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DOSSIER 108 : Glossaire

Agriculture conventionnelle : On qualifie de « conventionnelle » l’agriculture issue de la transformation technologique et structurelle de l’agriculture traditionnelle à partir des années soixante. Elle se caractérise par l’emploi de variétés végétales à haut rendement, l’utilisation massive d’engrais et de produits phytosanitaires, l’emploi de l’irrigation, souvent utilisatrice de crédits de campagne (financement des intrants) et d’équipements ce qui la rend intensive en capitaux. Elle repose en élevage sur des races améliorées et une protection médicamenteuse et sanitaire étendue. Dans tous les cas, les techniques sont fondées sur un forçage des systèmes écologiques et biologiques par des intrants externes ayant un contenu élevé en produits de synthèse et en énergie.


 

Agriculture de conservation : L’agriculture de conservation, définie officiellement en 2001 par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation), regroupe des formes très diverses d’agriculture visant la conservation de la fertilité des sols grâce à une couverture végétale maximale du sol et la rotation des cultures : parmi les techniques utilisées, on peut citer les techniques culturales simplifiées (TCS), le semis direct sur couvertures végétales (SCV), le travail du sol sur la ligne… Elle n’exclut pas les utilisations d’engrais chimiques, pesticides de synthèse et autres intrants. Ceux qui la promeuvent la présentent comme une alternative à l’agriculture biologique, mais elle évite très difficilement le recours au glyphosate pour contrôler les mauvaises herbes. Par ailleurs, elle ne s’accompagne généralement pas d’une diminution des apports d’engrais azotés de synthèse et le non travail du sol n’augmente pas ou peu la séquestration de carbone sur la totalité du profil, mais dans les 20 premiers centimètres du sol.


 

Agriculture durable : L’agriculture durable est une pratique d’agriculture pérenne économiquement viable, saine pour l’environnement et socialement équitable. L’agriculture durable se fonde donc sur le concept de développement durable et s’appuie sur un système circulaire dans lequel les ressources naturelles prélevées ont le temps de se regénérer. Les objectifs de l’agriculture durable doivent répondre aux besoins d’aujourd’hui sans remettre en cause les ressources pour les générations futures. Ainsi, une exploitation durable est une exploitation viable, vivable, responsable et transmissible qui s’oppose à une agriculture productiviste à court terme qui fragilise l’environnement avec l’usage d’engrais chimiques, de traitements pesticides, une forte motorisation…


 

Agriculture Écologiquement Intensive (AEI) : Le terme d’agriculture écologiquement intensive (AEI), défini par M. Griffon suite au Grenelle de l’environnement s’est diffusé à partir de 2008. Ce mode de production repose sur la volonté de combiner une productivité agricole élevée et la vertu environnementale en intensifiant le facteur de production que constitue l’agrosystème, écosystème rural modifié par les cultures et élevages. Mais une fois n’est pas coutume, ce mode de production agricole « n’exclut ni les OGM, ni les engrais de synthèse, ni les pesticides ». Néanmoins, elle appelle à optimiser les productions renouvelables des agrosystèmes et à limiter les surfaces agricoles dévolues à la production de produits animaux aux capacités des prairies permanentes et des parcours, les autres surfaces de cultures étant consacrées directement à l’alimentation humaine.


 

Agriculture de précision : L’agriculture de précision est un ensemble de techniques, notamment des nouvelles technologies de l’information et de l’IA, et de pratiques visant à limiter l’utilisation des intrants dans les parcelles agricoles. Ce n’est pas à proprement parler un mode de production mais une organisation de l’exploitation qui vise à mieux contrôler et doser les consommations (eau, engrais, pesticides et autres) en vue de réduire les coûts de production et d’optimiser les rendements vis-à-vis des intrants consommés. Elle peut venir compléter les outils de production d’un mode agroécologique.


 

Agriculture raisonnée : Forme d’agriculture, qui vise le raisonnement de l’utilisation des intrants et produits chimiques de synthèse. Elle ne rejette aucunement l’utilisation des engrais chimiques, pesticides de synthèse et autres intrants écotoxiques. Apparue en 1993 avec l’association FARRE (Forum de l’agriculture raisonnée respectueuse de l’environnement), le concept a ensuite fait l’objet en France d’un décret du ministère de l’Agriculture en 2002. Pour FARRE : « L’agriculture raisonnée est une approche globale de l’entreprise agricole, qui prend en compte de manière équilibrée les objectifs économiques des producteurs, les attentes des consommateurs et le respect de l’environnement » et « L’agriculture raisonnée, c’est un état d’esprit ». Girardin (INRA Colmar) a analysé les 46 préconisations de FARRE et a trouvé que seules 6 mesures agissent un peu dans le sens de la protection de l’environnement. En 2009, le Tribunal Administratif de Paris a décidé que l’association FARRE ne pouvait plus prétendre à être agréée comme « Association de protection de l’Environnement ». Le site de la FDSEA des Landes était plus direct : « FARRE est un outil de communication issu du syndicalisme FDSEA/CDJA ».


