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« Je mets un soin particulier à ne proposer que des fruits et légumes de saison » (magasin Lot en vrac)

Croisée lors du salon Vrac'n co, Isabelle Swann, fondatrice du magasin « Lot en vrac » à Gramat nous fait part avec bonne humeur de son parcours professionnel, dans une région où activités touristiques et mise en avant du local sont très liées.

Bio Linéaires : Isabelle, comment êtes-vous passée du métier de guide touristique à celui de gérante d’une épicerie vrac à Gramat ?

Isabelle Swann : J’habite dans le Lot depuis 18 ans. J’y suis arrivée à 16 ans et demi pour un premier travail saisonnier en tant que guide au gouffre de Padirac, et je suis tombée amoureuse de la région, de sa nature et de son patrimoine, et n’en suis jamais repartie ! J’ai travaillé une dizaine d’années dans le tourisme en tant que guide, dans différentes grottes. J’adorais ce travail, toujours au contact du public. J’ai terminé cette période en tant que responsable d’une boutique sur le site de Rocamadour, ce qui m’a donné le déclic pour vouloir entreprendre.

BL : D’où l’envie d’ouvrir une épicerie bio dans le Lot ?

I. S. : Comme je ne trouvais pas de local en centre-ville, j’ai démarré mon projet de commerce en faisant les marchés durant l’été 2021, c’était génial : j’ai rencontré ainsi tous les producteurs avec qui je travaille encore ; je vendais des confitures, des sirops, du vrac sec, des farines, tout en local. Puis j’ai trouvé un emplacement satisfaisant pour mon magasin, dans une petite zone commerciale en périphérie de Gramat, à 800 m d’un magasin bio, ce qui a aussi guidé mes choix.

L’idée c’était de se compléter, plutôt que d’être concurrent. Aujourd’hui nous partageons la même clientèle et ça se passe très bien : les clients vont au magasin bio, puis passent chez moi, avant d’aller au supermarché un peu plus loin, c’est une dynamique positive. Aujourd’hui, la zone commerciale s’agrandit, et attire toujours plus de nouveaux clients, qui peuvent garer leur voiture facilement. J’ai dû beaucoup soigner ma communication à ce sujet car mon magasin ne se voit pas, ou peu, de l’extérieur, étant situé dans un sous-sol, sous une boutique de vêtements, entre un marchand de piscines et un de décoration, ce qui n’est pas banal !

Du côté de chez Isabelle Swann

« Comme j’aime la cuisine et les bonnes choses,  j’avais envie de faire valoir notre territoire et nos produits locaux » Isabelle Swann

BL : Comment se sont passés vos débuts ?

I. S. : J’ai été suivie par la CCI de Cahors et par la Communauté de Communes, qui m’ont très bien accompagné pour mener à bien mon projet, et j’ai ouvert mon magasin le premier décembre 2021. J’avais déjà l’habitude de consommer autrement, en circuit court, d’aller au marché pour acheter des produits locaux. Je me suis vite rendue compte qu’il y avait une opportunité à saisir pour mon commerce. Je voulais faire le choix du bio dès le départ, mais j’ai d’abord privilégié le local, pour répondre à la demande de la clientèle. J’avais déjà constitué sur les marchés ma base de clientèle locale, qui est venue dès l’ouverture de mon magasin.

BL : Comment se présente votre épicerie ?

I. S. : J’ai 110 m² de surface de vente, une réserve de 30 m² ; et près de 1 500 références de produits. Je propose du vrac sec, des produits frais (fruits et légumes, viande, volaille, crèmerie), du vrac liquide, un pôle cosmétique et un autre pour les produits d’entretien. Tous les fruits et légumes sont de saison, j’y tiens beaucoup ; car avec une offre de saison on se régale, et on ne s’ennuie jamais ! Ce qui me démarque de mes concurrents du centre-ville, c’est cette offre de créateurs locaux, artisans, savonniers…qui me permet de proposer des petits cadeaux pour les fêtes de fin d’année « hors alimentaire ».

