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Manger bio réduit de 43 % le risque de développer un cancer du sein

Le Dr Emmanuelle Kesse-Guyot a présenté, lors d’un webinaire organisé par Solagro, les résultats d’une nouvelle étude de la cohorte NutriNet-Santé sur l’association entre la consommation d’aliments biologiques et le risque de cancer. Il en ressort que les femmes qui consomment beaucoup plus de produits bio ont un risque diminué de développer un cancer du sein. 

Dans le cadre de la Semaine pour les alternatives aux pesticides, Solagro a organisé un webinaire sur l’alimentation bio, les pesticides et le cancer. Il a été suivi en ligne par plus de 500 personnes, preuve de l’intérêt des Français pour la question de l’alimentation et de son impact sur la santé. Rappelons que la thématique de la santé demeure la première motivation pour manger des produits biologiques comme l’a de nouveau souligné le dernier baromètre de l’Agence Bio.

Plus de produits bio, moins de cancer

A l’occasion de ce webinaire, le Dr Emmanuelle Kesse-Guyot, directrice de recherche à l’INRAE et co-investigatrice de la cohorte NutriNet-Santé, qui coordonne le projet BioNutriNet, est revenue sur une première étude NutriNet-Santé publiée en 2018 dans le JAMA Internal Medicine. Cette étude avait montré que celles et ceux qui consomment le plus d’aliments bio, soit environ 60 % de leur alimentation, comparés à ceux qui n’en consomment quasiment pas, ont un risque réduit de 25 % de développer un cancer, avec des réductions fortes pour le cancer du sein chez la femmes ménopausée (- 36 %) et pour les lymphomes (-76 %).

Le Dr Emmanuelle Kesse-Guyot a présenté en préambule le profil du consommateur de produits : à savoir principalement une femme, pratiquant davantage d’activité physique, s’adonnant moins au tabagisme, prenant des compléments alimentaires et ayant une meilleure connaissance des recommandations nutritionnelles.

Une nouvelle étude a également été lancée afin d’observer les liens entre l’exposition alimentaire aux pesticides et les risques de cancer. Publiée le 15 mars 2021 à l’International Journal Epidemiology, celle-ci confirme l’hypothèse de l’impact de la consommation sur le développement de cancer. Le suivi de 13 000 femmes post-ménopausées pendant 4,8 années a en effet établi une association positive entre l’exposition alimentaire à quatre pesticides de synthèse et le risque de développement d’un cancer du sein, chez les femmes présentant un surpoids ou une obésité. À l’inverse, une exposition faible à la plupart des pesticides de synthèse est associée à une diminution de 43 % du risque de cancer du sein en post-ménopause.

À lire aussi -> La consommation d’aliments bio est associée à une diminution de la probabilité d’avoir un syndrome métabolique : résultats de l’étude française Nutrinet-santé

Les fruits et légumes qui présentent des résidus de pesticides sont quasi-exclusivement non-bio 

Lors de ce webinaire, François Veillerette, porte-parole de Générations Futures et président du réseau européen Pesticide Action Network (PAN Europe), a regretté que les communications autour des résidus de pesticides trouvés dans les fruits et légumes mélangent les tests effectués sur des échantillons bio et conventionnels créant de la confusion auprès des consommateurs. Avant de présenter les données concernant uniquement les échantillons non-bio (tableau ci-dessous). On y constate que l’immense majorité de fruits et légumes concernés par des contaminations aux résidus de pesticides sont conventionnels, puisque seuls 8 fruits et 1 légume bio sont concernés dans l’échantillon bio & non-bio.

Source : Générations Futures. Présentation lors du webinaire Alimentation bio, pesticides et cancer.

Combinaison de pesticides : gare à l’effet cocktail !

En conclusion de cet exposé de près de deux heures, Laurence Gamet-Payrastre, chercheure hors classe à l’INRAE, a évoqué l’impact de “l’effet cocktail” dû à une exposition chronique à de multiples combinaisons de pesticides comme c’est le cas à travers la consommation de fruits présentant des résidus de plusieurs pesticides. Elle a ainsi présenté les résultats d’une étude publiée en 2018 à l’Environmental Health Perspectives et effectuée auprès de souris exposées à des résidus de plusieurs pesticides, à la dose autorisée pour être consommée tout au long de la vie via l’alimentation ou l’eau potable sans exercer d’effet nocif sur la santé. Résultat : le mélange de pesticides induit après un an d’exposition des troubles métaboliques significatifs chez tous les animaux mais différents selon leur sexe (dimorphisme sexuel). Les mâles présentent un diabète, une accumulation de graisse dans le foie (stéatose) et un surpoids significatif. Les femelles montrent une modification de l’activité du microbiote intestinal. De quoi poser la question des répercussions d’une exposition chronique à des pesticides en mélange tels qu’ils peuvent être apportés à l’homme via l’alimentation.

Retrouvez plus d’informations sur ce webinaire dans le prochain Bio Linéaires (n°95 Mai/Juin 2021).

 

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