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Le savon de Marseille

Le savon de Marseille décrit une histoire de la propreté en France depuis près de 1000 ans. Cet ancêtre de nos détergents modernes fait son grand retour grâce à ses ingrédients naturels, à ses propriétés hypoallergéniques et à son procédé de fabrication.

Une recette réglementée par un édit… de 1688 !

À l’origine, plusieurs milliers d’années, il y a le savon d’Alep, une fabrication à base d’huile d’olive et de laurier. Le procédé découvert par les Syriens s’appelle la saponification – la réaction chimique provoquée par un mélange d’huile et de soude qui donne le savon. En termes plus scientifiques, il s’agit d’une hydrolyse d’un corps gras par une base forte – de la soude. Le pro- cédé était alors artisanal et les ingrédients naturels : de l’huile d’olive et de la soude qui provenait des cendres

de plantes vivant en milieu salin comme la salicorne. Marseille était alors un port majeur en Méditerranée. La cité phocéenne s’est appropriée cette recette, l’a raffinée et a atteint une telle qualité que le nom « de Marseille » lui a été donné comme une marque d’excellence.

En 1688, Colbert, alors Ministre de Louis XIV, passe un édit limitant l’utilisation du nom « savon de Marseille » aux savons fabriqués à l’huile d’olive dans la région de Marseille. Il réglemente ainsi la fabrication de ce savon qui doit passer obligatoirement par une cuisson en chaudron, une composition d’au moins 72 % d’huiles 100 % végétales, sans colorant, sans conservateur et sans parfum. Les cubes de savon doivent être estampillés sur les six faces. Sa couleur est brun-vert en général. Depuis cette année 1688, la re- cette du savon de Marseille a suivi les grands mouvements de notre Histoire comme la colonisation française et l’introduction des huiles d’Afrique et du Moyen-Orient comme l’huile de palme, de coco et de sésame puis la concurrence internationale qui utilisera des ingrédients moins chers comme le suif par les Anglais.

La saga de Marseille

Comme son nom ne l’indique pas, le savon de Marseille n’est pas une Indication Géographique. Plus précisément, pas encore car les initiatives pour obtenir l’Indication Géographique de (la région de) Marseille sont à l’œuvre avec des points de vue souvent opposés – permissifs ou arc-boutés sur la tradition. C’est que l’enjeu est majeur. Il s’agit de qualifier un savoir-faire et de définir avec précision une qualité artisanale tout en laissant la possibilité au secteur de se moderniser, de devenir plus écologique, d’améliorer les performances du savon tout en respectant l’esprit initial.

Et il y a urgence. Aujourd’hui, les plus gros producteurs de savon de Marseille sont asiatiques ou turcs et les plus grandes marques qui se revendiquent « de Marseille » sont américaines ou internationales. En 1786, 48 savonneries produisaient à Marseille 76 000 tonnes de savons. Elles employaient 600 ouvriers et… 1 500 forçats prêtés par l’Arsenal des Galères. Aujourd’hui, il reste cinq savonneries traditionnelles sur la région.

Une brève histoire de la propreté

Le savon de Marseille a connu toutes les affres de l’histoire économique du pays. Il a aussi suivi l’évolution de la science de l’hygiène.Il est né dans un temps où le concept même de microbe n’existait pas. Les hommes avaient alors peur de l’eau – ce qui est gênant a priori pour un détergent. On pensait que l’eau était un vecteur de miasmes…

« Eau, usage interne » donc.

Il a fallu attendre le XIXe siècle, Pasteur et sa découverte du microbe pour que l’utilisation d’eau et de savon ne se généralise, s’officialise et se démocratise pour le corps et la santé. Avec désormais le succès que l’on sait pour les solutions qui respectent le corps et qui n’agressent pas les organismes. Au-delà de la prophylaxie, le savon de Marseille est un allié de la propreté formidable, il est très versatile. Aussi efficace pour la peau que pour la maison, il est non irritant et non allergène car il ne contient pas d’ingrédients allergisants. Il est recommandé par les dermatologues et les allergologues qui le savent bien : c’est la répétition des agressions qui provoquent les allergies. Un seul chiffre, 20 % des Français se lavent les mains 10 fois par jour et plus. On imagine les ravages sur les couches supérieures de la peau que l’utilisation de produit inapproprié provoquerait.

Le savon de Marseille ne peut pas être « bio » pour des raisons structurelles d’approvisionnement. Par contre, il est éligible au stade « naturel » de certains labels comme le Cosmos.

Il est recommandé de privilégier son origine (région de Marseille) qui permet de préserver un savoir-faire artisanal.

Bernard Ollié

bernard.ollie@agoodforgood.com

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