BL : Quelle est la part du vrac et du bio ?

I. S. : Tout confondu : liquides, sec, lessive, entretien, savons, petits gâteaux et même les yaourts, on doit arriver à plus de la moitié de mon activité en vrac. Et 60 % en bio. J’ai beaucoup de petits producteurs qui n’ont pas encore le label bio. Pour le panier moyen, on se situe autour des 25 euros ; avec une fréquentation accrue le vendredi et samedi, ce qui nous donne une vingtaine de clients par jour en moyenne. Mais l’été, c’est complètement différent : beaucoup de touristes font l’effort d’acheter local durant leurs vacances.

« Je mets un soin particulier à ne proposer que des fruits et légumes de saison »

Une offre vrac qui se développe progressivement

BL : Faites-vous des animations pour votre clientèle ?

I. S. : Je commence à proposer des ateliers le samedi matin, petite parenthèse où les clients rencontrent les producteurs, ils adorent ça car ils savent que je suis très proche d’eux. Créer du lien, un autre axe très important pour moi, afin d’avoir un réel commerce de proximité et d’échanges.

Mon profil de clientèle est très varié : malgré une population vieillissante, assez rurale, je n’ai pas que des retraités. Je vois aussi des employés, des familles, de jeunes seniors et des encore plus jeunes qui ont cette démarche de vouloir consommer autrement, parfois juste pour les légumes ou la viande. Ils viennent avec leurs propres contenants, ils se mettent au vrac progressivement ; ils aiment l’idée de pouvoir acheter un peu de tout, en plus des produits frais. La proximité de gros sites touristiques comme Rocamadour ou Padirac amène un important flux de clientèle d’avril à novembre et nous en profitons tous.

Cette clientèle de passage, je l’ai captée dès le départ sur les marchés d’été, en allant voir les campings, les villages vacances, les gîtes, les sites touristiques, pour lesquels je diffuse les documentations, et qui m’amènent de la clientèle en échange. Le bouche à oreille fonctionne bien, ils viennent chez moi au moment du retour pour ramener des petits cadeaux à leurs proches.

BL : Que dire de votre valeur ajoutée et de vos projets ?

I. S. : L’engagement pour les circuits courts, le vrac, les fournisseurs de proximité, les produits de saison, une offre variée en bio qui se développe, un choix assez large pour les courses du quotidien, l’échange et la convivialité. J’aimerais développer les ateliers et mettre en place pour 2024, en partenariat avec une conciergerie locale, un service de paniers tous prêts, avec des produits d’ici, du vrac, un service qui s’adresserait aussi aux entreprises et à leurs salariés. Je le propose déjà à certains clients réguliers. Pour cela, j’envisage de créer un poste en alternance.

BL : Vous vous êtes rendue au salon Vrac’n co le 25 septembre dernier près de Bordeaux, qu’en avez-vous pensé ?

I. S. : J’ai trouvé ça génial, d’autant que je suis suivie par eux depuis mon ouverture, il y a deux ans. Ils répondent à toutes mes questions, que ce soit sur les contenants, la présentation, comment servir les produits, etc. Je suis toujours très bien reçue et conseillée ! Je n’avais pas pu me rendre à la première édition de ce salon et j’ai aimé partager, rencontrer des collègues d’autres régions, je me suis sentie « moins seule » dans mon activité.

J’ai échangé avec la Fédération Française des Épiciers, comparé ma manière de travailler avec d’autres épiceries, échangé des astuces, des solutions, des idées produits, participé à des ateliers. Cette journée fut très enrichissante pour moi !

Propos recueillis par Christophe Beaubaton

Distribution VRAC et EAP N° 110 :
SOMMAIRE

Marché du vrac : la crise, et après ?

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Deux fonctions majeures : bien acheter et bien vendre

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