 

Agroécologie : Application des principes de l’écologie à la gestion des agrosystèmes (Altieri et al. 1987). Elle constitue un ensemble pluridisciplinaire au croisement :

  • des sciences agronomiques proprement dites (agronomie, zootechnie, sélection variétale, mécanisation…)
  • de l’écologie appliquée aux agrosystèmes
  • des sciences humaines et sociales : sociologie, économie, géographie (Tomich et al., 2011).

Elle s’adresse à différents niveaux d’organisation, de la parcelle à l’ensemble du système alimentaire. Dans une vision large, l’agroécologie peut être définie comme l’étude intégrative de l’écologie de l’ensemble du système alimentaire, intégrant les dimensions écologiques, économiques et sociales (Francis et al., 2003). L’agroécologie est vue comme un ensemble de méthodes et de pratiques d’une agriculture qui respecte les ressources naturelles, la biodiversité et l’environnement en général pour produire durablement des aliments sains et de qualité. Cependant, ce terme est souvent utilisé pour désigner des modes de production qui ne correspondent pas à cette définition.


 

Agroforesterie : Association dans une même parcelle d’arbres et de cultures annuelles ou pluriannuelles.


 

Agro-industrie : L’agro-industrie est l’ensemble des industries ayant un lien direct avec l’agriculture. Cela comprend donc l’ensemble des systèmes de productions agricoles et s’étend à toutes les entreprises qui fournissent en amont des biens à l’agriculture (engrais, pesticides, machines…) ainsi qu’en aval à celles qui transforment les produits agricoles bruts et les conditionnent en produits commercialisables (source : Wikipedia).


 

Agronomie : Globalement, c’est l’étude scientifique de tous les processus naturels, économiques et sociaux et des techniques auxquelles il est fait appel dans la pratique et la compréhension de l’agriculture. En France, l’agronomie a été définie comme « l’écologie appliquée au champ cultivé et à l’aménagement du territoire » (Hénin, 1967). L’étude des interactions entre les plantes cultivées, les animaux et le milieu biotique et abiotique environnant sont au cœur des travaux des agronomes.


 

Anti-oxydants : Le « pouvoir antioxydant » d’un aliment, c’est sa capacité de résister à l’oxydation cellulaire et s’exprime notamment en unités ORAC (Oxygen Radical Absorbance Capacity). Les substances antioxydantes sont des boucliers naturels qui protègent nos cellules en neutralisant l’action néfaste des radicaux libres très réactifs et oxydants (à l’origine du stress oxydatif s’ils sont trop actifs). Elles aident par exemple à atténuer les inflammations des tissus, des muscles et des articulations, à limiter les risques de blessures, à lutter contre les infections et à ralentir le vieillissement de la peau et ont un rôle bénéfique global pour la santé (prévention de certains cancers et maladies cardio-vasculaires).
Les antioxydants se trouvent principalement dans les fruits et légumes :

  • les caroténoïdes comme le ß-carotène ou provitamine A (dans les fruits colorés jaune, orange et rouge comme la carotte, l’abricot, la patate douce, le poivron rouge ou encore la mangue…) et l’astaxanthine (pigment rouge présent dans les algues et le plancton, les crustacés et les poissons à chair rose comme les truites et saumons),
  • l’acide ascorbique (vitamine C) présent dans la plupart des fruits comme l’orange, le cassis, les fraises, mais aussi en quantité importante dans le poivron rouge et l’acérola (cerise des Antilles),
  • le lycopène (tomate, goyave rose, pastèque, papaye, pamplemousse…),
  • les polyphénols, dont les flavonoïdes (pigments des fleurs et des fruits très répandus dans les végétaux), les tanins (dans le cacao, le café, le thé…), le resvératrol (dans le raisin, le vin rouge), les anthocyanes (notamment dans les fruits rouges et le raisin) et les composés phénoliques dans les épices (curcuma, gingembre, clou de girofle, safran, ail, plantes aromatiques comme le thym, romarin, basilic, origan…), dans les céréales et tous les fruits et les légumes,
  • les tocophérol (vitamine E) se trouve en abondance dans les germes de blé, l’huile d’olive, de tournesol, les noix, les amandes, l’avocat ou le jaune d’œuf (également riche en lutéine).

 

Azote de synthèse : Ammoniac (NH3) obtenu industriellement par hydrogénation de l’azote de l’air (N2) et d’hydrogène (H2) en présence de catalyseurs dans le procédé Haber-Bosch, ce dernier provenant du gaz naturel (méthane CH4). L’ammoniac peut ensuite être transformé en oxyde d’azote, puis en acide nitrique. Les sels d’ammonium et de nitrate servent à la fabrication de l’urée et du nitrate d’ammonium, engrais azotés de synthèse chimique, mais aussi d’explosifs comme le TNT, la nitroglycérine.


