La filière kéfir s’alarme dans une tribune de la menace qui pèse sur l’appellation « kéfir de fruits » suite à des courriers reçus par plusieurs producteurs dans lesquels la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) indique que l’usage de la mention « kéfir » serait réservé aux seuls produits laitiers. Une quarantaine de signataires (producteurs de kéfir, scientifiques, élus, journalistes….) dénonce une pression de l’industrie laitière, craignant que le retrait de l’appellation « kéfir » nuise au développement de leur filière, qui représente notamment un moteur de la croissance du rayon Liquides en réseau Bio.
Dans cette tribune, les signataires donnent l’exemple d’un producteur des Côtes-d’Armor qui a dû changer l’appellation de kéfir qu’il utilisait depuis plusieurs années pour se conformer aux injonctions de sa direction départementale de la protection des populations (DDPP) locale.
Dans les courriers adressés aux producteurs, la DGCCRF rappelle la réglementation applicable à ce type de boisson, issue du droit de l’Union européenne qui réserve l’usage de la mention « kéfir » aux produits laitiers et qu’il en est « de même de la norme internationale Codex Stan 243-2003 du Codex Alimentarius, qui définit le “kéfir” comme un lait fermenté par l’ajout de graines de kéfir ».
Les signataires rappellent que « LA particularité du kéfir, c’est sa forme physique, à savoir que c’est la seule boisson à s’obtenir à partir de grains » et « qu’aucune erreur n’est possible entre le kéfir de lait et celui de fruits, puisque les deux boissons n’ont en rien le même aspect, la même texture, le même emballage, le même usage, ni le même rayon de destination, et ce, aussi bien sur l’ensemble du territoire français que dans les pays limitrophes (Belgique, Allemagne, Espagne, etc.), où sont vendues des dizaines de marques de kéfir de fruits ».
En conclusion, les signataires demandent à la DGCCRF « d’appliquer un moratoire et d’agir, en attendant, pour le changement de la réglementation européenne et l’inscription du kéfir à base d’eau et de fruits au Codex Alimentarius », appuyant que tout changement d’appellation serait trompeur pour le consommateur et risquerait de mettre en péril la filière française de kéfir de fruits.