Un catalogue de plus de 7 000 références sur 10 000 m² de stockage, dont 4 000 m² de locaux réfrigérés, 230 fournisseurs, 80 collaborateurs, plus de 30 années d’expérience dans la distribution en gros des produits bio. Au-delà de la sécheresse apparente des chiffres, Biodis est une entreprise à taille humaine, pour laquelle les deux mots qui la résument sans doute le mieux sont qualité et proximité.
| Un succès régional qui ouvre vers le national
Même si elle ne portait pas encore ce nom, l’entreprise Biodis est née en 1988 autour de deux hommes, rapidement rejoints par un troisième, Jean-Marc Drouin, qui en deviendra plus tard le président. Alors que le marché bio commence doucement à prendre de l’importance en France, elle démarre son activité par la vente sur les marchés de fruits et légumes bio, ainsi que de fromages bio. Elle est ensuite sollicitée pour fournir d’autres vendeurs et, de fil en aiguille, devient une entreprise de vente en gros, leader sur le marché régional breton, implantée sur deux sites, au MIN de Nantes et à Rennes.
En 1999, la société prend le nom de Biodis et se recentre sur Rennes, sous un même toit, permettant à l’entreprise de continuer à croître. En 2015, elle s’installe à Noyal-Châtillon-sur-Seiche, en périphérie de Rennes. Dernière date à retenir dans ce rapide historique, la reprise de Biodis par Myriam Jourdan en 2019 : « Je suis arrivée dans la société en 2006, en charge de l’achat et vente des fruits et légumes. En 2009, je suis devenue directrice adjointe, puis directrice en 2014. Après 13 ans passés aux côtés de Jean-Marc Drouin, celui-ci m’a cédé l’entreprise en juillet 2019, m’offrant ainsi la chance de faire continuer à grandir la société ».
De fait, la croissance a été constante ces dernières années, dépassant aujourd’hui le cadre purement régional : « Nous livrons 600 points de vente en France, uniquement des indépendants, principalement des magasins bio, mais aussi de plus en plus de magasins spécialisés dans le vrac et le zéro déchet ».
| Un assortiment essentiellement alimentaire, mais…
« Les fruits et légumes représentent environ 25 % de notre CA, idem pour les produits frais. Viennent ensuite les boissons et les différentes catégories d’épicerie. Le non-alimentaire ne pèse aujourd’hui que 2 % environ de notre CA, mais nous couvrons quasiment à 100 % les besoins en assortiment d’un magasin bio de taille standard ».
Ce non-alimentaire proposé par Biodis est à ce jour une gamme courte composée essentiellement des produits de base (hygiène féminine, couches bébés, papier toilette…). « Même si cette catégorie de produits n’a pas été au cœur de notre stratégie ces dernières années, nous souhaitons apporter notre service pour accompagner des marques qui n’ont pas forcément les moyens de se faire connaître auprès de l’ensemble du réseau bio ou bien qui n’ont pas la logistique pour livrer en direct. »
« Cela nous a donc semblé une belle idée de nous ouvrir à des partenariats avec de telles marques, pour les aider, encore plus lorsqu’elles sont locales, l’avantage pour nous étant d’avoir une offre originale ».
« C’est ainsi que nous avons par exemple ajouté à notre catalogue Ty’Deo, une jeune marque de déodorants solides, fabriqués à Rennes, et Papeco, un papetier normand que nous avons été le premier grossiste bio à référencer pour distribuer leurs papier toilette et essuie-tout éco-conçus. Le partenariat avec Papeco est vertueux puisque nous envoyons notre papier à recycler chez eux, qui revient ensuite chez nous sous forme de rouleaux de papier toilette ! ».
| Le service au cœur de la qualité
Historiquement actif en Bretagne, Biodis distribue donc aujourd’hui sur toute la France, avec dans la grande majorité des cas une livraison en J+1. La qualité du service de l’entreprise se mesure à l’importance du service commercial interne : « Outre deux commerciaux terrain, pour le nord-ouest et le nord-est, nous avons deux assistantes commerciales, huit personnes à l’ADV (administration des ventes), une dédiée au SAV, et notre directrice commerciale supervisant le tout. Nous avons également un service spécialisé fruits et légumes avec quatre personnes pour l’ADV fruits et légumes. A cela s’ajoute en 2021 une personne spécialisée en vins et bières, avec l’idée de créer un pôle dédié, car ce ne sont pas des produits d’épicerie classique, mais des références pour lesquelles des conseils spécifiques peuvent apporter un vrai plus ».
Tout est organisé pour une efficacité et une convivialité optimales : « Chaque personne de l’ADV a bien sûr un portefeuille clients de taille équilibrée, mais il n’est pas dicté par une quelconque zone géographique. Notre objectif est surtout de faire coïncider la typologie et les besoins chacun de nos clients avec la personne qui s’occupe d’eux, certains clients étant très demandeurs d’offres promotionnelles, d’autres attendant beaucoup de conseils sur les produits, d’autres encore voulant être appelés pour faire le point sur leurs commandes… L’important c’est vraiment l’écoute, l’échange et la bonne entente ».