 

BCAE (Bonnes conditions agricoles et environnementales) : Tout agriculteur qui bénéficie d’une ou plusieurs aides de la PAC (Politique Agricole Commune) est soumis à un ensemble de règles (conditionnalité des aides). Au sein de celles-ci se trouve une liste de bonnes conditions agricoles et environnementales (bandes tampons le long des cours d’eau, absence de travail du sol des parcelles inondées, interdiction de brûler les résidus de cultures, etc.) qu’il met en œuvre à travers des MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques).
Biobashing : Critique, le plus souvent mal fondée, visant à décrédibiliser l’agriculture biologique, ses producteurs, ses produits ou ses consommateurs.


 

Cohorte : Une cohorte est un groupe de personnes engagées dans une étude épidémiologique, notamment dans le domaine médical.
Une étude de cohorte consiste à observer au fil du temps l’apparition de certains évènements chez les participants et permet d’analyser la fréquence de certaines pathologies dans des populations exposées ou non à un facteur de risque comme une pollution, une nuisance ou autres. La cohorte vise donc à savoir s’il existe un lien ou non entre un effet ou une pathologie et un facteur causal.


 

DGCCRF : Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (ministère de l’Économie et des Finances).
Externalités négatives : Effets négatifs de l’utilisation d’une technologie ou d’une pratique, non pris en compte dans les calculs socioéconomiques et environnementaux, en particulier, en agriculture, comme dans le cas des pesticides et des engrais azotés.
Facteurs de confusion : Facteurs qui, s’ils ne sont pas pris en compte, peuvent modifier les conclusions d’une étude.


 

Harvard University : Une des plus prestigieuse université nord-américaine, située à Cambridge dans l’agglomération de Boston (Massachussetts USA).
IFOAM : International Federation of Organic Agriculture Movements (Fédération Internationale des Mouvements d’Agriculture Biologique).


 

IFT (Indicateur de fréquence de traitements phytosanitaires) : Il s’agit d’un indicateur de suivi de l’utilisation des pesticides en doses de référence et fréquences de traitement. Il comptabilise le nombre de doses de référence utilisées par hectare au cours d’une campagne culturale. Cet indicateur peut être calculé pour un ensemble de parcelles, une exploitation ou un territoire. Il peut également être décliné par grandes catégories de produits (herbicides, fongicides, insecticides, acaricides ou autres produits).


 

Intrants agricoles : On appelle intrants les amendements et engrais organiques et minéraux, pesticides et autres produits chimiques, aliments du commerce, mécanisation, énergie, etc., importés sur l’exploitation agricole dans le but d’en faciliter ou d’en augmenter la production (Féret et al., 2001).


 

Méta-analyse : Étude faisant la revue et la synthèse des publications antérieures traitant d’un sujet.
Métabolite : Produit de la transformation d’une substance chimique ou organique au cours d’une réaction de métabolisme par des organismes vivants.


 

Perturbateur endocrinien (PE) : Un perturbateur endocrinien est « une substance ou un mélange de substances » qui altère les fonctions du système endocrinien et, de ce fait, induit des effets nocifs sur la santé d’un organisme intact, de ses descendants et ou de (sous)-populations » (Organisation mondiale de la santé OMS 2012).


 

Pesticide : Produit destiné à lutter contre les parasites animaux et végétaux nuisibles aux cultures et aux produits récoltés. On parle aussi de produit phytopharmaceutique ou phytosanitaire.


 

Rapport C/N : Rapport Carbone sur Azote qui caractérise le rapport en masse entre ces deux éléments dans les matières organiques des sols et dans les amendements et engrais organique. Cet indicateur permet de juger de l’évolution de la matière organique dans un compost ou dans le sol au cours du temps. Il est couramment admis que, plus le rapport C/N d’une matière organique est élevé, et plus elle se décompose lentement dans le sol, mais plus l’humus obtenu est stable. Par exemple les rapports C/N des déchets organiques sont de : urine : 0,8, lisier, sang : 2 à 3, gazon, déchets végétaux verts : 8 à 15, fumier de ferme : 15 à 35, pailles : 50 à 100, écorces et bois : 150 à 400. Dans l’humus des sols, à l’équilibre, le rapport C/N est proche de 10. Si dans un apport de matière organique, le rapport C/N > 20 ou 25, il n’y a plus assez d’azote pour assurer l’humification de ces matières organiques, l’azote nécessaire aux micro-organismes de la décomposition est alors pris sur les réserves du sol. On parle de « faim d’azote » ou d’effet dépressif, les plantes présentes devenant jaunes (NB : la biomasse microbienne du sol a en effet un rapport C/N entre 5 et 10, mais un équilibre nutritionnel qui se situe à un rapport C/N proche de 20).


Quelle communication en magasin ?

Contact : aubert.claude@gmail.com
L’intitulé complet des références citées dans ce document est disponible sur le site de Bio Linéaires :  www.biolineaires.com et l’association Générations Futures : generations-futures.fr

La revue Bio Linéaires n’a pas eu d’influence sur le contenu du document des auteurs.

DOSSIER 108 :
L’agriculture bio malmenée : 10 mythes sur la bio à déconstruire
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L'agriculture bio malmenée

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Les 10 mythes sur l’agriculture bio

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Quel avenir pour l’agriculture bio ?

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