
« L’agriculture biologique et agroécologique est la meilleure garantie de sécurité alimentaire à long terme. » Voilà ce que conclut la nouvelle note d’orientation de TP Organics, la plateforme technologique européenne pour l’alimentation et l’agriculture biologique. Selon l’étude « Une agriculture européenne sans pesticides en 2050 », les pratiques biologiques et agroécologiques réduisent la dépendance des agriculteurs aux pesticides et préservent la productivité des cultures et la rentabilité des exploitations agricoles tout en soutenant la prévention de l’impact des ravageurs et des maladies.
L’indispensable soutien à l’agriculture biologique
Cette note, dévoilée lors d’un webinaire rassemblant des experts autour de la thématique « Sauvegarder la sécurité alimentaire à long terme », présente 5 recommandations principales pour la sécurité alimentaire de l’UE :
- Mettre en place une loi sur la restauration de la nature et une loi sur la surveillance des sols fortes ;
- Augmenter le soutien à l’agriculture biologique pour faire de 25 % de terres agricoles biologiques une réalité en Europe ;
- Réduire le gaspillage et les pertes alimentaires ;
- Consommer moins mais de meilleurs produits d’origine animale ;
- Inclure la durabilité et l’action dans la définition de la sécurité alimentaire, impliquer tous les acteurs et mettre en œuvre une véritable comptabilité analytique.
Les pesticides peuvent réduire la productivité
Felix Wäckers, directeur R&D du groupe Biobest et membre du comité directeur de TP Organics, a présenté les résultats d’un essai chez un producteur d’oignons, réalisé l’an dernier.
Ces derniers témoignent que les pesticides peuvent réduire la productivité : « Le producteur a utilisé ses quatre traitements chimiques habituels contre les thrips dans sa culture, à l’exception d’un coin où je lui ai demandé de ne pas utiliser de pesticides. Les dégâts causés par les thrips sont devenus incontrôlables dans la partie traitée chimiquement, tandis que la partie non traitée est restée verte et a eu un rendement 15 % plus élevé ». De quoi démontrer que « L’utilisation de pesticides peut aggraver les problèmes de ravageurs en éliminant les prédateurs arthropodes qui contrôlent normalement les ravageurs ».
« Une transition européenne vers une agriculture sans pesticides chimiques est possible et réalisable », Olivier Mora, INRAE
Un choix de société et un choix environnemental
Responsable de l’étude « Une agriculture européenne sans pesticides en 2050 », Olivier Mora, coordinateur de prospective à l’Inrae, rappelle que : « Nos scénarios et résultats de simulation montrent qu’une transition européenne vers une agriculture sans pesticides chimiques est possible et réalisable. Elle nécessitera une forte implication de tous les acteurs de la chaîne alimentaire, au-delà des systèmes de culture, des changements tout au long des chaînes d’approvisionnement alimentaire et des marchés, et un ensemble cohérent de politiques publiques européennes en matière d’agriculture, d’alimentation, de santé, d’environnement et de commerce pour soutenir la transition ». Et d’appuyer sur le fait que : « De tels scénarios ne constituent pas seulement une question sectorielle mais un choix de société et un choix environnemental mondial ».
Sources : IFOAM, Inrae, TP Organics.