Ce que mettent en place les magasins bio pour (re)séduire les consommateurs

Le dernier Baromètre de l’Agence Bio témoigne de la nécessité d’ancrer le Bio dans le plaisir gustatif pour séduire les consommateurs mais aussi de lever le frein du prix et d’être plus pédagogue alors qu’un Français sur deux déclare avoir des doutes sur la véracité du bio. Plusieurs enseignes bio se sont saisies de ces problématiques, comme le confirme notre enquête menée auprès de la distribution spécialisée.

Pour la première fois, ce baromètre témoigne d’une attente des consommateurs sur le plaisir (+15 points), devant les préoccupations liées à la santé, en recul de 6 points par rapport à 2022, et environnementales (-9 points). Des résultats qui font écho à l’analyse d’Emily Mayer, directrice des études à Circana, dans nos colonnes en octobre dernier : « Les gens n’associent pas le fait de manger bio à une consommation plaisir et les Français mangent avant tout pour se faire plaisir », et appuyait sur la nécessité de « travailler sur la dimension plaisir » (lire ci-dessous). Dans un pays dont le repas a rejoint le patrimoine culturel immatériel de l’humanité, cela pourtant sonne comme une évidence.

Lire aussi :

Bio en GMS : « Il faut expliquer les bénéfices du label pour lever les freins à l’achat » (Circana)

« C’est bon de manger sain », l’axe plaisir de Naturalia

Ce qu’a bien compris Naturalia qui a choisi, depuis le printemps 2023, d’articuler sa stratégie autour du plaisir via sa signature « C’est bon de manger sain » et son concept de magasin-ferme invitant à la gourmandise (un concept qui affiche 10% de croissance). Alors directeur général de Naturalia, Allon Zeitoun annonçait en conférence de presse que toute l’offre allait être re-testée « au prisme de la saveur ».

Lire aussi : 

Naturalia concentre 10% du réseau bio et affirme son axe « plaisir »

L’accessibilité prix : une priorité pour de nombreux magasin bio

S’il est donc désormais nécessaire d’associer le fait de manger bio au plaisir gustatif, le premier frein à l’achat de produits bio demeure le prix. À la question de savoir pourquoi les Français ne consomment pas plus de produits bio, 66% de ceux qui en consomment chaque semaine (30% des Français) répondent qu’ils sont trop chers, cela monte à 80% pour ceux dont la consommation bio est occasionnelle.

Pour répondre à l’accessibilité prix, plusieurs enseignes spécialisées bio nous ont annoncé (lire encadré) vouloir prioriser à l’avenir des gammes premiers prix et des promotions, à l’instar de Léopold (lire notre article Léopold en croissance de 3,70%), La Vie Claire (notre article La Vie Claire : les voyants sont au vert !), GVA Bio et MyBioShop, tandis que Naturalia nous indique avoir parmi ses préoccupations majeures de « développer l’image prix ». So.Bio et Bio c’Bon ont aussi dernièrement annoncé des baisses de prix en rayon (voir ci-dessous).

Lire aussi :  

So.bio et Bio c’Bon : l’offre fruits et légumes origine France valorisée et des baisses de prix en rayon

Redonner confiance aux consommateurs

Les autres résultats du baromètre de l’Agence Bio témoignent d’un décrochage d’une partie (importante) du grand public quant à l’intérêt de manger Bio et même du Bio en lui-même : 

• 1 Français sur 2 a des doutes sur la véracité du bio, 
• 62% des Français estiment que le bio est surtout du marketing,
• 60% prêtent attention au label AB lors de leurs achats alimentaires (-5 points), 
• 57% prêtent attention à l’Eurofeuille lors de leurs achats alimentaires (-2 points).

Il y a donc urgence à redonner confiance aux consommateurs et à (ré)expliquer ce qu’est le Bio, qui n’es pas spécialement (bien) connu. Un enjeu de pédagogie et de conseil – tout comme d’accessibilité prix – qu’ont bien compris les magasins bio comme vous le constaterez dans notre grande enquête menée auprès des enseignes de la distribution spécialisée (voir encadré).

Source : 21^e baromètre de perception et de consommation des produits biologiques en France – Agence Bio.