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«La bio doit reprendre de la distance par rapport au conventionnel»

Anne-Sophie Bielak (Kantar), Benoît Soury, (Carrefour), Sabine Bonnot (Itab) et Pierrick De Ronne (Biocoop) ont participé à cette table ronde. Photo Antoine Lemaire / Bio Linéaires.

À l’occasion de l’assemblée générale du Synabio, qui a rassemblé 140 personnes en présentiel, une table ronde a été organisée (et retransmise en digital) autour de l’évolution du marché de la bio. Elle a rassemblé Anne-Sophie Bielak (Kantar), Sabine Bonnot (Institut technique de l’agriculture biologique Itab), Pierrick De Ronne (Biocoop) et Benoît Soury, (Proxi et marché bio de Carrefour). Extraits.

Anne-Sophie Bielak, senior knowledge manager chez Kantar. Captures écran Bio Linéaires.

Le label bio ne suffit plus pour le consommateur

Anne-Sophie Bielak, senior knowledge manager chez Kantar, a souligné la forte notoriété du label bio, second label le plus connu des Français (derrière Label Rouge).
Mais si le bio s’est « démocratisé » devenant aujourd’hui « universel » il est « encore complémentaire dans le panier », alors que le prix reste le critère n°1, « même chez les foyers aisés ». Pour Anne-Sophie Bielak, « il y  a un enjeu d’ancrage d’achat » pour le bio. Et de citer la concurrence d’autres labels du conventionnel (Zéro résidu de pesticides…) : « il faut reprendre de la distance par rapport au conventionnel ».

Autre conseil d’Anne-Sophie Bielak: « ancrer le rôle du bio dans l’économie, l’emploi local », un marqueur fort pour les consommateurs, prenant l’exemple du succès de « C’est Qui le Patron ?! qui atteint 21,4 % de foyers acheteurs, ce qui est considérable pour une marque qui n’existait pas il y a cinq ans ».

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Sabine Bonnot, présidente de l’Itab.

Effet confusant de la multiplication des labels

Cette multiplication des labels à connotation santé et environnementale « ont pour effet la dilution de l’impact du label bio », confirme Sabine Bonnot, présidente de l’Institut technique de l’agriculture biologique (Itab) qui en a profité pour annoncer l’arrivée d’un nouveau label « bas carbone » pour l’élevage de porc industriel à partir de 2022.

L’occasion de parler, de nouveau, de l’affichage environnemental (auquel Bio Linéaires a consacré un large dossier) pour lequel Itab a développé un Planet Score. Il faut aussi écouter Sabine Bonnot évoquer le travail si important de fact debunking de l’Itab. 

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« Une perception consommateur qui s’altère sur le bio »

Benoît Soury, directeur Proximité et Marché bio de Carrefour.

« On est à un vrai moment tournant » avec « une perception consommateur qui s’altère sur le bio », a souligné Benoît Soury. Le directeur Proximité et Marché bio de Carrefour, a appelé à l’unité des acteurs du bio (« C’est le moment de se rassembler autour de labels, quand je vois fleurir ici ou là, “non, le label AB, il n’est pas bien”, on est en train de mettre de l’insecticide sur la bio »).

Il a aussi regretté la création de nouveaux labels : « on est en train de faire croire qu’il y aurait une bio+, je pense que c’est une démarche destructrice pour la bio ». Et de plaider le rassemblement autour du logo AB et à travailler sur l’amélioration du cahier des charges de la bio, au niveau européen ou français. « Je comprends qu’on ait besoin de faire des différences entre les secteurs de distribution mais attention à ce qu’on ait un discours positif et pas un discours anxiogène » pour les consommateurs”.

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« La sortie du marché de niche de la bio »

Pierrick De Ronne, président de Biocoop.

Pierrick De Ronne a aussi fait part de cette dilution du label bio, évoquant « la sortie du marché de niche de la bio ». Pour le président de Biocoop, la bio doit trouver un “nouveau souffle”, « ce second souffle passe par le “au-delà du bio”, “créer de la valeur est le meilleur moyen de diluer la question du prix ». Il a aussi fait part des grands sujets abordés lors du congrès de Biocoop, à savoir l’arrêt des produits ultra-transformés pour les produits à marque Biocoop ainsi que le sujet des semences. En conclusion, Pierrick De Ronne a évoqué le rôle de la Maison de la Bio qui se veut le porte-voix des entrepreneurs de la bio. “Ce collectif est ouvert. Aujourd’hui, il est en construction, mais j’espère que demain la FCD (Ndlr : Fédération du Commerce et de la Distribution) et peut-être les chambres d’Agriculture viendront rejoindre ce mouvement ».

Le replay de cette table ronde sera prochainement mis en ligne sur la chaîne YouTube du Synabio.

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