Innombrables sont les détails qui montrent cette volonté d’avoir un service client optimal, comme le fait que l’équipe de l’ADV fruits et légumes goûte en permanence les produits, pour mieux les conseiller au quotidien. « Ils sont les yeux et la bouche de nos clients », se plaît à souligner Myriam Jourdan.
Autre exemple, chaque marque qui démarre une collaboration avec Biodis est dans l’obligation de faire sur place une présentation détaillée au service ADV/Commercial : « Non seulement cela permet de connaître les produits, pour mieux les conseiller, mais en plus cela tisse du lien entre les fournisseurs et nous, une chose qui me tient à cœur ».
« Nous pourrions aussi parler longuement de l’informatique, autre point essentiel pour moi. Avec par exemple l’informatisation à 100 % de la logistique depuis octobre 2020, incluant l’intégration de la gestion des lots, ou encore l’amélioration de la lisibilité des BL, un détail peut-être mais appréciable au quotidien pour nos clients. Mais aussi l’évolution, courant 2021, de l’espace Pro de notre site web, avec plus d’ergonomie, plus d’informations sur les produits, le passage et le suivi des commandes, etc. ».
| La promotion des marques locales
L’écoute des clients, et donc la proximité avec eux, se traduit aussi dans la façon de faire vivre l’assortiment, pas seulement sur le non-alimentaire comme évoqué plus haut : « Régulièrement, certains de nos clients nous informent qu’ils ont découvert une marque intéressante, pleine de qualités, qu’ils aimeraient voir à notre catalogue. Passer par le grossiste que nous sommes est dans un tel cas bien plus intéressant pour eux que de commander en direct chez un nouveau fabricant et d’avoir à gérer un franco de plus. Quant à nous, cela nous permet d’enrichir notre offre, après vérification, bien sûr, de la qualité effective de ces produits, l’ensemble de notre clientèle pouvant alors en profiter ».
On peut ainsi citer, parmi les derniers fournisseurs référencés de la sorte, Go Nuts, un jeune fabricant de pâtes à tartiner et autres produits à base de fruits secs, ou encore le Labo Dumoulin, une autre jeune marque innovante, spécialisée dans le kéfir de fruits.
En parallèle du soutien à de « jeunes pousses » dans toute la France, Biodis utilise – bénéficie, peut-on dire – de son ancrage breton pour développer un autre type de partenariats, avec des producteurs et transformateurs régionaux : « La proximité est vraiment une de nos préoccupations centrales. Proximité avec nos clients via le service apporté, mais aussi proximité avec nos fournisseurs, au sens strict du terme, c’est-à-dire le fait de privilégier les productions locales ».
Dans la pratique, Biodis a ainsi lancé sa propre marque de fruits et légumes – un des axes majeurs de la société – baptisée « Bio de la baie du Mont-Saint-Michel ». En amont de cette marque, on trouve les deux seuls producteurs bio de cette baie, au terroir particulier permettant d’obtenir des fruits et légumes de qualité supérieure. Biodis les a fédérés pour produire sous cette marque, en prenant à sa charge tous les coûts qui y sont liés, dont ceux dédiés à la communication.
Autre exemple en matière de proximité, Biodis est devenu le grossiste référent d’une opération commerciale destinée à mettre en avant Be Reizh, le label des produits bio et bretons créé par Initiative Bio Bretagne (IBB). Grâce à ce partenariat, avec la mise en place d’affiches, de stop-rayons, les marques labellisées Be Reizh pourront mieux se faire connaître. Des marques qui recouvrent des domaines aussi variés que la charcuterie, le cidre, les truites fumées, la farine, les tartinables, les œufs, le sarrasin torréfié (qui est une alternative au café), etc.
| Être un trait d’union
« Ma vision, ce n’est pas que Biodis devienne le plus gros grossiste, mais le meilleur, sourit Myriam Jourdan. C’est-à-dire que nos clients puissent dire qu’ils sont pleinement satisfaits de notre service, qu’ils n’ont pas envie d’aller ailleurs, et que nos fournisseurs disent la même chose ».
« Chose très importante, Biodis est une entreprise indépendante, à taille humaine, et nous sommes là pour les magasins indépendants, pour travailler avec eux dans l’objectif d’être tous encore là demain. C’est pour cela que nous faisons tout pour être un véritable trait d’union entre d’une part les fabricants et les producteurs et d’autre part les magasins indépendants. C’est aussi pour cela, point qu’il faut aussi souligner, que nous sommes un des grossistes référents d’Elibio, la marque collective des détaillants bio indépendants, créée par l’Association Nationale des Épiciers Bio. Notre objectif est vraiment d’avancer tous ensemble, main dans la main, en gardant une différence qui soit une véritable force et un argument auprès des consommateurs ! ».