilotage afin notamment de mieux maîtriser l’équilibre offre – demande
  • favoriser l’accessibilité prix : veiller à la répartition des marges, œuvrer pour l’accès à une alimentation saine tout en garantissant une rémunération juste de tous les acteurs
  • soutenir les producteurs sur le long terme et aider tous les acteurs économiques pour traverser la crise, innover et ainsi améliorer la performance des filières 
  • renforcer la recherche pour gagner en productivité et améliorer la qualité des productions.

 

Un accompagnement et des aides également formulées par la Fnab, via son président, Philippe Camburet : « On voit bien qu’on ne peut plus se contenter de mesures pansements, il faut un soutien massif pour passer le cap et réfléchir à tous les outils de régulation dont on dispose pour soutenir les filières bio : achats des stocks par l’Etat, financement du déclassement en dernier recours… Ce qui fonctionne déjà en conventionnel doit rapidement pouvoir bénéficier à la Bio ».

Laura Duponchel

La variété des circuits de distribution

Source : La Coopération Agricole.

Les coopératives ont des débouchés très diversifiés, à l’image des nombreux circuits des filières bio, souligne La Coopération Agricole :

  •  un tiers présent à l’export,
  • un quart livre les réseaux de magasins spécialisés bio,
  • 1/8e approvisionne la restauration collective et la restauration commerciale en direct.

La Coopération Agricole annonce 2,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires des activités bio par les coopératives.

La référence pour les professionnels de la distribution bio spécialisée et alternative

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